Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Vivre à Dieu seul

CFC — CNPL

Vivre à Dieu seul
Et se tenir en sa présence,
Tout quitter pour atteindre la paix,
Choisir le silence
Pour saisir la Parole,
Pour être ce disciple aux aguets
D'un mot, d'un ordre.

Fuir au désert
Mais rassembler dans la louange,
Consentir à toujours commencer,
Traduire en patience
Le désir du Royaume ;
Pouvoir être trahi sans cesser
De croire aux hommes.

Voir l'univers
A sa mesure véritable,
L'univers comme un point lumineux,
Léger grain de sable
Que l'Amour transfigure ;
Savoir que toute chose est en Dieu
Précieuse et pure.

Craindre sans peur
Dans l'abandon de tout son être,
N'avoir rien de plus cher que le Christ,
Servir le seul Maître
Dont le joug rende libre :
Ainsi dans la douceur de l'Esprit,
Benoît se livre.

Antienne

Seigneur, reprends-moi sans colère !

Psaume : 37 - I

2 Seigneur, corrige-moi sans colère
et reprends-moi sans violence.

3 Tes flèches m'ont frappé,
ta main s'est abattue sur moi.
4 Rien n'est sain dans ma chair sous ta fureur,
rien d'intact en mes os depuis ma faute.

5 Oui, mes péchés me submergent,
leur poids trop pesant m'écrase.
6 Mes plaies sont puanteur et pourriture :
c'est là le prix de ma folie.

7 Accablé, prostré, à bout de forces,
tout le jour j'avance dans le noir.
8 La fièvre m'envahit jusqu'aux moelles,
plus rien n'est sain dans ma chair.

Antienne

Seigneur, tout mon désir est devant toi.

Psaume : 37 - II

9 Brisé, écrasé, à bout de forces,
mon cœur gronde et rugit.
10 Seigneur, tout mon désir est devant toi,
et rien de ma plainte ne t'échappe.

11 Le cœur me bat, ma force m'abandonne,
et même la lumière de mes yeux.
12 Amis et compagnons se tiennent à distance,
et mes proches, à l'écart de mon mal.

13 Ceux qui veulent ma perte me talonnent,
ces gens qui cherchent mon malheur ;
ils prononcent des paroles maléfiques,
tout le jour ils ruminent leur traîtrise.

Antienne

Oui, j'avoue mon péché ; ne m'abandonne pas, mon Sauveur !

Psaume : 37 - III

14 Moi, comme un sourd, je n'entends rien,
comme un muet, je n'ouvre pas la bouche,
15 pareil à celui qui n'entend pas,
qui n'a pas de réplique à la bouche.

16 C'est toi que j'espère, Seigneur :
Seigneur mon Dieu, toi, tu répondras.
17 J'ai dit : « Qu'ils ne triomphent pas,
ceux qui rient de moi quand je trébuche ! »

18 Et maintenant, je suis près de tomber,
ma douleur est toujours devant moi.
19 Oui, j'avoue mon péché,
je m'effraie de ma faute.

20 Mes ennemis sont forts et vigoureux,
ils sont nombreux à m'en vouloir injustement.
21 Ils me rendent le mal pour le bien ;
quand je cherche le bien, ils m'accusent.

22 Ne m'abandonne jamais, Seigneur,
mon Dieu, ne sois pas loin de moi.
23 Viens vite à mon aide,
Seigneur, mon salut !

Verset

V/ Tu es mon rempart et mon refuge :
j'espère en ta parole.

Lecture : Salomon est choisi par David pour lui succéder (1R 1, 11-35 ; 2, 10-12)

1.11 Le prophète Nathan dit à Bethsabée, la mère de Salomon : « N’as-tu pas appris qui est devenu roi ? Adonias, fils de Hagguith ! Et notre seigneur David ne le sait pas !
1.12 Maintenant, va : laisse-moi te donner un conseil, ainsi tu préserveras ta vie et celle de ton fils Salomon !
1.13 Va, entre chez le roi David et dis-lui : “N’est-ce pas toi, mon seigneur le roi, qui l’as juré à ta servante : Oui, Salomon ton fils régnera après moi et c’est lui qui s’assiéra sur mon trône ? Pourquoi donc Adonias est-il devenu roi ?”
1.14 Tandis que tu seras là en train de parler avec le roi, moi-même, j’entrerai après toi et je confirmerai tes paroles. »
1.15 Et Bethsabée entra chez le roi, jusque dans sa chambre. Le roi était très vieux, et Abishag la Sunamite accomplissait son service auprès du roi.
1.16 Bethsabée se mit à genoux et se prosterna devant le roi. Le roi lui demanda : « Que désires-tu ? »
1.17 Elle lui répondit : « Mon seigneur, c’est toi qui as juré à ta servante, par le Seigneur ton Dieu : “Oui, Salomon ton fils régnera après moi : et c’est lui qui s’assiéra sur mon trône.”
1.18 Or, maintenant voici qu’Adonias est devenu roi ! Cependant, mon seigneur le roi, tu n’en sais rien.
1.19 Il a offert en sacrifice des taureaux, des veaux gras, des moutons en grand nombre. Il a invité tous les fils du roi, ainsi que le prêtre Abiatar, et Joab, le chef de l’armée. Mais Salomon, ton serviteur, il ne l’a pas invité.
1.20 Mon seigneur le roi, c’est sur toi que tout Israël a les yeux fixés, pour que tu leur annonces qui s’assiéra sur le trône de mon seigneur le roi, après lui !
1.21 Lorsque mon seigneur le roi reposera avec ses pères, que deviendrons-nous, moi et mon fils Salomon ? Des coupables ! »
1.22 Tandis qu’elle parlait avec le roi, voici que Nathan, le prophète, entra.
1.23 On annonça au roi : « Voici Nathan, le prophète ! » Il entra chez le roi et se prosterna devant lui, visage contre terre.
1.24 Nathan prit la parole : « Mon seigneur le roi, tu as donc décrété : “Adonias régnera après moi ; c’est lui qui s’assiéra sur mon trône” !
1.25 Car il est descendu aujourd’hui, et il a offert en sacrifice des taureaux, des veaux gras, des moutons en grand nombre. Il a invité tous les fils du roi, les chefs de l’armée, et le prêtre Abiatar. Ils sont en train de boire et de manger en sa présence, et ils disent : “Vive le roi Adonias !”
1.26 Mais moi, ton serviteur, le prêtre Sadoc, Benaya, fils de Joad, et Salomon ton serviteur, il ne nous a pas invités.
1.27 Est-ce bien de mon seigneur le roi que provient cette affaire ? Pourtant tu n’as pas fait savoir à tes serviteurs qui doit s’asseoir sur le trône de mon seigneur le roi après lui ? »
1.28 Le roi David répondit alors : « Appelez-moi Bethsabée ! » Elle entra donc chez le roi et se tint debout devant lui.
1.29 Et le roi fit ce serment : « Par le Seigneur qui est vivant, lui qui a racheté mon âme de toute angoisse,
1.30 oui, je l’ai juré par le Seigneur Dieu d’Israël : Salomon ton fils régnera après moi, et c’est lui qui s’assiéra sur mon trône à ma place. Cela, je le ferai aujourd’hui même ! »
1.31 Bethsabée se mit à genoux, visage contre terre, et se prosterna devant le roi. Elle dit : « Que vive mon seigneur le roi David à jamais ! »
1.32 Le roi David reprit : « Appelez-moi le prêtre Sadoc, le prophète Nathan, et Benaya, fils de Joad ». Ils entrèrent chez le roi.
1.33 Et le roi leur dit : « Prenez avec vous les serviteurs de votre maître. Vous placerez mon fils Salomon sur ma propre mule, et vous le ferez descendre à Guihone.
1.34 Là, le prêtre Sadoc et le prophète Nathan lui donneront l’onction comme roi sur Israël. Vous sonnerez du cor et vous direz : “Vive le roi Salomon !”
1.35 Vous remonterez à sa suite, il viendra s’asseoir sur mon trône et c’est lui qui régnera à ma place. Car je l’ai établi comme chef sur Israël et sur Juda. »
2.10 David mourut, il reposa avec ses pères, et il fut enseveli dans la Cité de David.
2.11 Le règne de David sur Israël avait duré quarante ans : il avait régné sept ans à Hébron, et trente-trois ans à Jérusalem.
2.12 Salomon prit possession du trône de David son père, et sa royauté fut solidement établie.

Répons

R/ Les dons et l'appel de Dieu
sont sans repentance.

Le Seigneur aima Salomon,
et le fit savoir par le prophète Natan.

L'homme peut bien courir et vouloir,
mais c'est Dieu qui fait miséricorde.

 

PROLOGUE DE LA RÈGLE DE S. BENOÎT

Avant tout, demande à Dieu par une très instante prière qu’il mène à bonne fin tout bien que tu entreprends. Ainsi, celui qui a déjà daigné nous admettre au nombre de ses enfants n’aura pas sujet, un jour, de s’affliger de notre mauvaise conduite. Car, en tout temps, il faut avoir un tel soin d’employer à son service les biens qu’il a mis en nous, que non seulement il n’ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de leur héritage, mais encore qu’il ne soit pas obligé, comme un maître redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle, tels de très mauvais serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre pour entrer dans la gloire.

Levons-nous donc enfin, l’Écriture nous y invite : L’heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil. Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise. Ayons les oreilles attentives à l’avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, et ailleurs : Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent.

Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ces appels, dit encore : Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu lui réponds : « C’est moi », Dieu te réplique : Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et tes lèvres de toute parole trompeuse ; détourne-toi du mal et fais le bien ; recherche la paix et poursuis-la. Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant même que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : Me voici. Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.

Ceignons donc nos reins par la foi et la pratique des bonnes œuvres ; sous la conduite de l’Évangile, avançons sur ses chemins, afin de mériter de voir un jour celui qui nous a appelés dans son royaume. Si nous voulons habiter dans le tabernacle de ce royaume, sachons qu’on n’y parvient que si l’on y court par les bonnes actions. ~

Comme il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. C’est ce zèle que les moines doivent pratiquer avec une ardente charité, c’est-à-dire : ils s’honoreront mutuellement de leurs prévenances ; ils supporteront très patiemment les infirmités d’autrui, tant celles du corps que celles de l’esprit ; ils s’obéiront à l’envi les uns aux autres ; nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui ; ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle ; ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l’amour ; ils auront pour leur abbé un amour humble et sincère ; ils ne préféreront absolument rien au Christ, qui veut nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.

Répons

Aujourd’hui le Seigneur nous appelle,       Stance
il cherche son disciple ;
une voix crie : « Écoute, fils,
prête l’oreille de ton cœur,
l’heure est venue de marcher vers la vie ».

R/ Dieu nous attend, pressons le pas
sur le chemin de l’Évangile.

Rude est la montée vers la lumière,
étroite, la porte du Royaume.

Humblement, par la patience,
tu entreras dans le mystère de la Pâque.

Dans la douceur de l’amour,
tu avanceras, le cœur libéré.

 

Oraison

Dieu qui as fait de saint Benoît un maître spirituel pour ceux qui apprennent à te servir, permets, nous t'en prions, que sans rien préférer à ton amour, nous avancions d'un cœur libre sur les chemins de tes commandements.