21 janvier 2021
jeudi, 2ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Impaire
Ste Agnès, Vierge et martyre
Mémoire
-
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
...
R/ Seigneur, à notre secours. - Hymne Comme sous la neige
-
Psaume
43 - I —
Tu nous as sauvés, Seigneur, nous t'en rendons grâce à jamais.
-
Psaume
43 - II —
Regarde, Seigneur, vois notre misère.
-
Psaume
43 - III —
Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour.
- Lecture Supplication à Moïse
- Lecture patristique HOMÉLIE DE S. AMBROISE POUR LA FÊTE DE STE AGNÈS, 21 janvier 376
- Conclusion Dieu éternel et tout-puissant, tu choisis les créatures les plus faibles pour confondre les puissances du mond...
Office des lectures
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne : Comme sous la neige
A. Ory — CNPL
Comme sous la neige
Veille le printemps,
Dans l'hiver du monde
Germe le renouveau.
Venez reconnaître
Les signes des temps :
Sur vos terres mortes
Souffle l'Esprit.
R/ L'Esprit de Jésus ressuscité,
Notre vie pour le monde qui vient!
Comme sous la cendre
Couve un feu secret,
Dans le froid du monde
Chante l'Amour vivant.
Venez pour apprendre
Les gestes de paix :
Quand vos cœurs pardonnent,
Dieu est présent.
Comme sous le givre
Tremblent les sarments,
Sous le poids du monde
Souffre le Corps du Fils.
Les plaies de la vigne
Vous sacrent vivants :
Ceux que Dieu émonde
Portent du fruit.
Antienne
Tu nous as sauvés, Seigneur, nous t'en rendons grâce à jamais.
Psaume : 43 - I
2 Dieu, nous avons entendu dire, +
et nos pères nous ont raconté, *
quelle action tu accomplis de leur temps,
aux jours d'autrefois.
3 Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, +
et ils purent s'implanter ; *
et tu as malmené des peuplades,
et ils purent s'étendre.
4 Ce n'était pas leur épée qui possédait le pays, +
ni leur bras qui les rendait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumière de ta face,
car tu les aimais.
5 Toi, Dieu, tu es mon roi, *
tu décides des victoires de Jacob :
6 avec toi, nous battions nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasions nos adversaires.
7 Ce n'est pas sur mon arme que je compte,
ni sur mon épée, pour la victoire.
8 Tu nous as donné de vaincre l'adversaire,
tu as couvert notre ennemi de honte.
9 Dieu était notre louange, tout le jour :
sans cesse nous rendions grâce à ton nom.
Antienne
Regarde, Seigneur, vois notre misère.
Psaume : 43 - II
10 Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,tu ne sors plus avec nos armées.
11 Tu nous fais plier devant l'adversaire,
et nos ennemis emportent le butin.
12 Tu nous traites en bétail de boucherie,
tu nous disperses parmi les nations.
13 Tu vends ton peuple à vil prix,
sans que tu gagnes à ce marché.
14 Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,
aux rires, aux moqueries de l'entourage.
15 Tu fais de nous la fable des nations ;
les étrangers haussent les épaules.
16 Tout le jour, ma déchéance est devant moi,
la honte couvre mon visage,
17 sous les sarcasmes et les cris de blasphème,
sous les yeux de l'ennemi qui se venge.
Antienne
Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour.
Psaume : 43 - III
18 Tout cela est venu sur nous
sans que nous t'ayons oublié : *
nous n'avions pas trahi ton alliance.
19 Notre cœur ne s'était pas détourné
et nos pieds n'avaient pas quitté ton chemin
20 quand tu nous poussais au milieu des chacals
et nous couvrais de l'ombre de la mort.
21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
tendu les mains vers un dieu étranger,
22 Dieu ne l'eût-il pas découvert,
lui qui connaît le fond des cœurs ?
23 C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt,
qu'on nous traite en bétail d'abattoir.
24 Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Lève-toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
25 Pourquoi détourner ta face,
oublier notre malheur, notre misère ?
26 Oui, nous mordons la poussière,
notre ventre colle à la terre.
27 Debout ! Viens à notre aide !
Rachète-nous, au nom de ton amour.
Verset
V/ Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Lecture : Supplication à Moïse (Dt 9, 7-21.25-29)
07 Souviens-toi. N’oublie pas que tu as irrité le Seigneur ton Dieu dans le désert. Depuis le jour où vous êtes sortis d’Égypte jusqu’à ce que vous arriviez en ce lieu, vous avez été rebelles au Seigneur.
08 Au mont Horeb vous avez irrité le Seigneur, et le Seigneur s’est mis dans une telle colère qu’il voulait vous exterminer.
09 J’étais monté sur la montagne pour recevoir les tables de pierre, les tables de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous. Je suis resté dans la montagne quarante jours et quarante nuits sans manger ni boire.
10 Le Seigneur m’a donné les deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu, et portant toutes les paroles qu’il vous avait dites du milieu du feu, sur la montagne, le jour de l’Assemblée.
11 C’est donc au bout de quarante jours et de quarante nuits que le Seigneur m’a donné ces deux tables de pierre, les tables de l’Alliance.
12 Le Seigneur me dit : « Lève-toi, descends vite d’ici, car ton peuple, que tu as fait sortir d’Égypte, s’est corrompu. Ils n’ont pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre : ils se sont fait une idole en métal fondu. »
13 Le Seigneur me dit encore : « Je vois que ce peuple est un peuple à la nuque raide.
14 Laisse-moi faire, je vais les anéantir, effacer leur nom de sous les cieux, et je ferai de toi une nation plus puissante et plus nombreuse que ce peuple ! »
15 Je redescendis de la montagne, qui était toujours en feu ; je tenais dans les mains les deux tables de l’Alliance.
16 Et je vis que vous veniez de pécher contre le Seigneur votre Dieu. Vous vous étiez fait un veau en métal fondu, vous n’aviez pas mis longtemps à vous écarter du chemin que le Seigneur vous avait ordonné de suivre.
17 Je pris les deux tables ; de mes deux mains, je les jetai et je les brisai sous vos yeux.
18 Je tombai à terre devant le Seigneur, et, comme la première fois, je fus quarante jours et quarante nuits sans manger ni boire, à cause de tous les péchés que vous aviez commis : vous aviez fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur et ainsi vous l’aviez exaspéré.
19 Je redoutais cette colère, cette fureur du Seigneur, irrité au point de vouloir vous anéantir. Et, cette fois encore, le Seigneur m’écouta.
20 Contre Aaron également, le Seigneur se mit en grande colère, au point de vouloir l’anéantir ; à ce moment-là j’ai intercédé aussi pour Aaron.
21 Quant à votre péché, ce veau que vous aviez fait, je l’ai pris, je l’ai brûlé, je l’ai broyé, je l’ai réduit en fine poussière, et j’en ai jeté la poussière dans le torrent qui descend de la montagne.
25 Je suis donc tombé à terre devant le Seigneur et, durant ces quarante jours et ces quarante nuits, je restai prostré, car le Seigneur avait dit qu’il allait vous anéantir.
26 J’ai intercédé auprès du Seigneur et j’ai dit : « Seigneur mon Dieu, ne détruis pas ton peuple, ton héritage, lui que tu as racheté dans ta grandeur et que tu as fait sortir d’Égypte par ta main puissante.
27 Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob ; ne regarde pas l’endurcissement de ce peuple, ni sa méchanceté, ni son péché.
28 Que, dans le pays d’où tu nous as fait sortir, l’on ne dise pas : “Le Seigneur n’a pas été capable de les faire entrer dans le pays dont il leur avait parlé ; c’est à cause de sa haine contre eux qu’il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert.”
29 Pourtant, c’est bien eux, ton peuple, ton héritage, que tu as fait sortir par ta grande force et ton bras étendu. »
Répons
R/ Toujours vivant pour intercéder,
Jésus sauve parfaitement
ceux qui, par lui, s'avancent vers Dieu.
Seigneur, ne détruis pas ton peuple,
tu l'as délivré par ta grandeur.
Souviens-toi de tes serviteurs :
Abraham, Isaac, Jacob,
sans faire attention à l'indocilité de ce peuple.
Ils sont ton peuple, ton héritage,
que tu as fait sortir par ta grande puissance.
HOMÉLIE DE S. AMBROISE POUR LA FÊTE DE STE AGNÈS, 21 janvier 376
C'est aujourd'hui l'anniversaire d'une vierge, imitons sa pureté. C'est l'anniversaire d'une martyre, offrons un sacrifice. C'est l'anniversaire de sainte Agnès. ~ Selon la tradition, elle a subi le martyre à douze ans. Qu'elle est détestable, la cruauté qui n'a même pas épargné une si petite fille ! Mais combien la foi est grande pour avoir reçu témoignage d'un âge aussi tendre !
Ce petit corps offrait donc assez de place aux blessures ! Et celle qui n'avait presque rien à leur offrir a eu de quoi les vaincre. Alors que les petites filles, à cet âge, ne peuvent supporter les visages sévères de leurs parents et, lorsqu'elles se sont piquées avec une aiguille, pleurent comme si elles s'étaient blessées !
Celle-ci n'éprouve aucune crainte entre les mains sanglantes des bourreaux, elle ne bouge pas en entendant les grincements des lourdes chaînes que l'on tire, et voici qu'elle présente son corps à l'épée d'un soldat furieux. Elle ne sait pas encore ce que c'est que mourir, mais elle y est prête. Et si on l'entraîne de force vers les autels, voilà qu'elle tend les mains vers le Christ à travers les flammes ; jusque dans ce foyer sacrilège, elle fait le signe qui glorifie le Seigneur victorieux. Voici qu'on introduit son cou et ses deux mains dans des liens de fer, mais aucune chaîne ne pouvait serrer des membres aussi menus.
Est-ce un nouveau genre de martyre ? Elle n'est pas encore capable de souffrir et elle est déjà mûre pour vaincre ; il lui est difficile de combattre, et facile de triompher ; alors qu'elle supportait le handicap de son jeune âge, elle a réalisé un chef-d'œuvre de vaillance. Elle ne se serait pas hâtée vers la chambre nuptiale le jour de son mariage, comme elle s'est avancée d'un pas joyeux, étant vierge, au lieu de son supplice ; c'est le Christ qui était l'ornement de sa tête, et non pas une coiffure compliquée ; elle n'était pas couronnée de fleurs, mais de vertus.
Tout le monde pleure, elle n'a pas une larme. La plupart s'étonnent de lui voir, si facilement répandre une vie à laquelle elle n'avait pas encore goûté, et la donner comme si elle en avait atteint le terme. Tous sont stupéfaits de ce qu'elle se montre témoin de la divinité alors que, en raison de son âge, elle ne pouvait encore décider d'elle-même. Bref, on l'a crue au sujet de Dieu, alors qu'on ne l'aurait pas encore crue au sujet d'un homme. Car ce qui est au-delà de la nature vient du Créateur de la nature.
Quelles menaces son bourreau a-t-il employées pour lui faire peur, quelles flatteries pour la fléchir, combien de promesses pour lui faire accepter de l'épouser ! Mais elle : « C'est faire injure à mon époux d'attendre celui qui doit me plaire. Celui qui le premier m'a choisie, c'est lui qui me recevra. Pourquoi traînes-tu, exécuteur ? Qu'il périsse, le corps qui peut être aimé pour avoir charmé les yeux, ce que je refuse ». Elle se leva, pria, tendit le cou.
Vous auriez vu le bourreau tressaillir comme s'il était le condamné, la main de l'exécuteur trembler et son visage pâlir par la crainte du coup infligé à un autre, alors que la jeune fille ne craignait rien pour elle-même. Vous avez donc, avec une seule victime, un double martyre : celui de la pureté et celui de la foi. Elle a gardé sa virginité et elle a obtenu le martyre.
Répons
R/ C'est du ciel que vient la force !
Ma grâce te suffit, dit le Seigneur,
car ma puissance se déploie dans la faiblesse.
Je me vanterai surtout de mes faiblesses,
afin que repose sur moi la puissance du Christ.
La folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et la faiblesse de Dieu, plus forte que les hommes.
Oraison
Dieu éternel et tout-puissant, tu choisis les créatures les plus faibles pour confondre les puissances du monde ; tandis que nous célébrons l'anniversaire du martyre de sainte Agnès, accorde-nous d'imiter sa fermeté dans la foi.