Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Ô nuit, de quel éclat tu resplendis !

CFC — CNPL

Ô nuit, de quel éclat tu resplendis !
La mort n'a pu garder dans son étreinte
Le Fils unique.
Jésus repousse l'ombre
Et sort vainqueur :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
L'instant
Où triomphe la vie.

Quelqu'un, près de la croix, n'a pas douté ;
La Femme jusqu'au jour a porté seule
L'espoir du monde.
Sa foi devance l'heure
Et sait déjà :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
La joie
Dont tressaille Marie.

Jésus, lumière et vie, demeure en nous !
Pourquoi chercher encore au tombeau vide
Un autre signe ?
L'amour jaillit et chante
Au fond du cœur :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
Le feu
Qui s'éveille aujourd'hui.

Antienne

À qui donc irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie. Nous croyons que tu es le Fils de Dieu, alléluia.

Psaume : 38 - I

2 J'ai dit : « Je garderai mon chemin
sans laisser ma langue s'égarer ;
je garderai un bâillon sur ma bouche,
tant que l'impie se tiendra devant moi. »

3 Je suis resté muet, silencieux ;
   je me taisais, mais sans profit. *
Mon tourment s'exaspérait,
4 mon cœur brûlait en moi.
Quand j'y pensais, je m'enflammais,
et j'ai laissé parler ma langue.

5 Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
   quel est le nombre de mes jours :
je connaîtrai combien je suis fragile.
6 Vois le peu de jours que tu m'accordes :
ma durée n'est rien devant toi.

L'homme ici-bas n'est qu'un souffle ;
7 il va, il vient, il n'est qu'une image.
Rien qu'un souffle, tous ses tracas ;
il amasse, mais qui recueillera ?

Psaume : 38 - II

8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ?
Elle est en toi, mon espérance.
9 Délivre-moi de tous mes péchés,
épargne-moi les injures des fous.

10 Je me suis tu, je n'ouvre pas la bouche,
car c'est toi qui es à l'œuvre.
11 Éloigne de moi tes coups :
je succombe sous ta main qui me frappe.

12 Tu redresses l'homme en corrigeant sa faute, +
tu ronges comme un ver son désir ; *
l'homme n'est qu'un souffle.

13 Entends ma prière, Seigneur, écoute mon cri ;
ne reste pas sourd à mes pleurs.
Je ne suis qu'un hôte chez toi,
un passant, comme tous mes pères.

14 Détourne de moi tes yeux, que je respire
avant que je m'en aille et ne sois plus.

Antienne

Les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père, alléluia.

Psaume : 51

3 Pourquoi te glorifier du mal,
   toi, l’homme fort ? *
Chaque jour, Dieu est fidèle.

4 De ta langue affilée comme un rasoir,
   tu prépares le crime, *
fourbe que tu es !

5 Tu aimes le mal plus que le bien,
   et plus que la vérité, le mensonge ; *
6 tu aimes les paroles qui tuent,
   langue perverse.

7 Mais Dieu va te ruiner pour toujours,
   t’écraser, t’arracher de ta demeure, *
t’extirper de la terre des vivants.

8 Les justes verront, ils craindront,
   ils riront de toi : +
9 « Le voilà donc cet homme
   qui n’a pas mis sa force en Dieu ! *
Il comptait sur ses grandes richesses,
   il se faisait fort de son crime ! »

10 Pour moi, comme un bel olivier
   dans la maison de Dieu, *
je compte sur la fidélité de mon Dieu,
   sans fin, à jamais !

11 Sans fin, je veux te rendre grâce,
   car tu as agi. *
J’espère en ton nom devant ceux qui t’aiment :
   oui, il est bon !

Verset

V/ Dieu a ressuscité le Christ d'entre les morts, alléluia.
en lui, notre foi et notre espoir, alléluia.

Lecture : Lettres aux Églises de Pergame et de Thyatire (Ap 2, 12-29)

Moi, Jean, j’ai entendu le Seigneur qui me disait : 
12 À l’ange de l’Église qui est à Pergame, écris : Ainsi parle celui qui a le glaive acéré à deux tranchants :
13 Je sais où tu habites : c’est là que Satan a son trône ; mais tu tiens ferme à mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où Satan habite.
14 Mais j’ai quelque chose contre toi : tu as là des gens qui tiennent ferme à la doctrine de Balaam ; celui-ci enseignait à Balak comment faire trébucher les fils d’Israël, pour qu’ils mangent des viandes offertes aux idoles et qu’ils se prostituent.
15 De même, tu as, toi aussi, des gens qui tiennent ferme à la doctrine des Nicolaïtes.
16 Eh bien, convertis-toi : sinon je vais venir à toi sans tarder ; avec le glaive de ma bouche je les combattrai.
17 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Au vainqueur je donnerai de la manne cachée, je lui donnerai un caillou blanc, et, inscrit sur ce caillou, un nom nouveau que nul ne sait, sauf celui qui le reçoit.
18 À l’ange de l’Église qui est à Thyatire, écris : Ainsi parle le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme ardente et des pieds qui semblent de bronze précieux :
19 Je connais tes actions, je sais ton amour, ta foi, ton engagement, ta persévérance, et tes dernières actions surpassent les premières.
20 Mais j’ai contre toi que tu laisses faire Jézabel, cette femme qui se dit prophétesse, et qui égare mes serviteurs en leur enseignant à se prostituer et à manger des viandes offertes aux idoles.
21 Je lui ai donné du temps pour se convertir, mais elle ne veut pas se convertir de sa prostitution.
22 Voici que je vais la jeter sur un lit de grande détresse, elle et ses compagnons d’adultère, à moins que, renonçant aux agissements de cette femme, ils ne se convertissent ;
23 et ses enfants, je vais les frapper de mort. Toutes les Églises reconnaîtront que moi, je suis celui qui scrute les reins et les cœurs, et je donnerai à chacun de vous selon ses œuvres.
24 Mais vous, les autres de Thyatire, qui ne partagez pas cette doctrine et n’avez pas connu les « profondeurs de Satan » – comme ils disent –, je vous déclare que je ne vous impose pas d’autre fardeau ;
25 tenez fermement, du moins, ce que vous avez, jusqu’à ce que je vienne.
26 Le vainqueur, celui qui reste fidèle jusqu'à la fin à ma façon d’agir, je lui donnerai autorité sur les nations,
27 et il les conduira avec un sceptre de fer, comme des vases de potier que l’on brise.
28 Il sera comme moi qui ai reçu autorité de mon Père, et je lui donnerai l’étoile du matin.
29 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises.

Répons

R/ Point de ténèbre devant toi,
Lumière du monde, alléluia !

Le Fils de l'homme va venir
dans la gloire de son Père :
à chacun il rendra selon sa conduite.

Tes yeux sont une flamme ardente
qui connaît le fond des cœurs.

Scrute-moi, Seigneur, connais mon cœur,
conduis-moi sur le chemin d'éternité.

HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND SUR L’ÉVANGILE

« Recherchez les réalités d’en-haut »

Je veux vous inviter à tout abandonner, sans vous y obliger. Si vous ne pouvez pas abandonner entièrement le monde, retenez les biens de ce monde, mais de telle façon qu’ils ne vous retiennent pas dans le monde. Possédez, mais ne vous laissez pas posséder. Il faut que votre esprit domine ce que vous avez ; autrement, si votre esprit est vaincu par l’amour des biens terrestres, c’est plutôt lui qui sera possédé par les biens qui lui appartiennent.

Sachez donc user des biens terrestres, et désirer les biens éternels ; servez-vous des biens de la terre dans le cours de votre vie, et désirez trouver les biens du ciel à l’arrivée. Tout ce qui se passe dans ce monde, regardez-le comme à la dérobée. Que votre regard intérieur se dirige en avant et considère avant tout les réalités qui sont votre but.

Il faut extirper radicalement les vices, non seulement en éliminant leur pratique, mais encore en les arrachant de votre esprit. Ni les jouissances de la chair, ni la démangeaison de la curiosité, ni la fièvre de l’ambition ne doivent vous écarter de la Cène du Seigneur ; mais les activités honnêtes elles-mêmes que nous menons dans le monde ne doivent toucher notre esprit qu’à la dérobée, afin que les activités terrestres qui nous plaisent rendent service à notre corps sans créer aucun obstacle à notre cœur.

Donc, mes frères, je n’ose pas vous dire de tout abandonner ; mais si vous le voulez, vous abandonnerez toutes choses même en les gardant, si vous vous conduisez dans le temps en aspirant de tout votre esprit à l’éternité. On use du monde, mais comme n’en usant pas, si l’on réduit tous les biens extérieurs à servir notre vie sans leur permettre de dominer l’esprit ; dans cette subordination, ils sont utiles au-dehors sans jamais briser l’élan de l’âme qui se porte vers les hauteurs. Ceux qui agissent ainsi ont tous les biens du monde à leur disposition pour en user, non pour les désirer. De la sorte, qu’il n’y ait rien pour freiner le désir de votre esprit, aucune jouissance pour vous lier aux embarras du monde.

Si c’est le bien qu’on aime, l’esprit trouve son plaisir dans les biens les meilleurs, qui sont les biens célestes. Si c’est le mal qu’on redoute, le malheur éternel se présente à l’âme ; elle voit alors que ce qu’elle aime le plus et ce qu’elle redoute le plus est au-delà, et elle ne doit s’attacher à rien ici-bas.

Pour nous comporter ainsi, nous avons un médiateur entre Dieu et l’homme, un protecteur, par qui nous obtiendrons bientôt toute chose, si nous l’aimons d’un amour sincère, lui qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit, car il est Dieu, pour les siècles des siècles. Amen.

Répons

R/ Partager son pain avec l’affamé,
voilà le jeûne qui plaît à Dieu.

Ouvre ton cœur au pauvre : c’est ton frère.
Et si tu cries, le Seigneur répondra ;
à tes appels, il dira : Me voici !

Ouvre ton cœur au pauvre : c’est ton frère.
Et quand le Fils de l’homme viendra, il te dira :
J’avais faim et tu m’as donné à manger.

Oraison

Seigneur Dieu, tu as conduit sainte Marie de l’Incarnation jusqu’à la contemplation du mystère de la Trinité, et tu as fait d’elle un apôtre au cœur de feu ; accorde-nous, par son intercession et suivant son exemple, de vivre en témoins de ton amour, pour que soient toujours plus nombreux ceux qui parviennent à te connaître t’aimer et te servir. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.