17 novembre 2020
mardi, 33ème semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
Ste Elisabeth de Hongrie
Mémoire
-
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
...
R/ Seigneur, à notre secours. - Hymne Un chant rassemble dans la nuit
-
Psaume
9 B - I —
C'est lui qui délivrera le pauvre aux abois.
-
Psaume
9 B - II —
Dresse-toi, Seigneur ! Dieu, étends la main.
-
Psaume
11 —
Les paroles du Seigneur sont véridiques.
- Lecture Annonces messianiques
-
Lecture patristique
LETTRE DE CONRAD DE MARBOURG
DIRECTEUR SPIRITUEL DE STE ÉLISABETH (1232) - Conclusion Dieu qui as donné à sainte Élisabeth de Hongrie de connaître et de vénérer le Christ dans les pauvres, accorde...
Office des lectures
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne : Un chant rassemble dans la nuit
CFC — CNPL
Un chant rassemble dans la nuit
Les voix dispersées :
L’Église a devancé l’aurore
Et fait monter vers le Seigneur
L’espoir du monde.
L’hymne de joie et de douleurs
Qui naît aujourd’hui
Rejoint la mystérieuse offrande
Où Jésus Christ veut, de sa croix,
Signer l’alliance.
C’est dans le Fils que nous pouvons,
Marqués par l’Esprit,
Donner notre parole au Père,
Et c’est en lui que Dieu répond
Au cri des hommes.
Nous attendons face à l’Orient
Les signes du Jour :
Jésus doit revenir en gloire,
Et l’amour seul peut dans nos vies
Gagner sa Pâque.
Antienne
C'est lui qui délivrera le pauvre aux abois.
Psaume : 9 B - I
1 Pourquoi, Seigneur, es-tu si loin ?
Pourquoi te cacher aux jours d'angoisse ?
2 L'impie, dans son orgueil, poursuit les malheureux :
ils se font prendre aux ruses qu'il invente.
3 L'impie se glorifie du désir de son âme,
l'arrogant blasphème, il brave le Seigneur ;
4 plein de suffisance, l'impie ne cherche plus :
« Dieu n'est rien », voilà toute sa ruse.
5 À tout moment, ce qu'il fait réussit ; +
tes sentences le dominent de très haut. *
(Tous ses adversaires, il les méprise.)
6 Il s'est dit : « Rien ne peut m'ébranler,
je suis pour longtemps à l'abri du malheur. »
7 Sa bouche qui maudit n'est que fraude et violence,
sa langue, mensonge et blessure.
8 Il se tient à l'affût près des villages,
il se cache pour tuer l'innocent.
Des yeux, il épie le faible,
9 il se cache à l'affût, comme un lion dans son fourré ;
il se tient à l'affût pour surprendre le pauvre,
il attire le pauvre, il le prend dans son filet.
10 Il se baisse, il se tapit ;
de tout son poids, il tombe sur le faible.
11 Il dit en lui-même : « Dieu oublie !
il couvre sa face, jamais il ne verra ! »
Antienne
Dresse-toi, Seigneur ! Dieu, étends la main.
Psaume : 9 B - II
12 Lève-toi, Seigneur ! Dieu, étends la main !
N'oublie pas le pauvre !
13 Pourquoi l'impie brave-t-il le Seigneur
en lui disant : « Viendras-tu me chercher ? »
14 Mais tu as vu : tu regardes le mal et la souffrance,
tu les prends dans ta main ;
sur toi repose le faible,
c'est toi qui viens en aide à l'orphelin.
15 Brise le bras de l'impie, du méchant ;
alors tu chercheras son impiété sans la trouver.
16 À tout jamais, le Seigneur est roi :
les païens ont péri sur sa terre.
17 Tu entends, Seigneur, le désir des pauvres,
tu rassures leur cœur, tu les écoutes.
18 Que justice soit rendue à l'orphelin,
qu'il n'y ait plus d'opprimé, *
et que tremble le mortel, né de la terre !
Antienne
Les paroles du Seigneur sont véridiques.
Psaume : 11
2 Seigneur, au secours ! Il n'y a plus de fidèle !
La loyauté a disparu chez les hommes.
3 Entre eux la parole est mensonge,
cœur double, lèvres menteuses.
4 Que le Seigneur supprime ces lèvres menteuses,
cette langue qui parle insolemment,
5 ceux-là qui disent : « Armons notre langue !
À nous la parole ! Qui sera notre maître ? »
6 – « Pour le pauvre qui gémit,
le malheureux que l'on dépouille, +
maintenant je me lève, dit le Seigneur ; *
à celui qu'on méprise, je porte secours. »
7 Les paroles du Seigneur sont des paroles pures,
argent passé au feu, affiné sept fois.
8 Toi, Seigneur, tu tiens parole,
tu nous gardes pour toujours de cette engeance.
9 De tous côtés, s'agitent les impies :
la corruption gagne chez les hommes.
Verset
V/ Il dirige les humbles dans la justice,
il enseigne aux malheureux ses chemins.
Lecture : Annonces messianiques (Za 9, 1-17; 10, 1-2)
9.01 Proclamation. Parole du Seigneur au pays de Hadrak et de Damas, son repos, car le Seigneur a les yeux sur les hommes et sur toutes les tribus d’Israël,
9.02 il en sera de même pour Hamath qui en fera partie, ainsi que pour Tyr et Sidon. Parce qu’elle est très habile,
9.03 Tyr s’est construit une forteresse, amoncelant l’argent comme de la poussière, et l’or comme la boue des rues.
9.04 Voici que le Seigneur en prendra possession, il précipitera ses remparts dans la mer ; elle-même sera dévorée par le feu.
9.05 Ascalon le verra et sera épouvantée, et Gaza, qui se tordra de douleur, Éqrone aussi, car son appui s’est couvert de honte. Le roi disparaîtra de Gaza, Ascalon n’aura plus d’habitants,
9.06 et un bâtard habitera dans Ashdod. Je supprimerai l’orgueil du Philistin,
9.07 j’ôterai de sa bouche le sang qu’il boit, et de ses dents, les horreurs qu’il mange. Il sera lui aussi un reste pour notre Dieu, il sera comme un familier en Juda ; Éqrone sera pareil au Jébuséen.
9.08 Auprès de ma maison je camperai comme une garde contre ceux qui vont et viennent : plus personne pour venir l’opprimer, maintenant que j’ai vu de mes yeux !
9.09 Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse.
9.10 Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, et de l’Euphrate à l’autre bout du pays.
9.11 Quant à toi, par le sang de ton alliance, je fais sortir tes captifs de la citerne sans eau.
9.12 Revenez à la place forte, captifs pleins d’espérance. Aujourd’hui même, je l’affirme, je te rendrai au double.
9.13 Car j’ai tendu mon arc – c’est Juda. Je le garnis d’une flèche – c’est Éphraïm. Je vais exciter tes fils, ô Sion, contre les fils des Grecs ; je ferai de toi une épée de héros.
9.14 Alors le Seigneur apparaîtra au-dessus d’eux, et sa flèche jaillira comme l’éclair ; le Seigneur Dieu sonnera du cor, il s’avancera dans les ouragans du midi.
9.15 Le Seigneur de l’univers les protégera, ils mangeront et piétineront les pierres de fronde, ils boiront, en faisant du tapage comme pris de vin, et ils seront remplis comme la coupe d’aspersion, comme les cornes de l’autel.
9.16 Et le Seigneur leur Dieu les sauvera, ce jour-là, eux, les brebis de son peuple. Oui, des pierres de diadème scintilleront sur sa terre ;
9.17 oui, quelle prospérité, quelle beauté que la leur ! Le froment épanouira les jeunes gens, et le vin nouveau, les jeunes filles.
10.01 Demandez au Seigneur la pluie, la pluie de printemps ; c’est le Seigneur qui provoque les orages. Il leur donnera une pluie abondante, et à chacun, de l’herbe dans son champ.
10.02 Puisque les terafim ont fait de fausses prédictions, que les devins ont eu des visions mensongères, puisqu’ils ont débité des songes trompeurs et donné de vaines consolations, voilà pourquoi le peuple est parti comme un troupeau malheureux faute de berger.
Répons
R/ On verra le Fils de l'homme
venir avec puissance et grande gloire.
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem,
ton roi vient à toi, juste et victorieux.
Le Seigneur sauvera ses fils en ce jour-là,
comme un troupeau, il paîtra son peuple.
LETTRE DE CONRAD DE MARBOURG
DIRECTEUR SPIRITUEL DE STE ÉLISABETH (1232)
Élisabeth se mit alors à manifester ses vertus. Toute sa vie, elle avait été la consolatrice des pauvres ; alors elle devint entièrement le soutien des affamés : elle ordonna que, près d'un château qui lui appartenait, on construisît un hôpital, où elle recueillit beaucoup de malades et d'infirmes. Là, à tous ceux qui demandaient l'aumône, elle distribua largement les bienfaits de sa charité ; et non seulement à cet endroit, mais encore dans tout le territoire placé sous la juridiction de son mari et elle épuisa si bien tous ses revenus, provenant des quatre principautés de son mari, qu'elle finit par vendre tous ses objets de luxe et tous ses vêtements de prix au profit des pauvres.
Elle avait l'habitude de visiter personnellement tous ses malades deux fois par jour, le soir et le matin. Ainsi elle prenait soin elle-même des plus répugnants ; elle nourrissait les uns, couchait les autres, en portait certains sur ses épaules et leur rendait beaucoup d'autres services de bienfaisance. Son mari, d'heureuse mémoire, n'a jamais manifesté de mauvaise volonté à cet égard. Enfin, après la mort de son mari, pour tendre à la plus haute perfection elle me demanda en pleurant de l'autoriser à mendier de porte en porte.
Le jour du vendredi saint, comme les autels étaient dénudés, les mains posées sur l'autel d'une chapelle de sa ville, où elle avait logé des Frères Mineurs, en présence de quelques-uns d'entre eux, elle renonça à sa volonté propre, à toute vie mondaine, et à tout ce que le Sauveur dans l'évangile, nous a conseillé d'abandonner. Cela fait, voyant qu'elle pourrait être dominée par l'agitation du siècle et la gloire mondaine de cette terre, où elle avait brillamment vécu du vivant de son mari, elle me suivit malgré moi à Marbourg ; là elle construisit un hôpital dans la ville, y recueillit les malades et les infirmes et accueillit à sa table les plus pauvres et les plus méprisés.
Malgré ces œuvres de la vie active, je le dis devant Dieu, j'ai rarement vu une femme plus contemplative. En effet, des religieux et des religieuses, comme elle sortait de l'oraison silencieuse, virent plus d'une fois son visage merveilleusement illuminé, et ses yeux rayonnant comme le soleil.
Avant sa mort, j'entendis sa confession. Comme je lui demandais ce qu'il fallait faire de sa fortune et de son mobilier, elle répondit que tout ce qu'elle paraissait posséder encore appartenait aux pauvres. Elle me pria de le leur distribuer, excepté une tunique grossière qu'elle portait et dans laquelle elle voulait être ensevelie. Ces dispositions prises, elle reçut le corps du Seigneur. Puis, jusqu'à l'heure de vêpres, elle parlait fréquemment de ce qu'elle avait entendu de meilleur dans la prédication. Ensuite, en recommandant très pieusement à Dieu toutes les personnes présentes, elle expira très doucement, comme si elle s'endormait.
Répons
R/ Ses fils se lèvent
pour la proclamer bienheureuse,
et son mari pour faire son éloge.
Elle fait le bonheur des siens
tous les jours de sa vie.
Elle étend ses mains sur le pauvre
et tend les bras à l'indigent.
Force et dignité la revêtent,
elle rit au jour qui vient.
Oraison
Dieu qui as donné à sainte Élisabeth de Hongrie de connaître et de vénérer le Christ dans les pauvres, accorde-nous de servir avec une inépuisable charité ceux qui sont dans le besoin et l’affliction.