Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Comme sous la neige

A. Ory — CNPL

Comme sous la neige
Veille le printemps,
Dans l'hiver du monde
Germe le renouveau.
Venez reconnaître
Les signes des temps :
Sur vos terres mortes
Souffle l'Esprit.

R/ L'Esprit de Jésus ressuscité,
Notre vie pour le monde qui vient!

Comme sous la cendre
Couve un feu secret,
Dans le froid du monde
Chante l'Amour vivant.
Venez pour apprendre
Les gestes de paix :
Quand vos cœurs pardonnent,
Dieu est présent.

Comme sous le givre
Tremblent les sarments,
Sous le poids du monde
Souffre le Corps du Fils.
Les plaies de la vigne
Vous sacrent vivants :
Ceux que Dieu émonde
Portent du fruit.

Antienne

Dans ta justice, écoute-moi, Seigneur.

Psaume : 30 - I

2 En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ;
garde-moi d'être humilié pour toujours.

Dans ta justice, libère-moi ;
3 écoute, et viens me délivrer.
Sois le rocher qui m'abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.

4 Ma forteresse et mon roc, c'est toi :
pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.
5 Tu m'arraches au filet qu'ils m'ont tendu ;
oui, c'est toi mon abri.

6 En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
7 Je hais les adorateurs de faux dieux,
et moi, je suis sûr du Seigneur.

8 Ton amour me fait danser de joie :
tu vois ma misère et tu sais ma détresse.
9 Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ;
devant moi, tu as ouvert un passage.

Antienne

Pour ton serviteur, que ton visage s'illumine !

Psaume : 30 - II

10 Prends pitié de moi, Seigneur,
   je suis en détresse. *
La douleur me ronge les yeux,
   la gorge et les entrailles.

11 Ma vie s'achève dans les larmes,
   et mes années, dans les souffrances. *
Le péché m'a fait perdre mes forces,
   il me ronge les os.

12 Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins, +
   je fais peur à mes amis *
(s'ils me voient dans la rue, ils me fuient).
13 On m'ignore comme un mort oublié, *
   comme une chose qu'on jette.

14 J'entends les calomnies de la foule :
   de tous côtés c'est l'épouvante. *
Ils ont tenu conseil contre moi,
   ils s'accordent pour m'ôter la vie.

15 Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, +
   je dis : « Tu es mon Dieu ! » *
16 Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
   des mains hostiles qui s'acharnent.

17 Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; +
   sauve-moi par ton amour. *
18 Seigneur, garde-moi d'être humilié,
   moi qui t'appelle.

[19]

Antienne

Béni soit le Seigneur qui fit pour moi des merveilles d'amour !

Psaume : 30 - III

20 Qu'ils sont grands, tes bienfaits ! +
   Tu les réserves à ceux qui te craignent. *
Tu combles, à la face du monde,
   ceux qui ont en toi leur refuge.

21 Tu les caches au plus secret de ta face,
   loin des intrigues des hommes. *
Tu leur réserves un lieu sûr,
   loin des langues méchantes.

22 Béni soit le Seigneur : *
son amour a fait pour moi des merveilles
   dans la ville retranchée !

23 Et moi, dans mon trouble, je disais :
   « Je ne suis plus devant tes yeux. » *
Pourtant, tu écoutais ma prière
   quand je criais vers toi.

24 Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles : +
   le Seigneur veille sur les siens ; *
mais il rétribue avec rigueur
   qui se montre arrogant.

25 Soyez forts, prenez courage, *
vous tous qui espérez le Seigneur !

Verset

V/ Guide-moi au chemin de tes ordres.
C'est toi, mon Dieu.

Lecture : Avertissement de Moïse au peuple (Dt 4, 1-8.32-40)

01 Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères.
02 Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien, mais vous garderez les commandements du Seigneur votre Dieu tels que je vous les prescris.
03 Vous voyez de vos propres yeux ce que le Seigneur a fait à Baal-Péor : tous les hommes qui avaient suivi le Baal de Péor, le Seigneur ton Dieu les a retranchés de toi et les a exterminés.
04 Mais vous qui êtes restés attachés au Seigneur votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd’hui !
05 Voyez, je vous enseigne les décrets et les ordonnances que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession.
06 Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront : « Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation ! »
07 Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?
08 Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?
32 Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre : d’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ?
33 Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu du feu, et qui soit resté en vie ?
34 Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, à main forte et à bras étendu, et par des exploits terrifiants – comme tu as vu le Seigneur ton Dieu le faire pour toi en Égypte ?
35 Il t’a été donné de voir tout cela pour que tu saches que c’est le Seigneur qui est Dieu, il n’y en a pas d’autre.
36 Du haut du ciel, il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire ; sur la terre, il t’a fait voir son feu impressionnant, et tu as entendu ce qu’il te disait du milieu du feu.
37 Parce qu’il a aimé tes pères et qu’il a choisi leur descendance, en personne il t’a fait sortir d’Égypte par sa grande force,
38 pour chasser devant toi des nations plus grandes et plus puissantes, te faire entrer dans leur pays et te le donner en héritage, comme cela se réalise aujourd’hui.
39 Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur : c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre.
40 Tu garderas les décrets et les commandements du Seigneur que je te donne aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu, tous les jours.

Répons

R/ Le Verbe était auprès de Dieu,
il a demeuré parmi nous.

Quelle est la nation dont Dieu soit si proche,
chaque fois qu'on l'invoque ?

Quelle est la nation dont les lois soient aussi justes
que cette loi reçue du Seigneur ?

Du ciel il t'a fait entendre sa voix,
et sur la terre il t'a fait voir son grand feu.

 

HOMÉLIE DE S. AMBROISE POUR LA FÊTE DE STE AGNÈS, 21 janvier 376

C'est aujourd'hui l'anniversaire d'une vierge, imitons sa pureté. C'est l'anniversaire d'une martyre, offrons un sacrifice. C'est l'anniversaire de sainte Agnès. ~ Selon la tradition, elle a subi le martyre à douze ans. Qu'elle est détestable, la cruauté qui n'a même pas épargné une si petite fille ! Mais combien la foi est grande pour avoir reçu témoignage d'un âge aussi tendre !

Ce petit corps offrait donc assez de place aux blessures ! Et celle qui n'avait presque rien à leur offrir a eu de quoi les vaincre. Alors que les petites filles, à cet âge, ne peuvent supporter les visages sévères de leurs parents et, lorsqu'elles se sont piquées avec une aiguille, pleurent comme si elles s'étaient blessées !

Celle-ci n'éprouve aucune crainte entre les mains sanglantes des bourreaux, elle ne bouge pas en entendant les grincements des lourdes chaînes que l'on tire, et voici qu'elle présente son corps à l'épée d'un soldat furieux. Elle ne sait pas encore ce que c'est que mourir, mais elle y est prête. Et si on l'entraîne de force vers les autels, voilà qu'elle tend les mains vers le Christ à travers les flammes ; jusque dans ce foyer sacrilège, elle fait le signe qui glorifie le Seigneur victorieux. Voici qu'on introduit son cou et ses deux mains dans des liens de fer, mais aucune chaîne ne pouvait serrer des membres aussi menus.

Est-ce un nouveau genre de martyre ? Elle n'est pas encore capable de souffrir et elle est déjà mûre pour vaincre ; il lui est difficile de combattre, et facile de triompher ; alors qu'elle supportait le handicap de son jeune âge, elle a réalisé un chef-d'œuvre de vaillance. Elle ne se serait pas hâtée vers la chambre nuptiale le jour de son mariage, comme elle s'est avancée d'un pas joyeux, étant vierge, au lieu de son supplice ; c'est le Christ qui était l'ornement de sa tête, et non pas une coiffure compliquée ; elle n'était pas couronnée de fleurs, mais de vertus.

Tout le monde pleure, elle n'a pas une larme. La plupart s'étonnent de lui voir, si facilement répandre une vie à laquelle elle n'avait pas encore goûté, et la donner comme si elle en avait atteint le terme. Tous sont stupéfaits de ce qu'elle se montre témoin de la divinité alors que, en raison de son âge, elle ne pouvait encore décider d'elle-même. Bref, on l'a crue au sujet de Dieu, alors qu'on ne l'aurait pas encore crue au sujet d'un homme. Car ce qui est au-delà de la nature vient du Créateur de la nature.

Quelles menaces son bourreau a-t-il employées pour lui faire peur, quelles flatteries pour la fléchir, combien de promesses pour lui faire accepter de l'épouser ! Mais elle : « C'est faire injure à mon époux d'attendre celui qui doit me plaire. Celui qui le premier m'a choisie, c'est lui qui me recevra. Pourquoi traînes-tu, exécuteur ? Qu'il périsse, le corps qui peut être aimé pour avoir charmé les yeux, ce que je refuse ». Elle se leva, pria, tendit le cou.

Vous auriez vu le bourreau tressaillir comme s'il était le condamné, la main de l'exécuteur trembler et son visage pâlir par la crainte du coup infligé à un autre, alors que la jeune fille ne craignait rien pour elle-même. Vous avez donc, avec une seule victime, un double martyre : celui de la pureté et celui de la foi. Elle a gardé sa virginité et elle a obtenu le martyre.

Répons

R/ C'est du ciel que vient la force !

Ma grâce te suffit, dit le Seigneur,
car ma puissance se déploie dans la faiblesse.

Je me vanterai surtout de mes faiblesses,
afin que repose sur moi la puissance du Christ.

La folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et la faiblesse de Dieu, plus forte que les hommes.

Oraison

Dieu éternel et tout-puissant, tu choisis les créatures les plus faibles pour confondre les puissances du monde ; tandis que nous célébrons l'anniversaire du martyre de sainte Agnès, accorde-nous d'imiter sa fermeté dans la foi.