Livre d'Isaïe
01 Écoutez-moi, vous qui tendez vers la justice, vous qui recherchez le Seigneur : regardez le rocher dans lequel vous avez été taillés, la carrière d’où vous avez été tirés.
02 Regardez Abraham votre père, et Sara qui vous a enfantés ; car il était seul quand je l’ai appelé, mais je l’ai béni et multiplié.
03 Oui, le Seigneur console Sion, il la console de toutes ses ruines, il va faire de son désert un Éden, de sa steppe un jardin du Seigneur. On y retrouvera l’allégresse et la joie, l’action de grâce et le son de la musique.
04 Soyez attentifs, vous qui êtes mon peuple ; et vous, les nations, prêtez-moi l’oreille ! Car de moi sortira la loi, mon droit sera la lumière des peuples ! Soudain,
05 je rendrai proche ma justice, mon salut va paraître, et mon bras gouvernera les peuples. Les îles mettront en moi leur espoir, elles comptent sur mon bras.
06 Levez les yeux vers le ciel, regardez en bas vers la terre. Les cieux se dissiperont comme la fumée, la terre s’usera comme un vêtement, et ses habitants tomberont comme des mouches. Mais mon salut est pour toujours, ma justice ne sera jamais abattue.
07 Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple de ceux qui ont ma loi dans le cœur ! Ne craignez pas l’insulte des hommes, ne soyez pas abattus par leurs sarcasmes,
08 car la teigne les dévorera comme un vêtement, les mites les dévoreront comme de la laine. Mais ma justice est pour toujours, et mon salut, de génération en génération.
09 Éveille-toi, éveille-toi, revêts-toi de force, bras du Seigneur ! Éveille-toi comme aux jours anciens, au temps des générations d’autrefois. N’est-ce pas toi qui taillas en pièces Rahab, qui transperças le Monstre marin ?
10 N’est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du grand Abîme, qui fis des profondeurs de la mer un chemin pour que passent les rachetés ?
11 Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient.
12 C’est moi, c’est moi qui vous console. Qui es-tu pour craindre l’homme qui doit mourir, un fils d’homme périssable comme l’herbe,
13 au point d’oublier le Seigneur qui t’a fait, qui a tendu les cieux et fondé la terre, et qui es-tu pour frémir tout au long des jours devant la fureur de l’oppresseur quand il s’apprête à détruire ? Où donc est-elle, la fureur de l’oppresseur ?
14 Bientôt, le prostré sera libéré, il ne mourra pas dans un cachot, et le pain ne lui manquera pas !
15 Moi, je suis le Seigneur, ton Dieu, qui soulève la mer et fait mugir ses flots, – son nom est « Le Seigneur de l’univers ».
16 J’ai mis dans ta bouche mes paroles, je t’ai couvert de l’ombre de ma main, quand je plantais les cieux et fondais la terre, quand j’ai dit à Sion : « Tu es mon peuple. »
17 Réveille-toi, réveille-toi, debout, Jérusalem ! Tu as bu de la main du Seigneur la coupe de sa fureur, tu as bu jusqu’à la lie la coupe du vertige !
18 Personne qui la guide, parmi les fils qu’elle a enfantés ; pas un qui lui prenne la main, de tous les fils qu’elle a élevés !
19 Ce double malheur t’a frappée, – qui t’en plaindra ? Le ravage et la ruine, la famine et l’épée, – qui t’en consolera ?
20 Tes fils, épuisés, gisent à tous les coins de rue, comme l’antilope prise au piège, submergés par la fureur du Seigneur, la menace de ton Dieu.
21 Écoute alors ceci, malheureuse, ivre, mais pas de vin :
22 Ainsi parle ton Maître, le Seigneur, ton Dieu, qui défend la cause de son peuple : Voici que je retire de ta main la coupe du vertige ; à la coupe de ma fureur, désormais tu ne boiras plus.
23 Je la mettrai dans la main de ceux qui t’affligeaient et te disaient : « Courbe-toi, que nous passions ! » Et tu faisais de ton dos comme un sol, comme une rue pour les passants !