5 juin 2024
mercredi, 9ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
S. Boniface, évêque et martyr
Mémoire
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Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
...
R/ Seigneur, à notre secours. - Hymne Ô toi, l'au-delà de tout
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Psaume
17 - I —
Je t'aime, Seigneur, ma force et mon salut.
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Psaume
17 - II —
Le Seigneur m'a sauvé, car il m'aime.
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Psaume
17 - III —
Seigneur, mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
- Lecture Plaidoirie prétentieuse d'Élihou
- Lecture patristique LETTRE DE S. BONIFACE
- Conclusion Permets, Seigneur, qu'à l'intercession de saint Boniface, nous puissions tenir sans défaillance et proclamer p...
Office des lectures
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne : Ô toi, l'au-delà de tout
Grégoire de Nazianze — Aubier
Ô toi, l'au-delà de tout,
n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t'exprime.
À quoi l'esprit s'attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.
Seul, tu es indicible,
car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable,
car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres,
ceux qui parlent et ceux qui sont muets,
te proclament.
Tous les êtres,
ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
te rendent hommage.
Le désir universel,
l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie,
et vers toi tout être qui pense ton univers
fait monter une hymne de silence.
Tout ce qui demeure demeure par toi ;
par toi subsiste l'universel mouvement.
De tous les êtres tu es la fin ;
tu es tout être, et tu n'en es aucun.
Tu n'es pas un seul être,
tu n'es pas leur ensemble.
Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je,
toi le seul qu'on ne peut nommer?
Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées
qui couvrent le ciel même ?
Prends pitié,
Ô toi, l'au-delà de tout,
n'est-ce pas tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Antienne
Je t'aime, Seigneur, ma force et mon salut.
Psaume : 17 - I
2 Je t'aime, Seigneur, ma force :Seigneur, mon roc, ma forteresse,
3 Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
4 Louange à Dieu ! +
Quand je fais appel au Seigneur, *
je suis sauvé de tous mes ennemis.
5 Les liens de la mort m'entouraient,
le torrent fatal m'épouvantait ;
6 des liens infernaux m'étreignaient :
j'étais pris aux pièges de la mort.
7 Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur ;
vers mon Dieu, je lançai un cri ;
de son temple il entend ma voix :
mon cri parvient à ses oreilles.
8 La terre titube et tremble, +
les assises des montagnes frémissent,
secouées par l'explosion de sa colère.
9 Une fumée sort de ses narines, +
de sa bouche, un feu qui dévore,
une gerbe de charbons embrasés.
10 Il incline les cieux et descend,
une sombre nuée sous ses pieds :
11 d'un kéroub, il fait sa monture,
il vole sur les ailes du vent.
Antienne
Le Seigneur m'a sauvé, car il m'aime.
Psaume : 17 - II
12 Il se cache au sein des ténèbres +et dans leurs replis se dérobe :
nuées sur nuées, ténèbres diluviennes.
13 Une lueur le précède, +
ses nuages déferlent :
grêle et gerbes de feu.
14 Tonnerre du Seigneur dans le ciel, *
le Très-Haut fait entendre sa voix :
grêle et gerbes de feu.
15 De tous côtés, il tire des flèches,
il décoche des éclairs, il répand la terreur.
16 Alors le fond des mers se découvrit,
les assises du monde apparurent,
sous ta voix menaçante, Seigneur,
au souffle qu'exhalait ta colère.
17 Des hauteurs il tend la main pour me saisir,
il me retire du gouffre des eaux ;
18 il me délivre d'un puissant ennemi,
d'adversaires plus forts que moi.
19 Au jour de ma défaite ils m'attendaient,
mais j'avais le Seigneur pour appui.
20 Et lui m'a dégagé, mis au large,
il m'a libéré, car il m'aime.
Antienne
Seigneur, mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
Psaume : 17 - III
21 Le Seigneur me traite selon ma justice,il me donne le salaire des mains pures,
22 car j'ai gardé les chemins du Seigneur,
jamais je n'ai trahi mon Dieu.
23 Ses ordres sont tous devant moi,
jamais je ne m'écarte de ses lois.
24 Je suis sans reproche envers lui,
je me garde loin du péché.
25 Le Seigneur me donne selon ma justice,
selon la pureté des mains que je lui tends.
26 Tu es fidèle envers l'homme fidèle,
sans reproche avec l'homme sans reproche ;
27 envers qui est loyal, tu es loyal,
tu ruses avec le pervers.
28 Tu sauves le peuple des humbles ;
les regards hautains, tu les rabaisses.
29 Tu es la lumière de ma lampe,
Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
30 Grâce à toi, je saute le fossé,
grâce à mon Dieu, je franchis la muraille.
Verset
V/ Tous étaient émerveillés
des paroles venant de la bouche de Dieu.
Lecture : Plaidoirie prétentieuse d'Élihou (Jb 32, 1-6; 33, 1-22)
32.01 Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, puisqu’il était juste à ses propres yeux.
32.02 Alors s’enflamma la colère d’Élihou, fils de Barakéel, le Bouzite, du clan de Ram. Envers Job s’enflamma sa colère, parce qu’il prétendait avoir raison contre Dieu.
32.03 Sa colère s’enflamma envers ses trois amis parce que ceux-ci n’avaient pas trouvé de réponse pour donner tort à Job.
32.04 Élihou avait attendu pour s’adresser à Job, parce qu’ils étaient plus âgés que lui.
32.05 Mais quand Élihou vit que ces trois hommes n’avaient plus de réponse à la bouche, sa colère s’enflamma.
32.06 Élihou, fils de Barakéel, le Bouzite, prit la parole et dit : « Je suis jeune, moi, et vous êtes des anciens. C’est pourquoi, intimidé, je craignais de vous manifester mon savoir.
33.01 Je t’en prie, Job, écoute donc mes discours, à toutes mes paroles prête l’oreille.
33.02 Voici que j’ouvre la bouche, ma langue forme des mots dans mon palais.
33.03 C’est la droiture de mon cœur que j’exprime, et mes lèvres disent clairement ce que je sais.
33.04 L’esprit de Dieu m’a créé, le souffle du Puissant me fait vivre.
33.05 Si tu le peux, réplique-moi ! Argumente devant moi, prends position !
33.06 Vois, pour Dieu je suis ton égal ; d’argile j’ai été façonné, moi aussi.
33.07 Ainsi, tu n’auras de moi ni terreur ni épouvante, et ma main ne pèsera pas sur toi.
33.08 Mais tu as dit à mes oreilles – et j’entends le son de tes paroles :
33.09 “Je suis pur, sans péché, je suis net, et en moi pas de faute.
33.10 Or Dieu invente des griefs contre moi ; il me tient pour son ennemi.
33.11 Il fixe mes pieds dans des blocs de bois, il observe toutes mes démarches !”
33.12 Eh bien ! te répondrai-je, en cela tu n’as pas raison, car Dieu est plus grand que l’homme.
33.13 Pourquoi lui cherches-tu querelle sous prétexte qu’il ne rend compte d’aucun de ses actes ?
33.14 C’est que Dieu parle une fois, deux fois, sans que l’on y prenne garde.
33.15 Dans un songe, une vision nocturne, quand tombe une torpeur sur les hommes et qu’ils sont assoupis sur leur lit,
33.16 alors, il leur ouvre l’oreille et leur adresse des sommations,
33.17 pour détourner l’être humain de ses œuvres, et pour prémunir le héros de l’orgueil.
33.18 Ainsi il préserve son âme de la fosse, sa vie, du passage au chenal de la mort.
33.19 Sur son lit, l’homme est corrigé par la douleur, quand ses os ne cessent de s’entrechoquer.
33.20 Sa vie lui donne le dégoût du pain, il perd l’appétit pour les mets délicats.
33.21 Sa chair dépérit à vue d’œil et ses os qu’on ne voyait pas deviennent saillants.
33.22 Son âme approche de la fosse, et sa vie, des exterminateurs.
Répons
R/ Qui donc a connu la pensée du Seigneur ?
Du lieu de sa demeure, il observe
tous les habitants de la terre.
C'est lui qui forme le coeur de chacun,
lui qui discerne tous leurs actes.
Il déjoue le calcul des prudents,
il confond les pensées des sages.
LETTRE DE S. BONIFACE
L'Église, qui navigue comme un grand vaisseau sur la mer de ce monde, qui en cette vie est battue par les flots d'épreuves de toute sorte, l'Église ne doit pas être abandonnée, mais gouvernée.
Nous en avons l'exemple chez les premiers pères : Clément, Corneille et beaucoup d'autres à Rome, Cyprien à Carthage, Athanase à Alexandrie, qui, sous les empereurs païens, gouvernaient le navire du Christ, ou plutôt son épouse très chère, l'Église, en enseignant, en défendant la vérité, en peinant et en souffrant jusqu'à répandre leur sang.
En considérant ces hommes et ceux qui leur ressemblent, je suis plein d'effroi, crainte et tremblement me pénètrent et je suis comme enveloppé par les ténèbres de mes péchés. Je voudrais bien abandonner entièrement le gouvernail de l'Église qui m'a été confié, si je pouvais trouver une approbation dans les exemples des Pères ou dans la Sainte Écriture.
Aussi, puisqu'il en est ainsi et que la vérité ne peut se fatiguer, se laisser vaincre ni se tromper, que notre âme fatiguée se réfugie auprès de celui qui dit par la bouche de Salomon : Mets ta confiance dans le Seigneur de tout ton cœur et ne t'appuie pas sur ta propre sagesse. Dans toutes tes démarches, pense à lui, et il dirigera tes pas. Et ailleurs : Le nom du Seigneur est une tour fortifiée. Le juste qui s'y réfugie sera sauvé.
Restons fermes dans la justice et préparons nos âmes à l'épreuve, pour attendre que le Seigneur nous soutienne, et disons-lui : D'âge en âge, Seigneur, tu es resté notre refuge.
Mettons en lui notre confiance, car c'est lui qui nous a imposé ce fardeau. Ce que nous ne pouvons porter par nous-mêmes, portons-le par lui qui est tout-puissant et qui dit : Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger.
Restons fermes dans le combat au jour du Seigneur, car des jours d'angoisse et d'oppression sont venus pour nous. Si Dieu le veut, mourons pour les saintes lois de nos pères, afin d'obtenir avec eux l'héritage éternel.
Ne soyons pas des chiens muets, ne soyons pas des guetteurs silencieux, ne soyons pas des mercenaires qui fuient devant le loup, mais des pasteurs attentifs, veillant sur le troupeau du Christ, prêchant aux grands et aux petits, aux pauvres et aux riches, le dessein de Dieu, aux hommes de toute condition et de tout âge, autant que Dieu nous en donnera le pouvoir, à temps et à contre-temps, ainsi que saint Grégoire nous l'a prescrit dans son livre sur la charge pastorale.
Répons
R/Jésus, tu es venu
pour que les brebis aient la vie,
la vie en abondance.
Parole du Seigneur :
J'aurai soin moi-même de mon troupeau
et je le passerai en revue.
Je chercherai la brebis perdue,
avec justice je ferai paître mon troupeau.
Je les rassemblerai des pays étrangers
et les ramènerai sur leur terre.
Oraison
Permets, Seigneur, qu'à l'intercession de saint Boniface, nous puissions tenir sans défaillance et proclamer par toute notre vie la foi qu'il a lui-même enseignée et dont il sut témoigner dans le martyre.