Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Au seul combat

J.F.-Frié — CNPL

Au seul combat
contre soi,
ton cœur nous prépare,
Ignace de Loyola,
pour la plus grande gloire
du Dieu Fort
qui triomphe de la mort.

R/ Prêts,
pour les œuvres de lumière,
prêts,
sur toute la terre
pour l'annonce du salut,
nous aurons le visage
de ton courage
jusqu'au retour de Jésus.

Tu nous conduis,
dans la nuit
de l'intime espace
et dans le temps reconstruit,
à contempler la face
du Dieu Bon
qui propose le pardon.

Tu fais grandir
le désir
de l'âme en alerte,
l'espérance de servir,
toute faiblesse offerte,
le Dieu Saint
qui travaille avec les siens.

Antienne

Lève-toi, Seigneur ! Viens à mon aide.

Psaume : 34 - I

1 Accuse, Seigneur, ceux qui m'accusent,
attaque ceux qui m'attaquent. *
2 Prends une armure, un bouclier,
lève-toi pour me défendre.

3 Parle et dis-moi :
« Je suis ton salut. »
9 Pour moi, le Seigneur sera ma joie, *
et son salut, mon allégresse !

10 De tout mon être, je dirai :
« Qui est comme toi, Seigneur, *
pour arracher un pauvre à plus fort que lui,
un pauvre, un malheureux, à qui le dépouille. »

Antienne

Tire-moi de ce désastre, Seigneur !

Psaume : 34 - II

11 Des témoins injustes se lèvent,
des inconnus m'interrogent. *
12 On me rend le mal pour le bien :
je suis un homme isolé.

13 Quand ils étaient malades,
je m'habillais d'un sac, +
je m'épuisais à jeûner ; *
sans cesse, revenait ma prière.

14 Comme pour un frère, un ami,
j'allais et venais ; *
comme en deuil de ma mère,
j'étais sombre et prostré.

15 Si je faiblis, on rit, on s'attroupe, +
des misérables s'attroupent contre moi : *
des gens inconnus
qui déchirent à grands cris.

16 Ils blasphèment, ils me couvrent de sarcasmes, *
grinçant des dents contre moi.

Antienne

Tout le jour, je me redirai ta justice.

Psaume : 34 - III

17 Comment peux-tu voir cela, Seigneur ? *
Tire ma vie de ce désastre, délivre-moi de ces fauves.

18 Je te rendrai grâce dans la grande assemblée, *
avec un peuple nombreux, je te louerai.

19 Qu'ils n'aient plus à rire de moi,
ceux qui me haïssent injustement ! *
Et ceux qui me détestent sans raison,
qu'ils cessent leurs clins d'œil !

22 Tu as vu, Seigneur, sors de ton silence !
Seigneur, ne sois pas loin de moi !
23 Réveille-toi, lève-toi, Seigneur mon Dieu,
pour défendre et juger ma cause !

27 À ceux qui voulaient pour moi la justice,
rires et cris de joie ! *
Ils diront sans fin : « Le Seigneur triomphe,
lui qui veut le bien de son serviteur. »

28 Moi, je redirai ta justice *
et chaque jour ta louange.

Verset

V/ Mon fils, garde mes paroles,
garde mes préceptes et tu vivras.

Lecture : Paul met son orgueil dans sa faiblesse (2Co 11, 30-33; 12, 1-13)

Frères : 11.30 S’il faut se vanter, je me vanterai de ce qui fait ma faiblesse.
11.31 Le Dieu et Père du Seigneur Jésus sait que je ne mens pas, lui qui est béni pour les siècles.
11.32 À Damas, le représentant du roi Arétas faisait garder la ville pour s’emparer de moi ;
11.33 on m’a fait descendre par une fenêtre, dans un panier, de l’autre côté du rempart, et j’ai échappé à ses mains.
12.01 Faut-il se vanter ? Ce n’est pas utile. J’en viendrai pourtant aux visions et aux révélations reçues du Seigneur.
12.02 Je sais qu’un fidèle du Christ, voici quatorze ans, a été emporté jusqu’au troisième ciel – est-ce dans son corps ? je ne sais pas ; est-ce hors de son corps ? je ne sais pas ; Dieu le sait – ;
12.03 mais je sais que cet homme dans cet état-là – est-ce dans son corps, est-ce sans son corps ? je ne sais pas, Dieu le sait –
12.04 cet homme-là a été emporté au paradis et il a entendu des paroles ineffables, qu’un homme ne doit pas redire.
12.05 D’un tel homme, je peux me vanter, mais pour moi-même, je ne me vanterai que de mes faiblesses.
12.06 En fait, si je voulais me vanter, ce ne serait pas folie, car je ne dirais que la vérité. Mais j’évite de le faire, pour qu’on n’ait pas de moi une idée plus favorable qu’en me voyant ou en m’écoutant.
12.07 Et ces révélations dont il s’agit sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime.
12.08 Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi.
12.09 Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure.
12.10 C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
12.11 Me voilà devenu insensé : c’est vous qui m’y avez forcé ! J’aurais dû plutôt être recommandé par vous ; en effet, je n’ai été en rien inférieur à ces super-apôtres, quoique je ne sois rien.
12.12 Les signes auxquels on reconnaît l’apôtre ont été mis en œuvre chez vous : toute cette persévérance, tant de signes, de prodiges, de miracles !
12.13 Que vous a-t-il manqué par rapport aux autres Églises, sinon que moi, je ne vous ai pas été à charge ? Pardonnez-moi cette injustice !

Répons

R/ Seigneur, ta puissance se déploie
dans ma faiblesse,
que ta grâce me suffise !

De grand cœur je me vanterai de mes faiblesses,
afin que repose sur moi la puissance du Christ.

Je me complais dans les persécutions
endurées pour le Christ,
car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.

 

AUTOBIOGRAPHIE DE S. IGNACE
RECUEILLIE PAR LOUIS CONSALVO

Ignace s'adonnait volontiers à la lecture de ces livres mondains et menteurs qu'on appelle romans de chevalerie. Se sentant dispos, il en demanda quelques-uns pour passer le temps. Mais dans toute la maison, on n'en trouva pas un seul de ceux qu'il avait coutume de lire ; on lui apporta donc une Vie du Christ et un livre sur la vie des saints en espagnol. Il y faisait de fréquentes lectures et éprouvait un certain attrait pour ce qu'on y racontait. Quand il s'interrompait, il réfléchissait tantôt à ce qu'il avait lu, tantôt aux choses du monde qui, auparavant, retenaient habituellement sa pensée. ~

Notre Seigneur cependant venait à son secours et, à ces pensées, en faisait succéder d'autres, nées de ses lectures. En effet, en lisant la vie de Notre Seigneur et des saints, il se prenait à penser et à se dire en lui-même : « Et si je faisais ce que fit saint François et ce que fit saint Dominique ? » Il songeait aussi à bien des choses qui lui paraissaient bonnes, et il envisageait toujours des entreprises difficiles et pénibles. À se les proposer, il avait le sentiment qu'il lui serait facile de les réaliser. Toutes ces réflexions revenaient à se dire : « Saint Dominique a fait ceci, donc je dois le faire ; saint François a fait cela, donc je dois le faire. »

Ces considérations, elles aussi, duraient tout un temps puis d'autres occupations les interrompaient et les pensées mondaines évoquées plus haut lui revenaient à l'esprit ; à elles aussi il s'arrêtait longuement. Ces pensées si diverses se succédèrent longtemps en lui. ~

Il y avait pourtant entre elles cette différence : à penser aux choses du monde il prenait grand plaisir, mais lorsque, par lassitude, il les laissait, il restait sec et mécontent ; au contraire, à la pensée de se rendre nu-pieds à Jérusalem, de ne manger que des herbes et de se livrer à toutes les autres austérités qu'il voyait pratiquées par les saints, non seulement il trouvait de la consolation sur le moment, mais il restait content et joyeux après l'avoir abandonnée. Il n'y faisait pourtant pas attention et ne s'arrêtait pas à peser cette différence, jusqu'au jour où ses yeux s'ouvrirent quelque peu et où il commença à s'étonner de cette diversité et se mit à y réfléchir. Son expérience l'amena à voir que certaines pensées le laissaient triste, d'autres joyeux, et peu à peu il en vint à se rendre compte de la diversité des esprits dont il était agité, l'esprit du démon et l'esprit de Dieu.

Telle fut sa première réflexion sur les choses de Dieu et plus tard, quand il fit les Exercices, c'est de là qu'il tira ses premières lumières sur la diversité des esprits.

Répons

R/ Connaître le Christ,
la puissance de sa résurrection,
et la communion à ses souffrances.

Pour lui, j'ai tout perdu,
et je cours vers le seul but :

Lui, le premier, m'a saisi,
de tout mon élan, je veux le saisir.

Oraison

Pour ta plus grande gloire, Seigneur, tu as suscité dans ton Église saint Ignace de Loyola : permets qu’avec son aide et à son exemple, après avoir combattu sur la terre, nous partagions sa victoire dans le ciel.