Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
01 Pourriez-vous supporter de ma part un peu de folie ? Oui, de ma part, vous allez le supporter,
02 à cause de mon amour jaloux qui est l’amour même de Dieu pour vous. Car je vous ai unis au seul Époux : vous êtes la vierge pure que j’ai présentée au Christ.
03 Mais j’ai bien peur qu’à l’exemple d’Ève séduite par la ruse du serpent, votre intelligence des choses ne se corrompe en perdant la simplicité et la pureté qu’il faut avoir à l’égard du Christ.
04 En effet, si le premier venu vous annonce un autre Jésus, un Jésus que nous n’avons pas annoncé, si vous recevez un esprit différent de celui que vous avez reçu, ou un Évangile différent de celui que vous avez accueilli, vous le supportez fort bien !
05 J’estime, moi, que je ne suis inférieur en rien à tous ces super-apôtres.
06 Je ne vaux peut-être pas grand-chose pour les discours, mais pour la connaissance de Dieu, c’est différent : nous vous l’avons montré en toute occasion et de toutes les façons.
07 Aurais-je commis une faute lorsque, m’abaissant pour vous élever, je vous ai annoncé l’Évangile de Dieu gratuitement ?
08 J’ai appauvri d’autres Églises en recevant d’elles l’argent nécessaire pour me mettre à votre service.
09 Quand j’étais chez vous, et que je me suis trouvé dans le besoin, je n’ai été à charge de personne ; en effet, pour m’apporter ce dont j’avais besoin, des frères sont venus de Macédoine. En toute occasion, je me suis gardé d’être un poids pour vous, et je m’en garderai toujours.
10 Aussi sûrement que la vérité du Christ est en moi, ce motif de fierté ne me sera enlevé dans aucune des régions de la Grèce.
11 Pourquoi donc me comporter ainsi ? Serait-ce parce que je ne vous aime pas ? Mais si ! Et Dieu le sait.
12 Ce que je fais, je le ferai encore, afin d’enlever tout prétexte à ceux qui en cherchent un pour pouvoir se vanter d’être reconnus comme nos égaux.
13 Ces sortes de gens sont de faux apôtres, des fraudeurs, qui se déguisent en apôtres du Christ.
14 Cela n’a rien d’étonnant : Satan lui-même se déguise en ange de lumière.
15 Il n’est donc pas surprenant que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs de la justice de Dieu ; ils auront une fin conforme à leurs œuvres.
16 Je le dis de nouveau : que personne ne me prenne pour un insensé ; ou alors, accueillez-moi comme si j’étais un insensé, pour que je puisse à mon tour me vanter un peu.
17 Ce que je vais dire, je ne le dirai pas selon le Seigneur, mais comme dans un accès de folie, puisqu’il s’agit de se vanter.
18 Tant d’autres se vantent à la manière humaine ; eh bien, je vais, moi aussi, me vanter.
19 Vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sensés ;
20 vous supportez d’être traités en esclaves, d’être dévorés, dépouillés, regardés de haut, frappés au visage.
21 J’ai honte de le dire : c’est à croire que nous avons été bien faibles avec vous. Si certains ont de l’audace – je parle dans un accès de folie –, j’ai de l’audace, moi aussi.
22 Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi. Ils sont de la descendance d’Abraham ? Moi aussi.
23 Ils sont ministres du Christ ? Eh bien – je vais dire une folie – moi, je le suis davantage : dans les fatigues, bien plus ; dans les prisons, bien plus ; sous les coups, largement plus ; en danger de mort, très souvent.
24 Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ;
25 trois fois, j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé ; trois fois, j’ai fait naufrage et je suis resté vingt-quatre heures perdu en pleine mer.
26 Souvent à pied sur les routes, avec les dangers des fleuves, les dangers des bandits, les dangers venant de mes frères de race, les dangers venant des païens, les dangers de la ville, les dangers du désert, les dangers de la mer, les dangers des faux frères.
27 J’ai connu la fatigue et la peine, souvent le manque de sommeil, la faim et la soif, souvent le manque de nourriture, le froid et le manque de vêtements,
28 sans compter tout le reste : ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Églises.
29 « Qui donc faiblit, sans que je partage sa faiblesse ? Qui vient à tomber, sans que cela me brûle ? »
30 S’il faut se vanter, je me vanterai de ce qui fait ma faiblesse.
31 Le Dieu et Père du Seigneur Jésus sait que je ne mens pas, lui qui est béni pour les siècles.
32 À Damas, le représentant du roi Arétas faisait garder la ville pour s’emparer de moi ;
33 on m’a fait descendre par une fenêtre, dans un panier, de l’autre côté du rempart, et j’ai échappé à ses mains.