Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Quand le fouet a déchiré

M. Scouarnec — SM

Quand le fouet a déchiré
L’homme-Dieu,
Quand on a frappé l’amour innocent,
On attendait ce jour-là
Que les pierres crient.
R/ Mais les pierres se sont tues,
La colère s’est perdue
Dans l’oubli.

Quand l’épine a couronné
L’homme-Dieu,
Quand on a montré l’amour enchaîné,
On attendait ce jour-là
Que les pierres crient.
R/ Mais les pierres...

Quand on a cloué au bois
L’homme-Dieu,
Quand on a dressé l’amour sur la croix,
On attendait ce jour-là
Que s’ouvre le ciel.
R/ Le ciel n’a pas répondu,
La prière s’est perdue
Dans la nuit.

Quand on a percé au flanc
L’homme-Dieu,
Quand on a jeté l’amour
Au tombeau,
On attendait ce jour-là
Que s’ouvre le ciel.
R/ Le ciel n’a pas répondu…

Antienne

Humiliez-vous devant le Seigneur : il vous élèvera.

Psaume : 36 - I

1 Ne t'indigne pas à la vue des méchants,
n'envie pas les gens malhonnêtes ;
2 aussi vite que l'herbe, ils se fanent ;
comme la verdure, ils se flétrissent.

3 Fais confiance au Seigneur, agis bien,
habite la terre et reste fidèle ;
4 mets ta joie dans le Seigneur :
il comblera les désirs de ton cœur.

5 Dirige ton chemin vers le Seigneur,
fais-lui confiance, et lui, il agira.
6 Il fera lever comme le jour ta justice,
et ton droit comme le plein midi.

7 Repose-toi sur le Seigneur
et compte sur lui.
Ne t'indigne pas devant celui qui réussit,
devant l'homme qui use d'intrigues.

8 Laisse ta colère, calme ta fièvre,
ne t'indigne pas : il n'en viendrait que du mal ;
9 les méchants seront déracinés,
mais qui espère le Seigneur possédera la terre.

10 Encore un peu de temps : plus d'impie ;
tu pénètres chez lui : il n'y est plus.
11 Les doux posséderont la terre
et jouiront d'une abondante paix.

Psaume : 36 - II

12 L'impie peut intriguer contre le juste
et grincer des dents contre lui,
13 le Seigneur se moque du méchant
car il voit son jour qui arrive.

14 L'impie a tiré son épée, il a tendu son arc
pour abattre le pauvre et le faible,
   pour tuer l'homme droit.
15 Mais l'épée lui entrera dans le cœur,
et son arc se brisera.

16 Pour le juste, avoir peu de biens
vaut mieux que la fortune des impies.
17 Car le bras de l'impie sera brisé,
mais le Seigneur soutient les justes.

18 Il connaît les jours de l'homme intègre
qui recevra un héritage impérissable.
19 Pas de honte pour lui aux mauvais jours ;
aux temps de famine, il sera rassasié.

20 Mais oui, les impies disparaîtront
comme la parure des prés ;
c'en est fini des ennemis du Seigneur :
ils s'en vont en fumée.

21 L'impie emprunte et ne rend pas ;
le juste a pitié : il donne.
22 Ceux qu'il bénit posséderont la terre,
ceux qu'il maudit seront déracinés.

23 Quand le Seigneur conduit les pas de l'homme,
ils sont fermes et sa marche lui plaît.
24 S'il trébuche, il ne tombe pas
car le Seigneur le soutient de sa main.

25 Jamais, de ma jeunesse à mes vieux jours,
je n'ai vu le juste abandonné
   ni ses enfants mendier leur pain.
26 Chaque jour il a pitié, il prête ;
ses descendants seront bénis.

27 Évite le mal, fais ce qui est bien,
et tu auras une habitation pour toujours,
28 car le Seigneur aime le bon droit,
il n'abandonne pas ses amis.

Ceux-là seront préservés à jamais,
les descendants de l'impie seront déracinés.
29 Les justes posséderont la terre
et toujours l'habiteront.

Psaume : 36 - III

30 Les lèvres du juste redisent la sagesse
et sa bouche énonce le droit.
31 La loi de son Dieu est dans son cœur ;
il va, sans craindre les faux pas.

32 Les impies guettent le juste,
ils cherchent à le faire mourir.
33 Mais le Seigneur ne saurait l'abandonner
ni le laisser condamner par ses juges.

34 Espère le Seigneur,
et garde son chemin :
il t'élèvera jusqu'à posséder la terre ;
tu verras les impies déracinés.

35 J'ai vu l'impie dans sa puissance
se déployer comme un cèdre vigoureux.
36 Il a passé, voici qu'il n'est plus ;
je l'ai cherché, il est introuvable.

37 Considère l'homme droit, vois l'homme intègre :
un avenir est promis aux pacifiques.
38 Les pécheurs seront tous déracinés,
et l'avenir des impies, anéanti.

39 Le Seigneur est le salut pour les justes,
leur abri au temps de la détresse.
40 Le Seigneur les aide et les délivre,
il les délivre de l'impie, il les sauve,
   car ils cherchent en lui leur refuge.

Verset

V/ Quand j'aurai été élevé de terre,
j'attirerai à moi tous les hommes.

Lecture : Jésus, modèle des croyants (He 12,1-13)

Frères : 01 Nous qui sommes entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée,
02 les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu.
03 Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement.
04 Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché,
05 et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches.
06 Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils.
07 Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ?
08 Si vous êtes privés des leçons que tous les autres reçoivent, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils.
09 D’ailleurs, nos parents selon la chair nous faisaient la leçon, et nous les respections. Ne devons-nous pas d’autant plus nous soumettre au Père de nos esprits pour avoir la vie ?
10 Les leçons que nos parents nous donnaient en croyant bien faire n’avaient qu’un effet passager. Mais celles de Dieu sont vraiment pour notre bien : il veut nous faire partager sa sainteté.
11 Quand on vient de recevoir une leçon, on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse. Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon, celle-ci produit un fruit de paix et de justice.
12 C’est pourquoi, redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent,
13 et rendez droits pour vos pieds les sentiers tortueux. Ainsi, celui qui boite ne se fera pas d’entorse ; bien plus, il sera guéri.

Répons

R/ Marchons les regards fixés sur Jésus Christ !

C'est lui l'initiateur de la foi,
lui qui la mène à son accomplissement.

Il a renoncé à la joie qui lui revenait ;
il a enduré la croix, au mépris de la honte.

Pour nous, il s'est humilié,
il s'est fait obéissant jusqu'à la mort.

 

DU TRAITÉ DE SAINT BASILE SUR LE SAINT-ESPRIT

« C'est dans sa mort que nous avons été baptisés »

Le dessein de Dieu notre Sauveur en faveur de l'homme consiste à le ramener de son exil, à le faire revenir dans l'intimité de Dieu en le tirant de l'éloignement causé par sa désobéissance. Telle est la raison de l'avènement du Christ dans la chair, de ses exemples de vie évangélique, de ses souffrances, de sa croix, de son ensevelissement, de sa résurrection : que l'homme, sauvé par l'imitation du Christ, recouvre l'adoption filiale des origines.

Il est donc nécessaire, pour une vie parfaite, d'imiter le Christ non seulement dans les exemples de douceur, d'humilité, de patience, que l'on trouve dans sa vie, mais aussi dans sa mort elle-même, comme le dit saint Paul, l'imitateur du Christ : Reproduire en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts.

Comment donc lui ressembler dans sa mort ? En nous ensevelissant avec lui par le baptême. Mais de quelle manière s'ensevelir ? Et quel avantage tirer de cette imitation ? D'abord, il est nécessaire de briser le cours de la vie passée. Cela est impossible à moins de renaître, selon la parole du Seigneur. La seconde naissance, comme le mot l'indique, est le commencement d'une autre vie. Si bien que, pour commencer cette autre vie, il faut mettre fin à la précédente. Dans la double course du stade, un arrêt, un léger repos sépare l'aller du retour ; de même, lorsqu'on change de vie, il paraît nécessaire qu'une mort intervienne entre les deux vies pour mettre fin à ce qui précède et faire commencer ce qui vient ensuite.

Comment donc réussir à descendre au séjour des morts ? En mimant l'ensevelissement du Christ par le baptême. En effet, le corps du baptisé est en quelque sorte enseveli dans l'eau. Par conséquent, c'est l'abandon d'une vie selon la chair que le baptême suggère symboliquement. Comme dit l'Apôtre : Vous avez reçu une circoncision où la main des hommes n'est pour rien, et qui vous a dépouillés du corps charnel : c'est la circoncision venue du Christ ; vous avez été ensevelis avec lui par le baptême. Le baptême purifie l'âme, pour ainsi dire, de la souillure venue des pensées charnelles, ainsi qu'il est écrit : Tu me laveras, et je serai plus blanc que neige. ~ C'est pourquoi nous ne connaissons qu'un seul baptême qui donne le salut, puisqu'il n'y a qu'une seule mort pour le rachat du monde et une seule résurrection des morts, et que l'une et l'autre sont figurées par le baptême.

Répons

R/ Si nous mourons avec toi, Seigneur,
avec toi nous entrerons dans la vie.

Nous portons en notre corps la mort de Jésus,
afin que sa vie soit aussi manifestée
dans notre corps.

Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus
nous ressuscitera, nous aussi,
et nous placera près de lui.

 

Oraison

Aide-nous, Dieu éternel et tout-puissant à célébrer les mystères de la passion du Seigneur de telle sorte que nous obtenions le pardon.