Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Prophète du Très-Haut

CFC — CNPL

Prophète du Très-Haut,
Tu n'es pas la Lumière
Mais son témoin.
Avant même de naître,
Tu la révèles :
Joie sans parole !

Tu cries dans le désert,
Tout un peuple se lève
Vers le Jourdain ;
Ton baptême réveille
La soif d'eau vive :
Proche est la Source !

Voici l'Agneau de Dieu,
Tes disciples le suivent,
Tu restes là ;
Mais ton âme jubile
Quand ils l'écoutent :
Noces du Verbe !

Plus libre que les rois,
Tu contestes ce monde
Sans infini.
Ton martyre dans l'ombre
Prévient l'aurore :
Christ est lumière !

Antienne

Lève-toi, Seigneur ! Viens à mon aide.

Psaume : 34 - I

1 Accuse, Seigneur, ceux qui m'accusent,
attaque ceux qui m'attaquent. *
2 Prends une armure, un bouclier,
lève-toi pour me défendre.

3 Parle et dis-moi :
« Je suis ton salut. »
9 Pour moi, le Seigneur sera ma joie, *
et son salut, mon allégresse !

10 De tout mon être, je dirai :
« Qui est comme toi, Seigneur, *
pour arracher un pauvre à plus fort que lui,
un pauvre, un malheureux, à qui le dépouille. »

Antienne

Tire-moi de ce désastre, Seigneur !

Psaume : 34 - II

11 Des témoins injustes se lèvent,
des inconnus m'interrogent. *
12 On me rend le mal pour le bien :
je suis un homme isolé.

13 Quand ils étaient malades,
je m'habillais d'un sac, +
je m'épuisais à jeûner ; *
sans cesse, revenait ma prière.

14 Comme pour un frère, un ami,
j'allais et venais ; *
comme en deuil de ma mère,
j'étais sombre et prostré.

15 Si je faiblis, on rit, on s'attroupe, +
des misérables s'attroupent contre moi : *
des gens inconnus
qui déchirent à grands cris.

16 Ils blasphèment, ils me couvrent de sarcasmes, *
grinçant des dents contre moi.

Antienne

Tout le jour, je me redirai ta justice.

Psaume : 34 - III

17 Comment peux-tu voir cela, Seigneur ? *
Tire ma vie de ce désastre, délivre-moi de ces fauves.

18 Je te rendrai grâce dans la grande assemblée, *
avec un peuple nombreux, je te louerai.

19 Qu'ils n'aient plus à rire de moi,
ceux qui me haïssent injustement ! *
Et ceux qui me détestent sans raison,
qu'ils cessent leurs clins d'œil !

22 Tu as vu, Seigneur, sors de ton silence !
Seigneur, ne sois pas loin de moi !
23 Réveille-toi, lève-toi, Seigneur mon Dieu,
pour défendre et juger ma cause !

27 À ceux qui voulaient pour moi la justice,
rires et cris de joie ! *
Ils diront sans fin : « Le Seigneur triomphe,
lui qui veut le bien de son serviteur. »

28 Moi, je redirai ta justice *
et chaque jour ta louange.

Verset

V/ Mon fils, garde mes paroles,
garde mes préceptes et tu vivras.

Lecture : Menaces de dévastation (Jr 4, 5-8.13-28)

05 Annoncez-le en Juda, dans Jérusalem faites-le entendre, dites : « Sonnez du cor dans le pays ! » Criez à pleine voix, dites : « Rassemblez-vous ! Entrons dans les villes fortifiées ! »
06 Vers Sion levez l’étendard, cherchez un refuge, ne vous arrêtez pas, car c’est le malheur que je fais venir du nord, et un grand désastre.
07 Le lion monte de son fourré, le destructeur des nations se met en route ; il sort de chez lui pour réduire ton pays en un lieu désolé : tes villes seront ruinées, vidées de leurs habitants.
08 À cause de cela, revêtez-vous de toile à sac, lamentez-vous et gémissez, car l’ardente colère du Seigneur ne s’est pas détournée de nous !
13 Le voici qui monte comme les nuages ; ses chars sont pareils à l’ouragan, et ses chevaux, plus vifs que les aigles. Malheur à nous, car nous sommes dévastés !
14 Lave ton cœur de tout mal, Jérusalem, afin d’être sauvée ! Combien de temps encore accueilleras-tu en toi des pensées malfaisantes ?
15 Oui, une voix l’annonce depuis Dane ; depuis la montagne d’Éphraïm, elle publie le malheur.
16 Répétez-le aux nations, publiez-le contre Jérusalem : des assaillants arrivent d’un pays lointain, ils élèvent la voix contre les villes de Juda.
17 Comme les gardiens d’un champ, ils sont là, tout autour de Jérusalem, car elle s’est révoltée contre moi – oracle du Seigneur.
18 Ta conduite et tes actes t’ont valu cela : Voilà ton malheur. Ah, quelle amertume ! Elle te frappe en plein cœur.
19 Oh ! Mes entrailles ! Mes entrailles ! Au fond de moi, je me tords de douleur. Mon cœur gémit en moi, je ne peux pas me taire. Ô mon âme, tu as entendu l’appel du cor, le cri de guerre.
20 On proclame désastre sur désastre, car tout le pays est dévasté. Soudain, mes tentes sont dévastées, ainsi que mes abris, en un instant.
21 Combien de temps verrai-je l’étendard, entendrai-je l’appel du cor ?
22 Oui, mon peuple est fou : ils ne me connaissent pas. Ce sont des enfants stupides : ils n’ont pas de discernement. Ils sont sages pour faire le mal, mais ne savent pas faire le bien.
23 Je regarde la terre, et voici : c’est un chaos ; le ciel : il a perdu sa lumière.
24 Je regarde les montagnes, et voici : elles tremblent, toutes les collines sont secouées.
25 Je regarde, et voici qu’il n’y a plus d’hommes, tous les oiseaux du ciel ont fui.
26 Je regarde, et voici que le verger est un désert, toutes les villes sont détruites devant le Seigneur, devant l’ardeur de sa colère.
27 Ainsi parle le Seigneur : Toute la terre sera désolée, mais je n’en ferai pas l’extermination.
28 Aussi la terre sera-t-elle en deuil, et là-haut, le ciel s’obscurcira. Puisque je l’ai dit et décidé, je n’y renoncerai pas, je ne reviendrai pas en arrière.

Répons

R/ Laissons là nos idoles,
tournons-nous vers le Dieu vivant.

Revêtez-vous de sacs,
poussez des hurlements,
puisqu'elle ne s'est pas écartée de nous,
l'ardente colère du Seigneur.

Purifie ton cœur du mal, Jérusalem,
afin d'être sauvée ;
jusques à quand garderas-tu en ton cœur
tes pensées stupides ?

 

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (au moment de sa mort) un courage digne d'attirer les regards de Dieu. Comme le dit l'Écriture : Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l'immortalité. Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui a rendu lui-même ce jour solennel par sa propre passion en l'illustrant par la pourpre de son sang ; et nous vénérons dans la joie spirituelle la mémoire de cet homme qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu'il rendait au Seigneur.

Il n'y a en effet aucun doute que saint Jean Baptiste a subi la prison pour notre Rédempteur qu'il précédait par son témoignage, et que c'est pour lui qu'il a donné sa vie. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c'est cependant pour le Christ qu'il est mort. Le Christ lui-même a dit, en effet : Je suis la vérité. Puisque c'est pour la vérité qu'il a répandu son sang, c'est donc bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que le Christ allait prêcher : en baptisant, qu'il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir. ~

Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l'effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d'une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l'obscurité d'un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d'être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ. ~ Par son propre sang est baptisé celui à qui il fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d'entendre la voix du Père s'adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n'était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d'endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l'accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L'Apôtre l'a bien dit : Il vous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. Et s'il dit que souffrir pour le Christ est un don de celui-ci à ses élus, c'est parce que, comme il le dit ailleurs : Il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.

Répons

R/ Tous ceux qui veulent plaire à Dieu
connaîtront la souffrance.

Nous nous affirmons en tout
comme des ministres de Dieu,
constants dans les tribulations,
les détresses, les angoisses.

On nous tient pour affligés,
et nous sommes toujours joyeux,
pour gens qui n'ont rien,
et nous possédons tout.

Reste fidèle jusqu'à la mort, dit le Seigneur,
et je te donnerai la couronne de vie.

Oraison

Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste soit le précurseur de ton Fils dans sa naissance et dans sa mort ; il a donné sa vie pour la justice et la vérité ; accorde-nous de savoir, comme lui, nous dépenser avec courage au service de ta Parole.