Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dieu que nul œil de créature

La Tour du Pin — CNPL

Dieu que nul œil de créature
N'a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçu,
Nulle parole ne peut dire,
C'est notre nuit qui t'a reçu :
Fais que son voile se déchire.

Fais que tressaille son silence
Sous ton Esprit ;
Dieu, fais en nous ce que tu dis,
Et les aveugles de naissance
Verront enfin le jour promis
Depuis la mort de ta semence.

Tu n'as pas dit que l'homme croisse
Vers son néant,
Mais tu as fait, en descendant,
Qu'il ne se heurte à son impasse :
Tu as frayé le beau tournant,
Où tout au monde n'est que grâce.

Dans le secret, tu nous prépares,
Ce qui pourra
Tenir ton jour quand tu viendras ;
C'est là, dans l'ombre de ta gloire.
Que ta clarté filtre déjà,
Et nous entrons dans ton histoire.

Sème les mots qui donnent vie,
Nous te dirons ;
Regarde-nous, et nous verrons ;
Entends Jésus qui te supplie.
Au dernier pas de création,
Viens faire l'homme eucharistie!

Antienne

Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits.

Psaume : 102 - I

1 Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
2 Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !

3 Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
4 il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse ;
5 il comble de biens tes vieux jours :
tu renouvelles, comme l'aigle, ta jeunesse.

6 Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
7 Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d'Israël ses hauts faits.

Antienne

Comme est la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint.

Psaume : 102 - II

8 Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d'amour ;
9 il n'est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
10 il n'agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

11 Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
12 aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés ;
13 comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !

14 Il sait de quoi nous sommes pétris,
il se souvient que nous sommes poussière.
15 L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ;
comme la fleur des champs, il fleurit :
16 dès que souffle le vent, il n'est plus,
même la place où il était l'ignore.

Antienne

Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Psaume : 102 - III

17 Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujours à toujours, *
et sa justice pour les enfants de leurs enfants,
18 pour ceux qui gardent son alliance
et se souviennent d'accomplir ses volontés.
19 Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s'étend sur l'univers.

20 Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres, *
attentifs au son de sa parole !
21 Bénissez-le, armées du Seigneur,
serviteurs qui exécutez ses désirs !
22 Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez-le,
sur toute l'étendue de son empire !

Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Verset

V/ Ouvre mes yeux à tes merveilles,
aux splendeurs de ta loi.

Lecture : Le banquet de Belshassar (Dn 5, 1-2.5-9.13-17.25-30)

01 Le roi Balthazar donna un somptueux festin pour les grands du royaume au nombre de mille, et il se mit à boire du vin en leur présence.
02 Excité par le vin, il fit apporter les vases d’or et d’argent que son père Nabucodonosor avait enlevés au temple de Jérusalem ; il voulait y boire, avec ses grands, ses épouses et ses concubines.
05 Soudain on vit apparaître, en face du candélabre, les doigts d’une main d’homme qui se mirent à écrire sur la paroi de la salle du banquet royal. Lorsque le roi vit cette main qui écrivait,
06 il changea de couleur, son esprit se troubla, il fut pris de tremblement, et ses genoux s’entrechoquèrent.
07 Le roi cria de faire entrer les mages, les devins et les astrologues. Il prit la parole et dit aux sages de Babylone : « L’homme qui lira cette inscription et me l’interprétera, on le revêtira de pourpre, on lui mettra un collier d’or, et il sera le troisième personnage du royaume. »
08 Tous les sages du roi entrèrent donc, mais ils ne purent lire l’inscription ni en donner au roi l’interprétation.
09 Le roi Balthazar en était épouvanté : son visage changea de couleur, et les grands du royaume furent atterrés.
13 On fit venir Daniel devant le roi, et le roi lui dit : « Es-tu bien Daniel, l’un de ces déportés amenés de Juda par le roi mon père ?
14 J’ai entendu dire qu’un esprit des dieux réside en toi, et qu’on trouve chez toi une clairvoyance, une intelligence et une sagesse extraordinaires.
15 Et maintenant on a fait venir en ma présence les sages et les mages pour lire cette inscription et m’en faire connaître l’interprétation. Mais ils n’ont pas été capables de me la donner.
16 J’ai entendu dire aussi que tu es capable de donner des interprétations et de résoudre des questions difficiles. Si tu es capable de lire cette inscription et de me l’interpréter, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d’or et tu seras le troisième personnage du royaume. »
17 Daniel répondit au roi : « Garde tes cadeaux, et offre à d’autres tes présents ! Moi, je lirai au roi l’inscription et je lui en donnerai l’interprétation.
25 En voici le texte : Mené, Mené, Teqèl, Ou-Pharsine.
26 Et voici l’interprétation de ces mots : Mené (c’est-à-dire “compté”) : Dieu a compté les jours de ton règne et y a mis fin ;
27 Teqèl (c’est-à-dire “pesé”) : tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé trop léger ;
28 Ou-Pharsine (c’est-à-dire “partagé”) : ton royaume a été partagé et donné aux Mèdes et aux Perses. »
29 Alors, Balthazar ordonna de revêtir Daniel de pourpre, de lui mettre au cou un collier d’or et de proclamer qu’il deviendrait le troisième personnage du royaume.
30 Cette nuit-là, Balthazar, le roi des Chaldéens, fut tué.

Répons

R/ C'est Dieu qui intervient :
l'un, il l'abaisse ; l'autre, il le relève.

Ne dressez pas votre audace contre le ciel,
ne parlez pas en le prenant de haut.

Le Seigneur tient en main une coupe,
les impies la boiront jusqu'à la lie.

Quiconque adore la bête et son image
devra boire le vin de la colère de Dieu.

 

LETTRE DE SULPICE SÉVÈRE

Martin sut longtemps à l'avance qu'il allait mourir, et dit à ses frères que la disparition de son corps était imminente. Auparavant, il dut aller visiter la paroisse de Candes, car les clercs de cette Église étaient divisés et il désirait y rétablir la paix. Il n'ignorait pas qu'il était à la fin de sa vie, mais ce motif ne l'empêcha pas de partir, car il estimait que ses vertus atteindraient leur accomplissement s'il pouvait rendre la paix à cette Église. ~

Il demeura quelque temps dans ce bourg, ou plutôt dans l'église où il était allé. Après avoir rétabli la paix entre les clercs, alors qu'il projetait de rentrer au monastère, il sentit brusquement que ses forces l'abandonnaient. Il convoqua les frères et leur annonça qu'il allait les quitter. Alors tous furent accablés par la tristesse et la peine et se lamentèrent d'une seule voix « Père, pourquoi nous abandonnes-tu ? À qui nous laisses-tu en faisant de nous des orphelins ? Des loups voraces vont assaillir ton troupeau. Maintenant que le pasteur est frappé, qui va nous défendre de leurs morsures ? Nous savons que tu désires rejoindre le Christ, mais tu es sûr de ta récompense et un peu de délai ne la diminuera pas. Aie plutôt pitié de nous que tu abandonnes. »

Il fut ému par ces larmes, car il avait toujours été uni au Seigneur par une très tendre miséricorde, et l'on rapporte qu'il pleura ; mais, tourné vers le Seigneur, il ne répondit à ceux qui pleuraient que cette seule parole : « Seigneur si je suis encore nécessaire à ton peuple, je ne refuse pas le travail. Que ta volonté soit faite. » ~

Quel homme au-dessus de tout éloge ! Il n'était pas vaincu par le travail, mais il ne serait pas vaincu par la mort, car il ne penchait davantage ni d'un côté ni de l'autre : il ne craignait pas de mourir, et il ne refusait pas de vivre ! il gardait les yeux et les mains levés vers le ciel, et ne permettait pas à son esprit héroïque d'abandonner la prière. Et comme les prêtres réunis autour de lui le priaient de soulager son corps en le changeant de côté : « Laissez-moi, mes frères, disait-il, laissez-moi regarder le ciel plutôt que la terre, afin que mon esprit s'oriente vers le chemin qu'il va prendre pour rejoindre le Seigneur. » Après avoir parlé ainsi, il vit que le démon se tenait près de lui : « Pourquoi restes-tu là, bête cruelle ? Tu ne peux rien attendre de moi, maudit ; le sein d'Abraham va me recevoir. »

En disant cette parole, il rendit au ciel son esprit. ~ Plein de joie, Martin est accueilli dans le sein d'Abraham, l'humble et pauvre Martin entre au ciel comblé de richesses.

Répons

R/ Heureux l'homme
qui met sa foi dans le Seigneur.

Sois fort et tiens bon,
que le livre de la Loi
soit toujours sur tes lèvres !

Sois sans crainte ni frayeur :
le Seigneur ton Dieu
est avec toi partout où tu iras !

Vous tous, disciples du Seigneur,
fortifiez-vous
dans la grâce du Seigneur Jésus !

Oraison

Dieu qui as été glorifié par la vie et la mort de l'évêque saint Martin, renouvelle en nos cœurs les merveilles de ta grâce, si bien que ni la mort, ni la vie ne puissent nous séparer de ton amour.