-
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
...
R/ Seigneur, à notre secours. - Hymne Voici la nuit
-
Psaume
23 —
Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?
-
Psaume
65 - I —
Peuples, bénissez notre Dieu : c'est lui qui donne la vie, alléluia.
-
Psaume
65 - II —
Écoutez, je vous dirai ce que Dieu a fait pour moi, alléluia.
- Lecture Inépuisable récit de la vocation d'Isaïe
-
Lecture patristique
SERMON DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME
SUR L'ÉVANGILE DE MATTHIEU - Conclusion Pour ceux qui t'aiment, Seigneur, tu as préparé des biens que l'œil ne peut voir : répands en nos cœurs la fer...
Office des lectures
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne : Voici la nuit
D. Rimaud — CNPL
Voici la nuit,L'immense nuit des origines.
Et rien n'existe hormis l'Amour,
Hormis l'Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l'eau,
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour.
Voici la nuit,
L'heureuse nuit de Palestine,
Et rien n'existe hormis l'Enfant,
Hormis l'Enfant de vie divine :
En prenant chair de notre chair,
Dieu transformait tous nos déserts
En Terre d'immortels printemps.
Voici la nuit,
L'étrange nuit sur la colline,
Et rien n'existe hormis le Corps,
Hormis le Corps criblé d'épines :
En devenant un crucifié,
Dieu fécondait comme un verger
La Terre où le plantait la mort.
Voici la nuit,
La sainte nuit qui s'illumine,
Et rien n'existe hormis Jésus,
Hormis Jésus où tout culmine :
En s'arrachant à nos tombeaux,
Dieu conduisait au jour nouveau
La Terre où il était vaincu.
Voici la nuit,
La longue nuit où l'on chemine,
Et rien n'existe hormis ce lieu,
Hormis ce lieu d'espoirs en ruines :
En s'arrêtant dans nos maisons,
Dieu préparait comme un Buisson
La Terre où tomberait le Feu !
Antienne
Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?
Psaume : 23
1 Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
2 C'est lui qui l'a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.
3 Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
4 L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles
(et ne dit pas de faux serments).
5 Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
6 Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !
7 Portes, levez vos frontons, +
élevez-vous, portes éternelles :
qu'il entre, le roi de gloire !
8 Qui est ce roi de gloire ? +
C'est le Seigneur, le fort, le vaillant,
le Seigneur, le vaillant des combats.
9 Portes, levez vos frontons, +
levez-les, portes éternelles :
qu'il entre, le roi de gloire !
10 Qui donc est ce roi de gloire ? +
C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ;
c'est lui, le roi de gloire.
Antienne
Peuples, bénissez notre Dieu : c'est lui qui donne la vie, alléluia.
Psaume : 65 - I
1 Acclamez Dieu, toute la terre ; +2 fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
3 Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables !
En présence de ta force, tes ennemis s’inclinent.
4 Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. »
5 Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.
6 Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
7 Il règne à jamais par sa puissance.
Ses yeux observent les nations :
que les rebelles courbent la tête !
8 Peuples, bénissez notre Dieu !
Faites retentir sa louange,
9 car il rend la vie à notre âme,
il a gardé nos pieds de la chute.
10 C’est toi, Dieu, qui nous as éprouvés,
affinés comme on affine un métal ;
11 tu nous as conduits dans un piège,
tu as serré un étau sur nos reins.
12 Tu as mis des mortels à notre tête ; +
nous sommes entrés dans l’eau et le feu,
tu nous as fait sortir vers l’abondance.
Antienne
Écoutez, je vous dirai ce que Dieu a fait pour moi, alléluia.
Psaume : 65 - II
13 Je viens dans ta maison avec des holocaustes,je tiendrai mes promesses envers toi,
14 les promesses qui m’ouvrirent les lèvres,
que ma bouche a prononcées dans ma détresse.
15 Je t’offrirai de beaux holocaustes +
avec le fumet des béliers ;
je prépare des bœufs et des chevreaux.
16 Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme ;
17 quand je poussai vers lui mon cri,
ma bouche faisait déjà son éloge.
18 Si mon cœur avait regardé vers le mal,
le Seigneur n’aurait pas écouté.
19 Et pourtant, Dieu a écouté,
il entend le cri de ma prière.
20 Béni soit Dieu +
qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !
Verset
V/La parole de Dieu est vivante et efficace,
plus pénétrante qu'un glaive à deux tranchants.
Lecture : Inépuisable récit de la vocation d'Isaïe (Is 6, 1-13)
01 L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé ; les pans de son manteau remplissaient le Temple.
02 Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds, et deux pour voler.
03 Ils se criaient l’un à l’autre : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire. »
04 Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le Temple se remplissait de fumée.
05 Je dis alors : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! »
06 L’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel.
07 Il l’approcha de ma bouche et dit : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. »
08 J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? » Et j’ai répondu : « Me voici : envoie-moi ! »
09 Il me dit : « Va dire à ce peuple : Écoutez bien, mais sans comprendre ; regardez bien, mais sans reconnaître.
10 Alourdis le cœur de ce peuple, rends-le dur d’oreille, aveugle ses yeux, de peur que ses yeux ne voient, que ses oreilles n’entendent, que son cœur ne comprenne, qu’il ne se convertisse et ne soit guéri. »
11 Et je dis : « Jusqu’à quand, Seigneur ? » Il répondit : « Jusqu’à ce que les villes soient ravagées, dépeuplées, les maisons, sans habitants, et la terre, désolée, ravagée,
12 jusqu’à ce que le Seigneur en ait éloigné les habitants, et que se multiplient dans le pays les terres abandonnées.
13 Et s’il en reste un dixième, à son tour, il sera détruit, comme le chêne et le térébinthe abattus dont il ne reste que la souche. – Cette souche est une semence sainte. »
Répons
R/ Saint, saint, saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers !
Il est, il était, il vient.
La gloire de Dieu remplit le temple,
elle s'étend à toute la terre,
les séraphins se criaient l'un à l'autre.
Vois, cette braise a touché tes lèvres,
ton péché est effacé,
ta faute est expiée.
SERMON DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME
SUR L'ÉVANGILE DE MATTHIEU
Le sel de la terre
Vous êtes le sel de la terre, dit le Seigneur. ~ Ce n'est pas pour votre propre vie, veut-il dire, mais c'est pour le monde entier que la Parole vous est confiée. Car ce n'est pas à deux villes, à dix, à vingt, ou à un seul peuple que je vous envoie, comme jadis les prophètes, mais à la terre, à la mer, au monde entier, qui est plongé dans le mal. En disant : Vous êtes le sel de la terre, il leur montrait que toute la nature humaine était affadie et corrompue par le péché. C'est pourquoi il exige de ses disciples les vertus qui sont les plus nécessaires et les plus efficaces chez ceux qui ont la charge de la multitude. En effet, celui qui est doux, abordable compatissant et juste ne renferme pas en lui-même ses bonnes actions, mais il cherche à en faire comme des sources qui coulent pour l'utilité d'autrui. De même, celui qui a le cœur pur, qui est un artisan de paix, qui est persécuté pour la vérité, consacre sa vie au bien commun.
Ne croyez pas, leur dit-il, que vous serez appelés à des combats ordinaires et que vous n'aurez à rendre compte que d'affaires sans importance : Vous êtes le sel de la terre. Qu'est-ce que cela veut dire ? Ont-ils remis en bon état ce qui était pourri ? Pas du tout. Il n'est pas possible d'améliorer ce qui est déjà corrompu, en y mettant du sel. Ils n'ont pas fait cela. Mais on avait préalablement rénové ce qu'on leur avait confié, après l'avoir délivré de son infection. C'est alors que les disciples salaient cette pâte afin de la garder dans la nouveauté donnée par leur Maître. Car délivrer de la pourriture du péché, ce fut l'action bienfaisante du Christ ; mais ne plus y laisser revenir, c'était la tâche à laquelle les disciples devaient donner leurs soins et leurs efforts.
Voyez-vous comment Jésus Christ montre discrètement qu'ils sont supérieurs aux prophètes ? Il ne dit pas qu'ils sont chargés d'instruire la Palestine, mais la terre entière. ~ Ne vous étonnez donc pas, leur dit-il, si, en négligeant les autres, c'est à vous que je m'adresse et si je vous envoie vers de si grands dangers. Considérez en effet à combien de villes, de territoires, de nations je vais vous envoyer pour y présider. Aussi je ne veux pas seulement que vous soyez pleins de sagesse, mais que vous rendiez les autres pareils à vous. Car si vous ne le faites pas, c'est que vous n'avez même pas assez de sagesse pour vous. ~
Si les autres s'affadissent, ils peuvent revenir par votre intermédiaire ; mais si ce malheur vous arrivait, vous entraîneriez les autres à leur perte en même temps que vous. C'est pourquoi, plus importantes sont les affaires qui vous sont confiées, plus vous devez déployer d'ardeur. D'où cette parole : Si le sel n'a plus de saveur, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors, et les gens le piétinent. ~
Jésus venait de leur dire : ~ Si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous. Il ne veut pas que ces paroles leur fassent craindre de se montrer, et c'est pourquoi il leur dit : « Si vous n'êtes pas prêts à tout cela, c'est en vain que vous avez été choisis. ~ Si la calomnie est inévitable, elle ne vous fera aucun mal, mais elle témoignera de votre fermeté. Au contraire, si vous avez peur et si vous abandonnez la vigueur qui vous convient, vous tomberez dans des malheurs bien pires : tout le monde dira du mal de vous et vous méprisera. C'est cela, être piétiné par les gens ».
Ensuite, il passe à une autre comparaison, plus noble : Vous êtes la lumière du monde. Il répète : du monde, non pas d'un seul peuple ou de vingt villes, mais de toute la terre. Et il s'agit d'une lumière intelligible, supérieure à celle du soleil, de même qu'il s'agissait tout à l'heure d'un sel spirituel. D'abord le sel, ensuite la lumière, pour t'enseigner quelle est l'importance du gain procuré par une parole pénétrante, l'avantage apporté par une doctrine vraiment sainte : c'est de lier l'auditeur, de ne pas lui permettre le relâchement, de l'amener à considérer la vertu. Une ville située sur la montagne ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau. Par ces paroles encore, il les pousse à une vie rigoureuse, il leur enseigne à être des soldats vigilants parce qu'ils sont exposés à tous les yeux et qu'ils auront à combattre en plein théâtre du monde.
Répons
Mets ta lampe sur le boisseau,
Et tant mieux qu'elle s'éteigne !
Car tu auras une vraie joie,
Ta prière sera la torche
Que le Seigneur entretiendra.
Mets ta lampe sur le boisseau,
Et tant mieux s'il la renverse
Et si le feu prend à ton bois ;
Tu ne souffriras pas le mal
Que t'aurait fait le feu d'en-bas.
Mets ta lampe sur le boisseau,
Et tant mieux si tes doigts brûlent
À ne plus pouvoir la tenir :
Puisque ton cœur sait être à deux,
Le Seigneur la tiendra pour toi.
Mets ta lampe sur le boisseau,
Et tant mieux si tu n'as plus rien
À consumer, même pour lui :
Dieu fournit le feu et le bois.
Alors tu brilleras en lui.
Te Deum
À toi Dieu, notre louange !
Nous t'acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.
Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :
Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
C'est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c'est toi que par le monde entier
l'Église annonce et reconnaît.
Dieu, nous t'adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.
Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n'as pas craint de prendre chair
dans le corps d'une vierge
pour libérer l'humanité captive.
Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.
Montre-toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.
Oraison
Pour ceux qui t'aiment, Seigneur, tu as préparé des biens que l'œil ne peut voir : répands en nos cœurs la ferveur de ta charité, afin que t'aimant en toutes choses et par-dessus tout, nous obtenions de toi l'héritage promis qui surpasse tout désir.