Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dieu, ce monde était encore absent

D. Hameline — CNPL

Dieu, ce monde était encore absent
Que déjà, depuis toujours,
Toi, Parole en nos commencements,
Tu portais le poids des choses.
Toi qui penses, toi qui crées,
L'univers en toi repose.

Dieu, quand l'homme eut habité le temps,
Y jetant ses propres cris,
Toi, Parole en nos événements,
Tu déroules notre histoire.
Toi qui juges, toi qui sauves,
Jésus Christ nous dit ta gloire.

Dieu, nos fleuves vont charriant leurs eaux,
Ignorant des lendemains,
Toi qui tiens déjà le dernier mot,
Tu connais le Jour et l'Heure.
Toi qui aimes, qui accueilles,
Tu prépares la Demeure.

Antienne

Sauve-moi, Seigneur, au nom de ton amour.

Psaume : 6

2 Seigneur, corrige-moi sans colère,
et reprends-moi sans fureur.
3 Pitié, Seigneur, je dépéris !
Seigneur, guéris-moi !
Car je tremble de tous mes os,
4 de toute mon âme, je tremble.

Et toi, Seigneur, que fais-tu ? +
5 Reviens, Seigneur, délivre-moi,
sauve-moi en raison de ton amour !
6 Personne, dans la mort, n'invoque ton nom ;
au séjour des morts, qui te rend grâce ?

7 Je m'épuise à force de gémir ; +
chaque nuit, je pleure sur mon lit :
ma couche est trempée de mes larmes.
8 Mes yeux sont rongés de chagrin ;
j'ai vieilli parmi tant d'adversaires !

9 Loin de moi, vous tous, malfaisants,
car le Seigneur entend mes sanglots !
10 Le Seigneur accueille ma demande,
le Seigneur entend ma prière.
11 Qu'ils aient honte et qu'ils tremblent, tous mes ennemis,
qu'ils reculent, soudain, couverts de honte !

Antienne

Dieu, refuge du pauvre au temps de la détresse.

Psaume : 9 A - I

2 De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,
je dirai tes innombrables merveilles ;
3 pour toi, j'exulterai, je danserai,
je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut.

4 Mes ennemis ont battu en retraite,
devant ta face, ils s'écroulent et périssent.
5 Tu as plaidé mon droit et ma cause,
tu as siégé, tu as jugé avec justice.

6 Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,
à tout jamais tu effaces leur nom.
7 L'ennemi est achevé, ruiné pour toujours,
tu as rasé des villes, leur souvenir a péri.

8 Mais il siège, le Seigneur, à jamais :
pour juger, il affermit son trône ;
9 il juge le monde avec justice
et gouverne les peuples avec droiture.

10 Qu'il soit la forteresse de l'opprimé,
sa forteresse aux heures d'angoisse :
11 ils s'appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
jamais tu n'abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent.

12 Fêtez le Seigneur qui siège dans Sion,
annoncez parmi les peuples ses exploits !
13 Attentif au sang versé, il se rappelle,
il n'oublie pas le cri des malheureux.

Antienne

Je proclamerai ta louange aux portes de Sion.

Psaume : 9 A - II

14 Pitié pour moi, Seigneur,
vois le mal que m'ont fait mes adversaires, *
toi qui m'arraches aux portes de la mort ;
15 et je dirai tes innombrables louanges
aux portes de Sion, *
je danserai de joie pour ta victoire.

16 Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu'ils creusaient ;
aux filets qu'ils ont tendus, leurs pieds se sont pris.
17 Le Seigneur s'est fait connaître : il a rendu le jugement,
il prend les méchants à leur piège.

18 Que les méchants retournent chez les morts,
toutes les nations qui oublient le vrai Dieu !
19 Mais le pauvre n'est pas oublié pour toujours :
jamais ne périt l'espoir des malheureux.

20 Lève-toi, Seigneur : qu'un mortel ne soit pas le plus fort,
que les nations soient jugées devant ta face !
21 Frappe-les d'épouvante, Seigneur :
que les nations se reconnaissent mortelles !

Verset

V/ Montre-moi comment garder ta loi,
que je l'observe de tout mon cœur.

Lecture : Rivaliser dans la charité (2Co 8, 1-24)

01 Frères, nous voulons vous faire connaître la grâce que Dieu a accordée aux Églises de Macédoine.
02 Dans les multiples détresses qui les mettaient à l’épreuve, l’abondance de leur joie et leur extrême pauvreté ont débordé en trésors de générosité.
03 Ils y ont mis tous leurs moyens, et davantage même, j’en suis témoin ; spontanément,
04 avec grande insistance, ils nous ont demandé comme une grâce de pouvoir s’unir à nous pour aider les fidèles de Jérusalem.
05 Au-delà même de nos espérances, ils se sont eux-mêmes donnés d’abord au Seigneur, et ensuite à nous, par la volonté de Dieu.
06 Et comme Tite avait déjà commencé, chez vous, cette œuvre généreuse, nous lui avons demandé d’aller jusqu’au bout.
07 Puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux !
08 Ce n’est pas un ordre que je donne, mais je parle de l’empressement des autres pour vérifier l’authenticité de votre charité.
09 Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
10 Au sujet de cette collecte, je donne mon avis, car cela vous est utile, à vous qui, dès l’année dernière, avez pris l’initiative non seulement de la réaliser, mais encore de la décider.
11 Et maintenant, allez jusqu’au bout de la réalisation : comme vous avez mis votre ardeur à prendre cette décision, ainsi vous irez jusqu’au bout, selon vos moyens.
12 Car s’il y a de l’ardeur, on est bien reçu avec ce que l’on a, peu importe ce que l’on n’a pas.
13 Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité.
14 Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité,
15 comme dit l’Écriture à propos de la manne : Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop, celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien.
16 Je rends grâce à Dieu qui a mis dans le cœur de Tite le même empressement à votre égard :
17 il a accueilli notre demande, et il a été tellement empressé qu’il est parti chez vous spontanément.
18 Nous avons envoyé avec lui le frère dont toutes les Églises chantent la louange à cause de son annonce de l’Évangile
19 – ajoutons que ce frère a été désigné par les Églises pour être notre compagnon de voyage, dans cette œuvre de bonté, ce service que nous accomplissons pour la gloire du Seigneur et selon notre ardent désir.
20 Nous voulons par là éviter tout reproche à cause des grosses sommes dont nous assurons le service ;
21 en effet, nous nous appliquons à bien agir, non seulement aux yeux du Seigneur, mais aussi aux yeux des hommes.
22 Nous avons encore envoyé avec eux un autre de nos frères dont nous avons souvent, en bien des cas, vérifié l’empressement, un empressement encore plus fort aujourd’hui à cause de la grande confiance qu’il a en vous.
23 En ce qui concerne Tite, c’est mon compagnon et mon collaborateur auprès de vous ; quant à nos frères, ils sont les envoyés des Églises, ils sont la gloire du Christ.
24 Donnez-leur donc, à la face des Églises, la preuve de votre amour, de ce qui fait ma fierté à votre sujet.

Répons

R/ Seigneur Jésus, tu t'es fait pauvre
afin de nous enrichir par ta pauvreté.

Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux.

Donne à celui qui te demande,
ne tourne pas le dos à qui veut t'emprunter.

 

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN SUR L'ÉVANGILE DE LUC

Les paroles de notre Seigneur Jésus Christ nous invitent à tendre vers un seul but quand nous peinons dans les multiples travaux de ce monde. Nous y tendons alors que nous sommes toujours errants, pas encore résidents ; toujours sur la route, pas encore dans la patrie ; toujours désirant, pas encore possédant. Cependant nous devons y tendre, y tendre sans paresse et sans relâche, afin de pouvoir y parvenir un jour.

Marthe et Marie étaient deux sœurs, proches non seulement par la chair mais aussi par la foi ; toutes deux s'étaient attachées au Seigneur, toutes deux servaient d'un même cœur le Seigneur présent dans la chair. Marthe l'accueillit comme on a coutume d'accueillir les voyageurs. Mais elle était la servante qui accueille son Seigneur, la malade son Sauveur, la créature son Créateur. Elle accueillit celui dont elle allait nourrir le corps, afin d'être elle-même nourrie par l'Esprit. En effet, le Seigneur a voulu prendre la nature de l'esclave et, dans cette nature d'esclave, recevoir des esclaves sa nourriture, non par nécessité, mais par bonté. Car ce fut de la bonté, que de se laisser nourrir. Oui il avait un corps, qui le faisait avoir faim et soif.

Ainsi donc, le Seigneur fut accueilli comme un hôte, lui qui est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu, mais tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Il adopte des esclaves pour en faire des frères, il rachète des captifs pour en faire ses cohéritiers. Mais que personne parmi vous n'aille dire : « Heureux, ceux qui ont eu le bonheur d'accueillir le Christ dans leur propre maison ! » Ne vous plaignez pas, ne protestez pas parce que vous êtes nés à une époque où vous ne voyez pas le Seigneur dans sa condition charnelle : il ne vous a pas privés de cet honneur. Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits, dit-il, c'est à moi que vous l'avez fait. ~

D'ailleurs, Marthe, toi qui es bénie pour ton service bienfaisant, permets-moi de te le dire : la récompense que tu cherches pour ton travail, c'est le repos. Maintenant tu es prise par toutes les activités de ton service, tu cherches à nourrir des corps mortels, aussi saints qu'ils soient. Lorsque tu seras venue à la patrie, trouveras-tu un voyageur à qui offrir l'hospitalité ? un affamé à qui rompre le pain ? un assoiffé à qui donner à boire ? un malade à visiter ? un plaideur à réconcilier ? un mort à ensevelir ?

Dans la patrie, il n'y aura plus tout cela. Alors, qu'y aura-t-il ? Ce que Marie a choisi. Là nous serons nourris, nous n'aurons plus à nourrir les autres. Aussi ce que Marie a choisi trouvera là sa plénitude et sa perfection : de cette table abondante de la parole du Seigneur, elle ne recueillait alors que les miettes. Voulez-vous savoir ce qu'il y aura là-bas ? Le Seigneur le dit lui-même, en parlant de ses serviteurs : Vraiment, je vous le dis, il les fera mettre à table, et circulera pour les servir.

Répons

R/ Heureux qui prendra part au festin,
dans le Royaume de Dieu !

Notre Dieu donne un grand repas,
il invite tous les hommes.

Une seule chose est nécessaire :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu.

Oraison

Seigneur Dieu, ton Fils rappela à la vie Lazare qui gisait dans le tombeau et il accepta l’hospitalité que Marthe lui offrait dans sa maison ; nous t’en prions, accorde-nous d’être fidèles à servir le Christ en nos frères et de mériter ainsi d’être nourris avec Marie par la méditation de sa parole. Lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles. (nouveau Missel Romain)