Livre d'Isaïe
01 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.
02 Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin.
03 Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane.
04 Et les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés.
05 Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».
06 Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !
07 Le Seigneur a lancé une parole dans le pays de Jacob : en Israël, elle est tombée.
08 Tout le peuple la connaîtra, Éphraïm et l’habitant de Samarie ; dans leur orgueil et leur superbe, ils disent :
09 « Les briques sont tombées : nous rebâtirons en pierres de taille ! Le sycomore s’est abattu : nous le remplacerons par du cèdre. »
10 Le Seigneur a dressé contre Israël des adversaires – Recine –, il a excité ses ennemis :
11 Aram à l’est, les Philistins à l’ouest ; ils ont dévoré Israël à pleine bouche. Et avec tout cela, sa colère ne s’est pas détournée, sa main reste levée.
12 Le peuple ne s’est pas retourné vers celui qui le frappait, il n’a pas recherché le Seigneur de l’univers.
13 D’Israël le Seigneur a tranché la tête et la queue, le palmier et le roseau, en un seul jour,
14 – la tête, c’est l’ancien et le notable ; la queue, c’est le prophète, maître de mensonge.
15 Ceux qui guidaient ce peuple l’ont fourvoyé, la piste de ceux qu’ils guidaient a été brouillée.
16 Voilà pourquoi le Seigneur ne ménage pas leurs jeunes gens, pour leurs orphelins et leurs veuves il n’a plus de compassion : tout le peuple est impie, malfaisant, toute bouche profère l’infamie. Et avec tout cela, sa colère ne s’est pas détournée, sa main reste levée.
17 Car la méchanceté brûle comme un feu, dévorant épines et ronces, enflammant les taillis de la forêt qui tourbillonnent en colonnes de fumée.
18 Par la fureur du Seigneur de l’univers, le pays est en flammes. Le peuple devient comme la proie du feu : nul n’épargne son frère.
19 On découpe à droite, et l’on reste affamé ; on dévore à gauche, on n’est pas rassasié ! Chacun dévore la chair de son prochain.
20 Manassé dévore Éphraïm, et Éphraïm, Manassé, tous deux unis contre Juda. Et avec tout cela, sa colère ne s’est pas détournée, sa main reste levée.