Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Voici le temps du long désir

CFC — CFC

Voici le temps du long désir
Où l’homme apprend son indigence,
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres.

Pourquoi l’absence dans la nuit,
Le poids du doute et nos blessures,
Sinon pour mieux crier vers lui,
Pour mieux tenir dans l’espérance ?

Et si nos mains, pour t’appeler,
Sont trop fermées sur leurs richesses,
Seigneur Jésus, dépouille-les
Pour les ouvrir à ta rencontre.

L’amour en nous devancera
Le temps nouveau que cherche l’homme ;
Vainqueur du mal, tu nous diras
Je suis présent dans votre attente.

Antienne

Prenez cœur, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur.

Psaume : 30 - I

2 En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ;
garde-moi d'être humilié pour toujours.

Dans ta justice, libère-moi ;
3 écoute, et viens me délivrer.
Sois le rocher qui m'abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.

4 Ma forteresse et mon roc, c'est toi :
pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.
5 Tu m'arraches au filet qu'ils m'ont tendu ;
oui, c'est toi mon abri.

6 En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
7 Je hais les adorateurs de faux dieux,
et moi, je suis sûr du Seigneur.

8 Ton amour me fait danser de joie :
tu vois ma misère et tu sais ma détresse.
9 Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ;
devant moi, tu as ouvert un passage.

Psaume : 30 - II

10 Prends pitié de moi, Seigneur,
   je suis en détresse. *
La douleur me ronge les yeux,
   la gorge et les entrailles.

11 Ma vie s'achève dans les larmes,
   et mes années, dans les souffrances. *
Le péché m'a fait perdre mes forces,
   il me ronge les os.

12 Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins, +
   je fais peur à mes amis *
(s'ils me voient dans la rue, ils me fuient).
13 On m'ignore comme un mort oublié, *
   comme une chose qu'on jette.

14 J'entends les calomnies de la foule :
   de tous côtés c'est l'épouvante. *
Ils ont tenu conseil contre moi,
   ils s'accordent pour m'ôter la vie.

15 Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, +
   je dis : « Tu es mon Dieu ! » *
16 Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
   des mains hostiles qui s'acharnent.

17 Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; +
   sauve-moi par ton amour. *
18 Seigneur, garde-moi d'être humilié,
   moi qui t'appelle.

[19]

Psaume : 30 - III

20 Qu'ils sont grands, tes bienfaits ! +
   Tu les réserves à ceux qui te craignent. *
Tu combles, à la face du monde,
   ceux qui ont en toi leur refuge.

21 Tu les caches au plus secret de ta face,
   loin des intrigues des hommes. *
Tu leur réserves un lieu sûr,
   loin des langues méchantes.

22 Béni soit le Seigneur : *
son amour a fait pour moi des merveilles
   dans la ville retranchée !

23 Et moi, dans mon trouble, je disais :
   « Je ne suis plus devant tes yeux. » *
Pourtant, tu écoutais ma prière
   quand je criais vers toi.

24 Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles : +
   le Seigneur veille sur les siens ; *
mais il rétribue avec rigueur
   qui se montre arrogant.

25 Soyez forts, prenez courage, *
vous tous qui espérez le Seigneur !

Verset

V/ Montre-nous, Seigneur, ta bonté,
donne-nous enfin le Sauveur.

Lecture : Dans l'immense désastre, seuls quelques rescapés (Is 24, 1-18)

01 Voici que le Seigneur saccage la terre, qu’il la ravage, qu’il en bouleverse la face, qu’il en disperse les habitants.
02 Il en sera du prêtre comme du peuple, du maître comme de l’esclave, de la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de l’acheteur, du prêteur comme de l’emprunteur, du créancier comme du débiteur.
03 Saccagée, elle est saccagée, la terre ; pillée, elle est pillée. Car le Seigneur a proféré cette parole.
04 La terre est en deuil, elle s’épuise, le monde dépérit, il s’épuise, et le ciel dépérit en même temps que la terre.
05 La terre est profanée par ses habitants : ils ont transgressé les lois, ils ont changé les décrets, ils ont rompu l’alliance éternelle.
06 C’est pourquoi la malédiction dévore la terre : ses habitants en subissent la peine ; c’est pourquoi les habitants de la terre diminuent : il n’en reste qu’un petit nombre.
07 Deuil pour le vin nouveau : la vigne a dépéri ! Tous ceux qui avaient le cœur en fête se lamentent.
08 Elle a cessé, l’allégresse des tambourins ; il a pris fin, le joyeux vacarme ; elle a cessé, l’allégresse des cithares !
09 Ils ne boiront plus de vin en chantant ; la boisson forte est amère aux buveurs.
10 La cité-du-néant est en ruine, chaque maison est fermée, nul ne peut y entrer.
11 Dans la rue, on réclame du vin ; toute joie a disparu ; l’allégresse est bannie du pays.
12 Il ne reste de la ville que désolation : sa porte est brisée, fracassée.
13 Au cœur du pays, au milieu des populations, il en sera comme à la cueillette des olives, comme au grappillage après la vendange.
14 Ceux qui restent élèvent la voix, ils crient de joie ; du côté de la mer, on célèbre la grandeur du Seigneur ;
15 au pays de la lumière, on glorifie le Seigneur et, dans les îles de la mer, le nom du Seigneur, Dieu d’Israël.
16 Depuis les limites de la terre nous entendons des hymnes : « Honneur à Dieu le juste ! » Mais je dis : « Quelle épreuve pour moi ! Quelle épreuve pour moi ! Malheur à moi ! » Ils ont ravagé, les ravageurs ! Ravage : les ravageurs ont fait des ravages !
17 La frayeur, la fosse et le filet sont pour toi, habitant de la terre.
18 Celui qui fuit devant des cris de frayeur tombe dans la fosse ; celui qui remonte de la fosse est pris dans le filet ! Oui, les vannes d’en-haut s’ouvriront, les fondements de la terre trembleront.

Répons

R/ Lève-toi pour juger, Seigneur :
sauve tous les humbles de la terre.

La terre est en deuil et languit :
l'alliance éternelle est rompue.

On se lamente dans les rues,
plus de joie dans le pays.

 

LETTRE DE S. AMBROISE A CONSTANCE

Ambroise à Constance, son frère dans l’épiscopat.

Tu as reçu la charge du sacerdoce. Assis à la poupe du navire de l’Église, tu le gouvernes au milieu des flots. Tiens la barre de la foi, afin que les dures tempêtes de ce monde ne réussissent pas à te faire dévier. La mer est grande et vaste, mais ne crains rien, car c’est le Seigneur qui a établi le monde sur les mers et l’a fondé sur les fleuves.

Il n’est donc pas étonnant que, dans les remous du monde, l’Église du Seigneur demeure inébranlable, puisqu’elle est bâtie sur la pierre de l’Apôtre et qu’elle demeure sur sa fondation infrangible, malgré les assauts de la mer en furie. Les flots l’inondent sans pouvoir la secouer, et bien que les éléments de ce monde en s’entrechoquant fassent retentir souvent un grand vacarme, elle peut cependant offrir aux hommes en détresse un havre de salut parfaitement sûr. Cependant, si elle est ballottée par la mer, elle court avec les fleuves ; tu comprends qu’il s’agit de ces grands fleuves dont il est dit : Les fleuves ont élevé leur voix. Ce sont en effet des fleuves qui couleront de son sein ; il s’agit de celui qui recevra la boisson donnée par le Christ, et qui s’abreuvera de l’Esprit Saint. Ce sont donc ces fleuves, lorsqu’ils débordent de la grâce de l’Esprit, qui élèvent leur voix.

Il y a aussi un fleuve qui inonde les hommes de Dieu comme un torrent, un fleuve dont l’élan réjouit l’âme pacifique et tranquille. Celui qui bénéficie de ce fleuve abondant, comme Pierre et Paul, élève la voix ; et de même que les Apôtres, par leur voix sonore, ont répandu jusqu’aux extrémités de la terre la prédication évangélique, celui-là aussi se met à annoncer la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus.

Écoute donc la parole du Christ, pour que ta voix se répande. ~ Recueille l’eau du Christ, celle qui loue le Seigneur. Rassemble l’eau qui vient d’horizons divers, et que répandent les nuées, symbole des prophètes.

Celui qui recueille l’eau des montagnes, qui attire à lui ou qui boit l’eau des sources, la répand lui aussi, comme une nuée. Remplis donc de cette eau les profondeurs de ton esprit, pour que la terre s’en imprègne et soit irriguée par ses propres sources.

Donc celui qui lit et qui comprend beaucoup de choses se gorge d’eau et, une fois qu’il en est gorgé, il la déverse sur les autres ; c’est pourquoi l’Écriture dit : Si les nuées sont pleines de pluie, elles la déversent sur la terre.

Que tes discours soient donc abondants, qu’ils soient purs et transparents. Ainsi, dans ton enseignement moral, tu verseras dans les oreilles de tes auditeurs beaucoup de douceur, tu charmeras ton peuple par la grâce de tes paroles, et il te suivra volontiers là où tu le conduis. ~

Que tes paroles soient pleines de sagesse. Salomon dit en effet : Les armes de l’intelligence, ce sont les lèvres du sage. Et ailleurs : Que tes lèvres s’attachent à la science, c’est-à-dire : que le sens de tes discours soit évident, que leur signification soit claire, que ta parole et ton exposé n’aient pas besoin d’être appuyés par une affirmation extérieure, mais soient garantis par leurs propres armes. Que nulle parole privée de sens ne sorte de ta bouche pour se perdre dans le vide.

Répons

R/ Ô Christ, tu es venu dans le monde
pour sauver les pécheurs.

Je rends grâce au Seigneur Jésus :
il m'a jugé assez fidèle
pour m'appeler à son service.

En moi la grâce du Seigneur a surabondé,
avec la foi et la charité
qui est dans le Christ Jésus.

Oraison

Seigneur, tu as fait de saint Ambroise un docteur de la foi catholique et un courageux successeur des Apôtres ; suscite en ton Église des hommes selon ton cœur, capables de la gouverner avec force et sagesse.