Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Retournez-vous, voici l'Esprit

La Tour du Pin — CNPL

Retournez-vous, voici l'Esprit
Du Seigneur, au vent de la nuit,
Qui passe au monde ;
Accueillez-le, ne craignez rien ;
À la croisée de vos chemins,
Laissez-vous couvrir de son ombre.

N'alliez-vous pas vous desséchant
Dans vos lois de chair et de sang,
À perte d'être ?
Hébergez-le, vous renaîtrez,
Car Dieu travaille au plus secret :
Sa lumière luit aux ténèbres.

Ouvrez la fente de vos cœurs,
Et voyez celle du Seigneur,
L'arbre de vie ;
Rapprochez-les, restez greffés,
Buvez la sève désormais
Dont la plaie du Christ est remplie.

Et son Esprit brise les joints
Avec l'arbre mort du jardin
De sève humaine ;
Ne manquez pas ici le bond
Des derniers temps de création
Où l'amour de Dieu nous entraîne.

Ne rompez pas vos nouveaux liens :
Vous croîtrez avec l'Esprit Saint
Jusqu'à cette heure
Du Fils de l'homme éblouissant
Par tous les hommes de son sang
Qui l'auront choisi pour demeure.

Antienne

Seigneur, écoute ma prière, je frémis sous les coups de l'ennemi.

Psaume : 54 - I

2 Mon Dieu, écoute ma prière,
n’écarte pas ma demande. *
3 Exauce-moi, je t’en prie, réponds-moi ;
inquiet, je me plains.

4 Je suis troublé par les cris de l’ennemi
et les injures des méchants ; *
ils me chargent de crimes,
pleins de rage, ils m’accusent.

5 Mon cœur se tord en moi,
la peur de la mort tombe sur moi ; *
6 crainte et tremblement me pénètrent,
un frisson me saisit.

7 Alors, j’ai dit : « Qui me donnera des ailes de colombe ? +
Je volerais en lieu sûr ; *
8 loin, très loin, je m’enfuirais
pour chercher asile au désert. »

9 J’ai hâte d’avoir un abri
contre ce grand vent de tempête ! *
10 Divise-les, Seigneur,
mets la confusion dans leur langage !

Antienne

Pour moi, vers Dieu j'appelle, et le Seigneur me sauvera.

Psaume : 54 - II

Car je vois dans la ville
discorde et violence : *
11 de jour et de nuit, elles tournent
en haut de ses remparts.

Au-dedans, crimes et malheurs ;
12 au-dedans, c’est la ruine : *
fraude et brutalité
ne quittent plus ses rues.

13 Si l’insulte me venait d’un ennemi,
je pourrais l’endurer ; *
si mon rival s’élevait contre moi,
je pourrais me dérober.

14 Mais toi, un homme de mon rang,
mon familier, mon intime ! *
15 Que notre entente était bonne,
quand nous allions d’un même pas
dans la maison de Dieu !

[16]

Antienne

Décharge ton fardeau sur le Seigneur, il prendra soin de toi.

Psaume : 54 - III

17 Pour moi, je crie vers Dieu ;
le Seigneur me sauvera. *
18 Le soir et le matin et à midi,
je me plains, je suis inquiet.

Et Dieu a entendu ma voix,
19 il m’apporte la paix. *
Il me délivre dans le combat que je menais ;
ils étaient une foule autour de moi.

20 Que Dieu entende et qu’il réponde,
lui qui règne dès l’origine, *
à ceux-là qui ne changent pas,
et ne craignent pas Dieu.

21 Un traître a porté la main sur ses amis,
profané son alliance : +
22 il montre un visage séduisant,
mais son cœur fait la guerre ; *
sa parole est plus suave qu’un parfum,
mais elle est un poignard.

23 Décharge ton fardeau sur le Seigneur :
il prendra soin de toi. *
Jamais il ne permettra
que le juste s’écroule.

24 Et toi, Dieu, tu les précipites au fond de la tombe, +
ces hommes qui tuent et qui mentent. *
Ils s’en iront dans la force de l’âge ;
moi, je m’appuie sur toi !

Verset

V/ Tu m'apprendras le chemin de la vie,
devant ta face, plénitude de joie.

Lecture : Illusion, la protection de l'étranger (Is 30, 1-18)

01 Malheur aux fils rebelles, – oracle du Seigneur –, qui font un projet, mais sans moi, qui concluent un traité, mais sans mon esprit, accumulant ainsi péché sur péché.
02 Ils descendent en Égypte, sans m’avoir consulté, pour trouver refuge auprès de Pharaon, pour s’abriter à l’ombre de l’Égypte.
03 Mais le refuge de Pharaon sera votre honte, et l’abri que vous cherchez à l’ombre de l’Égypte sera votre confusion.
04 Même si vos princes sont déjà à Tanis, si vos ambassadeurs sont parvenus à Hanès,
05 ils seront tous couverts de honte par un peuple qui leur sera inutile, qui ne leur sera d’aucun secours, d’aucune utilité, sinon pour la honte et même l’infamie.
06 Proclamation des bêtes du Néguev. Au pays de la détresse et de l’angoisse, de la lionne et du lion rugissant, de la vipère et du dragon volant, ils transportent sur le dos des ânes leurs richesses, et leurs trésors sur la bosse des chameaux vers un peuple qui leur sera inutile,
07 l’Égypte, dont le secours n’est que vide et vent. C’est pourquoi je l’ai nommée « Rahab-la-paresse ».
08 Maintenant, viens, écris ceci pour eux sur une tablette, inscris-le sur un document, et que ce soit dans l’avenir un témoignage à tout jamais :
09 « C’est un peuple rebelle, ce sont des fils menteurs, des fils qui n’acceptent pas d’écouter la loi du Seigneur,
10 eux qui disent aux voyants : “Ne voyez pas !” et aux prophètes : “Ne prophétisez pas pour nous des choses vraies, dites-nous des choses agréables, prophétisez des chimères.
11 Quittez donc le chemin, écartez-vous de la route, laissez-nous tranquilles avec le Dieu Saint d’Israël !” »
12 Mais voici ce qu’il déclare, le Saint d’Israël : Vous avez rejeté ce que j’ai dit, vous avez mis votre confiance dans la violence et la ruse et vous en avez fait votre appui ;
13 ce péché-là sera pour vous comme une lézarde qui se creuse : un renflement apparaît sur une haute muraille, elle s’effondre brusquement, d’un seul coup.
14 Elle s’effondre comme une poterie que l’on brise sans ménagement : impossible de trouver dans ses débris un tesson pour prendre du feu dans le foyer ou puiser de l’eau à la citerne.
15 Le Seigneur, le Dieu saint d’Israël, avait parlé ainsi : Par la conversion et le calme, vous serez sauvés ; dans la tranquillité, dans la confiance sera votre force ; mais vous n’avez pas accepté !
16 Vous avez dit : « Pas du tout ! Nous fuirons à cheval ! » – Eh bien, oui, vous fuirez ! Vous avez dit encore : « Nos chars sont rapides ! » – Eh bien, rapides seront vos poursuivants !
17 Vous serez un millier sous la menace d’un seul, et sous la menace de cinq vous prendrez la fuite : il ne restera de vous qu’un mât au sommet de la montagne, un étendard sur la hauteur.
18 Cependant le Seigneur attend de vous faire grâce, il se dressera pour vous montrer sa tendresse, car le Seigneur est le Dieu juste : heureux tous ceux qui l’attendent !

Répons

R/ Dans la conversion et le calme
réside notre salut,
dans une parfaite confiance, notre force.

Si vous rejetez cet avertissement,
en vous confiant à ce qui est tortueux,
vous serez comme un mur qui s'effondre.

Le Seigneur attend l'heure de vous faire grâce,
il se lève pour vous prendre en pitié.
Heureux ceux qui espèrent en lui.

 

CONSTITUTION APOSTOLIQUE « DIVINO AFFLATU » DE S. PIE X (1911)

Les psaumes recueillis dans la Bible ont été composés sous l'inspiration divine. Certes, dès les débuts de l'Église, ils ont merveilleusement contribué à nourrir la piété des fidèles, qui offraient à Dieu, en toute circonstance, un sacrifice de louange, c'est-à-dire l'acte de foi qui sortait de leurs lèvres en l'honneur de son nom. Mais il est certain aussi que, selon un usage déjà reçu sous la Loi ancienne, ils ont tenu une place éminente dans la liturgie proprement dite et dans l'Office divin.

Telle est l'origine de ce que saint Basile appelle « la voix de l'Église », cette psalmodie définie par notre prédécesseur Urbain VIII comme « la fille de cette louange qui se chante sans relâche devant le trône de Dieu et de l'Agneau ». Et, selon saint Athanase, elle enseigne aux hommes, surtout lorsqu'ils sont consacrés au culte divin, « comment ils doivent louer Dieu et quelles paroles il leur faut employer pour le célébrer. » Voici, sur ce sujet une belle parole de saint Augustin : « Pour que l'homme puisse adresser à Dieu une digne louange, Dieu s'est loué lui-même ; et parce qu'il a bien voulu se louer, l'homme sait quelle louange il doit lui adresser. »

Les psaumes possèdent en outre une étonnante efficacité pour éveiller dans les cœurs le désir de toutes les vertus. « Certes, toute la sainte Écriture, de l'Ancien comme du Nouveau Testament, est inspirée par Dieu et utile pour l'enseignement, ainsi qu'il est écrit ; néanmoins le livre des Psaumes, comme un paradis contenant tous les fruits des autres livres, propose ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans la psalmodie. » Ces paroles sont encore de saint Athanase, qui ajoute très justement : « Je pense que, pour celui qui chante les psaumes, ils sont comparables à un miroir où il peut se contempler lui-même ainsi que les mouvements de son âme, et psalmodier dans ces dispositions. »

C'est pourquoi saint Augustin parle ainsi dans ses Confessions : « Combien j'ai pleuré, en chantant tes hymnes et tes cantiques, tant j'étais remué par les douces mélodies que chantait ton Église ! Ces chants pénétraient dans mes oreilles, la vérité s'infiltrait dans mon cœur que la ferveur transportait, mes larmes coulaient, et cela me faisait du bien. »

En effet, peut-on être insensible à tous ces passages des psaumes où sont proclamées si hautement l'immense majesté de Dieu, sa toute-puissance, sa justice, sa bonté, sa clémence inexprimables, et ses autres grandeurs infinies ? Peut-on ne pas répondre par des sentiments semblables, à ces actions de grâce pour les bienfaits reçus de Dieu, à ces prières humbles et confiantes pour ce que l'on attend, ou à ces cris d'une âme qui se repent de ses péchés ? ~ Peut-on ne pas être embrasé d'amour par cette image du Christ rédempteur esquissée avec persévérance ? Car saint Augustin « entendait dans tous les psaumes la voix du Christ soit qu'elle chante ou qu'elle gémisse, qu'elle se réjouisse dans l'espérance ou qu'elle soupire dans la situation présente. »

Répons

R/ Ô abîme de la richesse
et de la sagesse de Dieu :
tout est de lui, par lui et pour lui.

Où trouver la force de le glorifier ?
Il est le Très-Haut, au-dessus de toutes ses œuvres.

Que vos louanges exaltent le Seigneur
sans vous lasser, car vous n'en finirez pas.

C'est le Seigneur qui a tout créé,
et à ceux qui l'aiment, il a donné la sagesse.

Oraison

Seigneur, pour défendre la foi catholique et fonder toutes choses dans le Christ, tu as comblé le pape saint Pie X de sagesse divine et de courage apostolique ; permets que, dociles à ses instructions et à ses exemples, nous obtenions l’éternelle récompense.