Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Que cherchez-vous au soir tombant

La Tour du Pin — CNPL

Que cherchez-vous au soir tombant
Avec des cœurs aussi brûlants ?
Où courez-vous en abaissant
Vos têtes ?
Tout simplement le jour promis
À ceux qui auront accueilli
Cette lumière que Dieu dit
Luire aux ténèbres.

N’étiez-vous donc pas prévenus ?
Ce nouveau jour qui apparut
Lors de la Pâque de Jésus,
Il monte ;
Où irions-nous si ce n’est là ?
Quand notre lumière décroît,
Nous savons bien qu’il est déjà
Le jour du monde.

Et vous aussi, venez le voir,
Mais hâtez-vous, car il est tard !
Chacun de nous aura sa part
De grâce ;
Chacun de vous, s’il prend l’esprit,
Et l’esprit vous mène à sa nuit,
Verra surgir ce jour promis :
C’est Dieu qui passe.

Voici pourquoi nous accourons
À sa nouvelle création :
Dieu fait toujours ce qui est bon
Pour l’homme.
Il le découvre peu à peu,
Doucement il ouvre nos yeux,
Car rien n’est impossible à Dieu,
Puisqu’il se donne.

Antienne

Il est sorti en vainqueur, le Fils de Dieu, pour triompher encore, alléluia.

Psaume : 67 - I

2 Dieu se lève et ses ennemis se dispersent,
ses adversaires fuient devant sa face.
3 Comme on dissipe une fumée, tu les dissipes ; +
comme on voit fondre la cire en face du feu,
les impies disparaissent devant la face de Dieu.

4 Mais les justes sont en fête, ils exultent ;
devant la face de Dieu ils dansent de joie.
5 Chantez pour Dieu, jouez pour son nom, +
frayez la route à celui qui chevauche les nuées.
Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.

6 Père des orphelins, défenseur des veuves,
tel est Dieu dans sa sainte demeure.
7 À l’isolé, Dieu accorde une maison ; +
aux captifs, il rend la liberté ;
mais les rebelles vont habiter les lieux arides.

8 Dieu, quand tu sortis en avant de ton peuple,
quand tu marchas dans le désert, la terre trembla ;
9 les cieux mêmes fondirent +
devant la face de Dieu, le Dieu du Sinaï,
devant la face de Dieu, le Dieu d’Israël.

10 Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,
et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.
11 Sur les lieux où campait ton troupeau,
tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.

Psaume : 67 - II

12 Le Seigneur prononce un oracle,
une armée de messagères le répand :
13 « Rois en déroute, armées en déroute !
On reçoit en partage les trésors du pays.

14 « Resterez-vous au repos derrière vos murs +
quand les ailes de la Colombe se couvrent d’argent,
et son plumage, de flammes d’or,
15 quand le Puissant, là-bas, pulvérise des rois
et qu’il neige au Mont-Sombre ? »

16 Mont de Basan, divine montagne,
mont de Basan, fière montagne !
17 Pourquoi jalouser, fière montagne, +
la montagne que Dieu s’est choisie pour demeure ?
Là, le Seigneur habitera jusqu’à la fin.

18 Les chars de Dieu sont des milliers de myriades ;
au milieu, le Seigneur ; au sanctuaire, le Sinaï.
19 Tu es monté sur la hauteur, capturant des captifs, +
recevant un tribut, même de rebelles,
pour avoir une demeure, Seigneur notre Dieu.

20 Que le Seigneur soit béni !
Jour après jour, ce Dieu nous accorde la victoire.

21 Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires,
et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur.
22 À qui le hait, Dieu fracasse la tête ;
à qui vit dans le crime, il défonce le crâne.

23 Le Seigneur a dit : « Je les ramène de Basan,
je les ramène des abîmes de la mer,
24 afin que tu enfonces ton pied dans leur sang,
que la langue de tes chiens ait sa pâture d’ennemis. »

Psaume : 67 - III

25 Dieu, on a vu ton cortège,
le cortège de mon Dieu, de mon roi dans le Temple :
26 en tête les chantres, les musiciens derrière,
parmi les jeunes filles frappant le tambourin.

27 Rassemblez-vous, bénissez Dieu ;
aux sources d’Israël, il y a le Seigneur !
28 Voici Benjamin, le plus jeune, ouvrant la marche, +
les princes de Juda et leur suite,
les princes de Zabulon, les princes de Nephtali.

29 Ton Dieu l’a commandé : « Sois fort ! »
Montre ta force, Dieu, quand tu agis pour nous !
30 De ton palais, qui domine Jérusalem,
on voit des rois t’apporter leurs présents.

31 Menace la Bête des marais,
la bande de fauves, la meute des peuples :
qu’ils se prosternent avec leurs pièces d’argent ;
désunis les peuples qui aiment la guerre.

32 De l’Égypte arriveront des étoffes somptueuses ;
l’Éthiopie viendra vers Dieu les mains pleines.
33 Royaumes de la terre, chantez pour Dieu,
jouez pour le Seigneur,*
34 celui qui chevauche au plus haut des cieux,
les cieux antiques.

Voici qu’il élève la voix, une voix puissante ;
35 rendez la puissance à Dieu.
Sur Israël, sa splendeur !
Dans la nuée, sa puissance !

36 Redoutable est Dieu dans son temple saint,
le Dieu d’Israël ; *
c’est lui qui donne à son peuple force et puissance.
Béni soit Dieu !

Verset

V/ Ressuscité des morts, le Christ ne meurt plus, alléluia.
Sur lui, la mort n'a plus aucun pouvoir, alléluia.

Lecture : Dieu est amour (1Jn 4, 11-21)

11 Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
12 Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection.
13 Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit.
14 Quant à nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde.
15 Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.
16 Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.
17 Voici comment l’amour atteint, chez nous, sa perfection : avoir de l’assurance au jour du jugement ; comme Jésus, en effet, nous ne manquons pas d’assurance en ce monde.
18 Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte implique un châtiment, et celui qui reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour.
19 Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.
20 Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
21 Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère.

Répons

R/ Nous le croyons :
Dieu est amour, alléluia, alléluia !

C'est lui qui fut notre Sauveur :
dans son amour et sa pitié,
lui-même nous racheta.

Si Dieu nous a tant aimés,
nous devons, nous aussi,
nous aimer les uns les autres.

 

HOMÉLIE DE PAUL VI
À LA CANONISATION DES MARTYRS DE L'OUGANDA
(18 octobre 1964)

Ces martyrs africains ajoutent au martyrologe, au livre des vainqueurs, une page qui relate des événements à la fois sinistres et magnifiques ; une page vraiment digne de rejoindre ces récits glorieux de l'Afrique ancienne dont nous-mêmes, hommes modernes, avec notre peu de foi, pensions qu'ils ne trouveraient jamais une suite comparable.

Qui aurait jamais pu supposer, par exemple que les exploits bouleversants des martyrs de Scillium, de Carthage, de la « Massa candida » d'Utique, rappelés par saint Augustin et Prudence, des martyrs d'Égypte dont nous lisons l'ample panégyrique chez saint Jean Chrysostome, des martyrs de la persécution des Vandales, seraient rejoints à notre époque par des récits non moins héroïques et non moins glorieux ?

Qui pouvait prévoir qu'à ces grands martyrs et confesseurs d'Afrique, ces personnages inoubliables que sont Cyprien, Félicité et Perpétue, et le grand saint Augustin, on ajouterait un jour ces noms qui nous sont chers : Charles Lwanga, Matthias Molumba, Kalemba et leurs vingt compagnons ? Et il est juste de mentionner aussi ceux qui, appartenant à la confession anglicane, ont subi la mort pour le nom du Christ.

Ces martyrs africains marquent les débuts d'une époque nouvelle. Non pas en ce sens qu'elle s'oriente vers les persécutions et les conflits, mais vers une régénération religieuse et politique.

En effet, l'Afrique, arrosée du sang de ces martyrs, les premiers de cet âge nouveau — et plaise à Dieu qu'ils soient les derniers, puisque leur holocauste est si noble et si précieux ! — l'Afrique libre et devenue indépendante, est en train de renaître.

La cruauté qui a broyé ces martyrs est si horrible et si riche de signification qu'elle offre des motifs déterminants et manifestes pour la formation morale d'un peuple nouveau. Une nouvelle tradition spirituelle doit s'affirmer, pour se transmettre aux hommes de l'avenir ; elle doit exprimer symboliquement et porter une évolution. D'un mode de vie simple et naïf, où ne manquaient pas des valeurs humaines remarquables, mais qui était déshonoré et affaibli par l'esclavage dans lequel il était tenu, il s'agit de passer à une condition politique qui aspire aux expressions les plus hautes de l'esprit humain et aux formes supérieures de la vie sociale.

Répons

R/ Le Seigneur, c'est l'Esprit,
l'Esprit du Seigneur est la liberté.

Nous tous, à visage découvert,
réfléchissons comme en un miroir la gloire de Dieu.

Laissons-nous transformer
en l'image du Seigneur, toujours plus glorieuse.

Oraison

Seigneur notre Dieu, tu as fait que le sang des martyrs soit une semence de chrétiens ; accorde à l'Église, que saint Charles Lwanga et ses compagnons ont fécondée par leur sang, de te donner une abondante moisson.