Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Esprit de Dieu, très pur Amour

J. Cl. Renard — Le Seuil

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
Le temps nous tient, la chair nous dure,
Esprit de feu, très pur Amour !

Cœur du Très-Haut, soleil du Christ,
Console-nous du grand hiver ;
Transforme avec nous l’univers,
Vigne de grâce, Hôte infini !

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
La soif nous tient, la mort nous dure,
Esprit de vie, très pur Amour !

Notre âme attend, notre âme a faim,
Sage conseil, ô Vérité,
De voir dans la pleine clarté
Le fruit parfait de tes desseins !

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
Destin nous tient, douleur nous dure,
Esprit de paix, très pur Amour !

Unique Amour, fais-nous ta proie,
Plie notre orgueil, panse nos plaies ;
De ta vigueur viens nous brûler,
Souffle de Dieu, Flamme de joie !

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
La chair nous tient, le temps nous dure,
Esprit du ciel, très pur Amour !

Antienne

Dans ta justice, écoute-moi, Seigneur.

Psaume : 30 - I

2 En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ;
garde-moi d'être humilié pour toujours.

Dans ta justice, libère-moi ;
3 écoute, et viens me délivrer.
Sois le rocher qui m'abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.

4 Ma forteresse et mon roc, c'est toi :
pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.
5 Tu m'arraches au filet qu'ils m'ont tendu ;
oui, c'est toi mon abri.

6 En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
7 Je hais les adorateurs de faux dieux,
et moi, je suis sûr du Seigneur.

8 Ton amour me fait danser de joie :
tu vois ma misère et tu sais ma détresse.
9 Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ;
devant moi, tu as ouvert un passage.

Antienne

Pour ton serviteur, que ton visage s'illumine !

Psaume : 30 - II

10 Prends pitié de moi, Seigneur,
   je suis en détresse. *
La douleur me ronge les yeux,
   la gorge et les entrailles.

11 Ma vie s'achève dans les larmes,
   et mes années, dans les souffrances. *
Le péché m'a fait perdre mes forces,
   il me ronge les os.

12 Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins, +
   je fais peur à mes amis *
(s'ils me voient dans la rue, ils me fuient).
13 On m'ignore comme un mort oublié, *
   comme une chose qu'on jette.

14 J'entends les calomnies de la foule :
   de tous côtés c'est l'épouvante. *
Ils ont tenu conseil contre moi,
   ils s'accordent pour m'ôter la vie.

15 Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, +
   je dis : « Tu es mon Dieu ! » *
16 Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
   des mains hostiles qui s'acharnent.

17 Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; +
   sauve-moi par ton amour. *
18 Seigneur, garde-moi d'être humilié,
   moi qui t'appelle.

[19]

Antienne

Béni soit le Seigneur qui fit pour moi des merveilles d'amour !

Psaume : 30 - III

20 Qu'ils sont grands, tes bienfaits ! +
   Tu les réserves à ceux qui te craignent. *
Tu combles, à la face du monde,
   ceux qui ont en toi leur refuge.

21 Tu les caches au plus secret de ta face,
   loin des intrigues des hommes. *
Tu leur réserves un lieu sûr,
   loin des langues méchantes.

22 Béni soit le Seigneur : *
son amour a fait pour moi des merveilles
   dans la ville retranchée !

23 Et moi, dans mon trouble, je disais :
   « Je ne suis plus devant tes yeux. » *
Pourtant, tu écoutais ma prière
   quand je criais vers toi.

24 Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles : +
   le Seigneur veille sur les siens ; *
mais il rétribue avec rigueur
   qui se montre arrogant.

25 Soyez forts, prenez courage, *
vous tous qui espérez le Seigneur !

Verset

V/ Guide-moi au chemin de tes ordres.
C'est toi, mon Dieu.

Lecture : Les impies raisonnent et s'égarent (Sg 1, 16; 2, 1a.10-24)

1.16 Pourtant, les impies ont invité la Mort, du geste et de la voix ; la tenant pour amie, pour elle ils se consument ; ils ont fait un pacte avec elle : ils méritent bien de lui appartenir.
2.1a Ils ne sont pas dans la vérité lorsqu’ils raisonnent ainsi en eux-mêmes :
2.10 Écrasons le pauvre et sa justice, soyons sans ménagement pour la veuve, et sans égard pour le vieillard aux cheveux blancs.
2.11 Que notre force soit la norme de la justice, car ce qui est faible s’avère inutile.
2.12 Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation.
2.13 Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur.
2.14 Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ;
2.15 car il mène une vie en dehors du commun, sa conduite est étrange.
2.16 Il nous tient pour des gens douteux, se détourne de nos chemins comme de la boue. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour père.
2.17 Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira.
2.18 Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires.
2.19 Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience.
2.20 Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. »
2.21 C’est ainsi que raisonnent ces gens-là, mais ils s’égarent ; leur méchanceté les a rendus aveugles.
2.22 Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n’estiment pas qu’une âme irréprochable puisse être glorifiée.
2.23 Or, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité.
2.24 C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui.

Répons

R/ Seigneur, tes adversaires ont insulté
les traces de ton Messie.

Ils ont dit :
Traquons le Juste puisqu'il nous gêne
et qu'il s'élève contre nos faits et gestes.

Ils ont dit :
Il prétend posséder la connaissance de Dieu
et se nomme lui-même : Fils de Dieu.

Ils ont dit :
Il en a sauvé d'autres et ne peut se sauver lui-même :
qu'il descende de la croix, puisqu'il comptait sur Dieu !

Actes de Maximilien martyr

Sous le consulat de Tuscus et Anulinus, le 4 des ides de mars, au forum de Théveste, comparurent Fabius Victor et Maximilien, puis Pompéianus, avocat. Celui-ci dit :
— Fabius Victor, recruteur, et Valérianus Quintianus, agent impérial, sont présents, ainsi que le conscrit Maximilien, fils de Victor. Comme ce jeune homme est bon pour le service, je requiers qu'il soit mesuré.

Le proconsul Dion demanda :
— Comment t'appelles-tu ?

Maximilien répondit :
— Pourquoi veux-tu savoir mon nom ? Il ne m'est pas permis de faire le service militaire : je suis chrétien...

Dion lui dit :
— Fais le service, sinon tu périras.

Maximilien répondit :
— Je ne le fais pas. Coupe-moi la tête. Je ne servirai pas le monde.

Le proconsul Dion lui demanda :
— Qui a pu te mettre ces idées dans la tête ?

Maximilien répondit :
— C'est ma volonté et celle de qui m'a appelé.

Dion interpella Victor son père :
— Conseille ton fils.

Victor répondit :
— Il sait ce qu'il doit faire. Il a sa raison...

Dion reprit :
— Fais le service, reçois la marque, sinon tu périras misérablement.

Maximilien répliqua :
— Je ne périrai point. Mon nom est déjà inscrit auprès du Seigneur. Je ne peux pas faire le service.

Dion lui dit :
— Pense à ta jeunesse. Fais ton service. C'est bon pour un jeune.

Maximilien répondit :
— Mon service est celui de mon Seigneur. Je ne puis servir le monde...

Dion dit :
— Efface son nom !

Quand ce fut fait, il continua :
— Puisque tu as refusé le service dans un esprit de révolte, tu recevras une sentence appropriée, qui servira d'exemple aux autres.

Puis il lut la sentence sur les tablettes :
— Maximilien qui s'est rendu coupable d'insoumission en refusant le service militaire, je donne l'ordre de l'exécuter par le glaive.

Maximilien répondit :
— Grâces à Dieu !

Il avait 21 ans, 3 mois, 18 jours, Comme on le conduisait au lieu de son supplice, il parla ainsi :
— Frères très chers, de toutes vos forces, de tout votre désir, hâtez-vous d'aller voir le Seigneur, pour qu'il vous donne semblable couronne.

Puis, d'un visage riant, il se tourna vers son père en disant :
— Donne au bourreau le vêtement neuf que tu m'as fait faire pour le service militaire. Ainsi, je te recevrai avec une récompense centuple, et ensemble nous nous réjouirons auprès du Seigneur.

Puis il fut aussitôt exécuté.

Répons

R/ Je sers Jésus Christ, Fils du Dieu tout-puissant.

Je ne servirai pas le monde, je sers mon Dieu.

Je ne recevrai pas la marque du siècle,
j'ai déjà reçu le signe du Christ mon Dieu.

II ne convient pas à un chrétien de servir dans l'armée du siècle :
il s'est mis au service du Christ Seigneur.

Oraison

Tu as donné, Seigneur, aux saints martyrs Marcel et Maximilien le courage de sacrifier leur vie pour être fidèles à leur foi ; dans un monde qui exalte les moyens de puissance, fais de nous, à leur exemple, les témoins et les artisans de ton Royaume de paix. Par Jésus Christ.