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Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
...
R/ Seigneur, à notre secours. - Hymne Bienheureux le pauvre
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Psaume
2 —
Je ne puis me donner d'autre nom que mon vrai nom : je suis chrétienne.
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Psaume
32 - I —
Les martyrs rendent grâce pour la flagellation qui les associe à la Passion du Christ.
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Psaume
32 - II —
Mieux vaut sacrifier à Dieu qu'aux idoles.
- Lecture Rien ne pourra nous séparer de l'amour du Christ
- Lecture patristique PASSION DE PERPÉTUE, FÉLICITÉ ET LEURS COMPAGNONS
- Conclusion Animés de ta force et ton amour, Seigneur, les saintes martyres Perpétue et Félicité et leurs compagnons ont p...
Office des lectures
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Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne : Bienheureux le pauvre
D. Rimaud — Le Seuil
Bienheureux le pauvre au seuil des festins
les palais de Dieu lui sont fraternels !
Bienheureux le monde où l'argent n'est rien :
Les trésors de Dieu seront éternels !
Bienheureux les yeux qui cherchent le jour :
La splendeur de Dieu demain brillera !
Bienheureux le cœur assoiffé d'amour :
L'océan de Dieu pour lui jaillira !
Bienheureux les cris venant des prisons :
La Cité de Dieu résonne de joie !
Bienheureux le sang des martyrs sans nom :
Le jardin de Dieu fleurit de leur foi !
Bienheureux les bras ouverts au pardon :
La bonté de Dieu reçoit leur espoir !
Bienheureux l'enfant dans son abandon :
Car la main de Dieu ne peut décevoir !
Bienheureux le nom du juste opprimé :
La pitié de Dieu sera sans défaut !
Bienheureux le corps qui n'a pas compté :
Car l'amour de Dieu veille à son repos !
Antienne
Je ne puis me donner d'autre nom que mon vrai nom : je suis chrétienne.
Psaume : 2
1 Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
2 Les rois de la terre se dressent,
les grands se liguent entre eux
contre le Seigneur et son messie :
3 « Faisons sauter nos chaînes,
rejetons ces entraves ! »
4 Celui qui règne dans les cieux s'en amuse,
le Seigneur les tourne en dérision ;
5 puis il leur parle avec fureur
et sa colère les épouvante :
6 « Moi, j'ai sacré mon roi
sur Sion, ma sainte montagne. »
7 Je proclame le décret du Seigneur !
Il m'a dit : « Tu es mon fils ;
moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
8 Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.
9 Tu les détruiras de ton sceptre de fer,
tu les briseras comme un vase de potier. »
10 Maintenant, rois, comprenez,
reprenez-vous, juges de la terre.
11 Servez le Seigneur avec crainte,
rendez-lui votre hommage en tremblant.
12 Qu'il s'irrite et vous êtes perdus :
soudain sa colère éclatera.
Heureux qui trouve en lui son refuge !
Antienne
Les martyrs rendent grâce pour la flagellation qui les associe à la Passion du Christ.
Psaume : 32 - I
1 Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
2 Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
3 Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l'ovation.
4 Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
5 Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
6 Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l'univers, par le souffle de sa bouche.
7 Il amasse, il retient l'eau des mers ;
les océans, il les garde en réserve.
8 Que la crainte du Seigneur saisisse la terre,
que tremblent devant lui les habitants du monde !
9 Il parla, et ce qu'il dit exista ;
il commanda, et ce qu'il dit survint.
10 Le Seigneur a déjoué les plans des nations,
anéanti les projets des peuples.
11 Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d'âge en âge.
Antienne
Mieux vaut sacrifier à Dieu qu'aux idoles.
Psaume : 32 - II
12 Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu'il s'est choisie pour domaine !
13 Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.
14 Du lieu qu'il habite, il observe
tous les habitants de la terre,
15 lui qui forme le cœur de chacun,
qui pénètre toutes leurs actions.
16 Le salut d'un roi n'est pas dans son armée,
ni la victoire d'un guerrier, dans sa force.
17 Illusion que des chevaux pour la victoire :
une armée ne donne pas le salut.
18 Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
19 pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
20 Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
21 La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.
22 Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
Verset
V/ Aux yeux des hommes, ils subissent un châtiment.
Mais leur espérance est pleine d'immortalité.
Lecture : Rien ne pourra nous séparer de l'amour du Christ (Rm 8, 12-19.23-39)
12 Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair.
13 Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez.
14 En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
15 Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
16 C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
17 Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.
18 J’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous.
19 En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu.
23 Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps.
24 Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ?
25 Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.
26 Bien plus, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables.
27 Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.
28 Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.
29 Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères.
30 Ceux qu’il avait destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a rendus justes, il leur a donné sa gloire.
31 Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
32 Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ?
33 Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste :
34 alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous :
35 alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ?
36 En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en brebis d’abattoir.
37 Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
38 J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances,
39 ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Répons
R/ C'est du ciel que vient la force.
Les martyrs du Christ ont remporté la victoire.
Ils n'ont redouté ni la mort, ni la souffrance.
Il a vaincu en eux, le Christ qui vivait en eux.
PASSION DE PERPÉTUE, FÉLICITÉ ET LEURS COMPAGNONS
« Un jour, raconte Perpétue, alors que nous déjeûnions, on nous emmena soudain pour l’interrogatoire. Nous arrivâmes au forum. Le bruit s’en répandit aussitôt dans les quartiers voisins et il y eut une foule immense. Nous étions montés sur l’estrade. Mes compagnons, interrogés les premiers, firent leur confession. Quand arriva mon tour, mon père se trouva présent avec mon fils. Il me tira de l’escalier en suppliant : ‘Aie pitié de ton fils.’ Hilarianus, le procureur, me dit : ‘Épargne les cheveux blancs de ton père, épargne l’âge tendre de ton fils : sacrifie pour le salut des empereurs.’ Je répondis : ‘Je ne le ferai pas.’ Hilarianus demanda : ‘Tu es chrétienne ?’ Je répondis : ‘Je le suis.’ Comme mon père était monté près de moi pour m’ébranler, il fut expulsé sur l’ordre d’Hilarianus et frappé d’un coup de verge. Je ressentis le coup porté à mon père comme si je l’avais moi-même reçu. Je souffrais pour sa vieillesse malheureuse.
Alors fut portée la sentence et nous fûmes tous condamnés aux bêtes. Tout joyeux, nous redescendîmes au cachot »…
Quant à Félicité, la grâce du Seigneur la favorisa ainsi. Comme elle en était à son huitième mois,… elle se désolait fort, à l’approche des jeux, de ce que son martyre risquait d’être différé… Ses compagnons de martyre n’étaient pas moins attristés à la pensée de laisser seule une si bonne compagne sur le chemin de leur commune espérance. Aussi, unis dans une même lamentation, ils adressèrent leur prière au Seigneur le troisième jour avant les jeux. À peine eurent-ils achevé leur prière, qu’elle fut prise par les douleurs. Comme elle gémissait de souffrances d’un accouchement prématuré, un des geôliers lui dit : « Si tu gémis maintenant, que feras-tu exposée aux bêtes que tu as méprisées quand tu refusais de sacrifier ? » Elle leur répondit : « Ce que je souffre aujourd’hui, c’est moi qui l’endure ; là-bas au contraire, un autre sera en moi qui souffrira pour moi, parce que, moi aussi, j’aurai à souffrir pour lui. » C’est ainsi qu’elle mit au monde une fille qu’une sœur éleva comme son propre enfant…
Le jour se leva enfin où les martyrs allaient remporter la victoire, et ils sortirent de la prison pour s’avancer vers l'amphithéâtre comme s'ils allaient au ciel. Ils avaient des visages gais et radieux, et s'ils tremblaient, c'était de joie, non de peur…
Pour les jeunes femmes, on avait préparé une vache furieuse… Perpétue fut lancée en l’air la première et retomba sur ses reins. Dès qu’elle peut s’asseoir, elle ramena sa tunique déchirée, plus attentive à la pudeur qu’à la douleur ; ensuite, elle chercha une aiguille et recoiffa ses cheveux défaits : il ne convenait pas, en effet, qu’une femme subît le martyre les cheveux dénoués, pour ne pas sembler porter le deuil de sa gloire. Puis elle se releva et voyant que Félicité avait été précipitée sur le sol, elle s'approcha, la prit par la main et l'aida à se redresser. Toutes deux demeurèrent debout. La cruauté du peuple s'apaisa et on les fit sortir par la porte des Vivants.
Mais, comme le peuple les réclamait au milieu de l'arène pour être témoin oculaire de leur mise à mort en voyant l'épée s'enfoncer dans leurs corps, ils se levèrent d'eux-mêmes et se portèrent à l'endroit voulu par le peuple. Mais d'abord ils s'embrassèrent pour achever la célébration de leur martyre par le rite du baiser de paix.
Tous reçurent le coup d'épée, immobiles et silencieux… Perpétue, quant à elle, devait faire l'expérience de la douleur : frappée entre les côtes, elle poussa un grand cri ; puis, comme la main du gladiateur débutant hésitait, elle la poussa elle-même sur sa gorge. Sans doute une telle femme ne pouvait-elle être mise à mort autrement, elle qui faisait peur à l'esprit mauvais : il fallait qu'elle-même le veuille.
Répons
R/ Rien n'a pu séparer les martyrs
de l'amour du Christ.
Qui aime son père ou sa mère plus que moi
n'est pas digne de moi.
Qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n'est pas digne de moi.
Qui ne renonce pas même à sa propre vie
ne peut être mon disciple.
Te Deum
À toi Dieu, notre louange !
Nous t'acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.
Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :
Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
C'est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c'est toi que par le monde entier
l'Église annonce et reconnaît.
Dieu, nous t'adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.
Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n'as pas craint de prendre chair
dans le corps d'une vierge
pour libérer l'humanité captive.
Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.
Montre-toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.
Oraison
Animés de ta force et ton amour, Seigneur, les saintes martyres Perpétue et Félicité et leurs compagnons ont préféré à toutes les affections humaines la fidélité au Christ et ont sacrifié joyeusement jusqu'à leur propre vie ; accorde-nous, à leur prière, de toujours mieux répondre à ta grâce pour vivre et mourir dans ton amour. Par Jésus Christ.