22 juin 2016
Mercredi, 12ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
S. Paulin de Nole, évêque
S. Jean Fisher, évêque et S. Thomas More, martyrs
Mémoire facultative
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Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
...
R/ Seigneur, à notre secours. - Hymne Dieu que nul œil de créature
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Psaume
102 - I —
Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits.
-
Psaume
102 - II —
Comme est la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint.
-
Psaume
102 - III —
Bénis le Seigneur, ô mon âme !
- Lecture Jonathan aimait David de toute son âme
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Lecture patristique
TRAITÉ D'AELRED DE RIEVAULX
SUR L'AMITIÉ SPIRITUELLE - Conclusion Aux appels de ton peuple en prière, réponds, Seigneur, en ta bonté : donne à chacun la claire vision de ce qu'...
Office des lectures
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne : Dieu que nul œil de créature
La Tour du Pin — CNPL
Dieu que nul œil de créature
N'a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçu,
Nulle parole ne peut dire,
C'est notre nuit qui t'a reçu :
Fais que son voile se déchire.
Fais que tressaille son silence
Sous ton Esprit ;
Dieu, fais en nous ce que tu dis,
Et les aveugles de naissance
Verront enfin le jour promis
Depuis la mort de ta semence.
Tu n'as pas dit que l'homme croisse
Vers son néant,
Mais tu as fait, en descendant,
Qu'il ne se heurte à son impasse :
Tu as frayé le beau tournant,
Où tout au monde n'est que grâce.
Dans le secret, tu nous prépares,
Ce qui pourra
Tenir ton jour quand tu viendras ;
C'est là, dans l'ombre de ta gloire.
Que ta clarté filtre déjà,
Et nous entrons dans ton histoire.
Sème les mots qui donnent vie,
Nous te dirons ;
Regarde-nous, et nous verrons ;
Entends Jésus qui te supplie.
Au dernier pas de création,
Viens faire l'homme eucharistie!
Antienne
Bénis le Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits.
Psaume : 102 - I
1 Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
2 Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !
3 Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
4 il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse ;
5 il comble de biens tes vieux jours :
tu renouvelles, comme l'aigle, ta jeunesse.
6 Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
7 Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d'Israël ses hauts faits.
Antienne
Comme est la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint.
Psaume : 102 - II
8 Le Seigneur est tendresse et pitié,lent à la colère et plein d'amour ;
9 il n'est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
10 il n'agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
11 Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
12 aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés ;
13 comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
14 Il sait de quoi nous sommes pétris,
il se souvient que nous sommes poussière.
15 L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ;
comme la fleur des champs, il fleurit :
16 dès que souffle le vent, il n'est plus,
même la place où il était l'ignore.
Antienne
Bénis le Seigneur, ô mon âme !
Psaume : 102 - III
17 Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujours à toujours, *
et sa justice pour les enfants de leurs enfants,
18 pour ceux qui gardent son alliance
et se souviennent d'accomplir ses volontés.
19 Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s'étend sur l'univers.
20 Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres, *
attentifs au son de sa parole !
21 Bénissez-le, armées du Seigneur,
serviteurs qui exécutez ses désirs !
22 Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez-le,
sur toute l'étendue de son empire !
Bénis le Seigneur, ô mon âme !
Verset
V/ Ouvre mes yeux à tes merveilles,
aux splendeurs de ta loi.
Lecture : Jonathan aimait David de toute son âme (1S 19, 8-10; 20, 1-17)
19.08 La guerre avait repris. David partit combattre les Philistins. Il leur porta un coup très dur, et ils s’enfuirent devant lui.
19.09 Un mauvais esprit envoyé par le Seigneur vint sur Saül, alors qu’il était assis dans sa maison. Il tenait sa lance à la main, et David jouait de son instrument.
19.10 Saül chercha à clouer David au mur avec sa lance, mais David esquiva le coup de Saül, qui ficha sa lance dans le mur. David prit la fuite et fut sauvé cette nuit-là.
20.01 David s’enfuit de Nayoth-de-Rama et vint dire devant Jonathan : « Qu’ai-je fait ? Quel est mon péché ? Quelle est ma faute à l’égard de ton père, pour qu’il en veuille à ma vie ? »
20.02 Jonathan lui répondit : « Quelle horreur ! Non, tu ne mourras pas. Il se trouve que mon père ne fait aucune chose, importante ou non, sans m’en informer. Alors, pourquoi m’aurait-il caché celle-là ? C’est impossible. »
20.03 Mais David reprit, en faisant un serment : « Ton père sait très bien que j’ai trouvé grâce à tes yeux. Il s’est dit : “Que Jonathan ne sache rien, de peur qu’il ne soit affligé.” Mais, par le Seigneur vivant et par ta propre vie, il n’y a qu’un seul pas entre la mort et moi ! »
20.04 Jonathan dit à David : « À quoi penses-tu ? Je le ferai pour toi. »
20.05 David répondit à Jonathan : « Demain, ce sera la nouvelle lune, et moi, je devrais prendre place auprès du roi pour le repas. Mais tu me laisseras partir et, après-demain, je me cacherai dans la campagne jusqu’au soir.
20.06 Si ton père remarque mon absence, tu diras : “David a insisté auprès de moi pour faire un saut à Bethléem, sa ville, car on y célèbre le sacrifice annuel pour tout le clan.”
20.07 S’il dit : “C’est bien”, je suis en paix, moi, ton serviteur. Mais s’il s’enflamme de colère, sache qu’il est résolu au pire.
20.08 Agis avec fidélité envers ton serviteur, puisque tu m’as fait entrer dans une alliance du Seigneur avec toi. Mais si je suis coupable, fais-moi mourir toi-même. Pourquoi m’obliger à venir devant ton père ? »
20.09 Jonathan répondit : « Quelle horreur pour toi ! Mais si vraiment j’apprenais que mon père est résolu au pire, comment ne pas t’en informer ? »
20.10 David dit à Jonathan : « Qui m’informera si ton père te répond avec dureté ? »
20.11 Jonathan lui répondit : « Viens ! Sortons dans la campagne. » Et tous deux sortirent dans la campagne.
20.12 Alors, Jonathan dit à David : « Par le Seigneur, le Dieu d’Israël ! Demain et après-demain, à cette heure-ci, je sonderai les intentions de mon père. Si tout va bien pour David, et si je n’envoie pas de message pour te le révéler,
20.13 que le Seigneur amène le malheur sur Jonathan, et pire encore ! Mais s’il fait trouver bon à mon père de te mettre à mal, je te le révélerai et je te laisserai aller en paix. Que le Seigneur soit avec toi comme il fut avec mon père !
20.14 Tant que je vivrai, puisses-tu agir envers moi avec fidélité, comme le Seigneur, pour que je ne meure pas !
20.15 Puisses-tu ne jamais retirer ta fidélité de ma maison, même quand le Seigneur retranchera de la surface du sol chacun des ennemis de David. »
20.16 Ainsi Jonathan conclut-il une alliance avec la maison de David, en disant : « Le Seigneur demandera des comptes à David – ou plutôt à ses ennemis. »
20.17 Puis Jonathan fit encore prêter serment à David, par l’amitié qu’il lui portait, car il l’aimait comme lui-même.
Répons
R/ Celui qui aime est né de Dieu
et connaît Dieu.
Un ami aime en tout temps,
un frère se reconnaît dans l'adversité.
Comme une huile parfumée met le cœur en fête,
ainsi la douceur de l'amitié console l’âme
TRAITÉ D'AELRED DE RIEVAULX
SUR L'AMITIÉ SPIRITUELLE
La véritable amitié
Jonathan, le plus remarquable des jeunes hommes, sans attendre les insignes de la royauté et le pouvoir royal, fit un pacte avec David, et par amitié institua une égalité entre le serviteur et le maître. Si bien qu’il préféra à lui-même celui qui fuyait loin de son père et se cachait au désert, voué à la mort et destiné à être assassiné. S’humiliant lui-même et exaltant David, il lui disait : C’est toi qui seras roi, et moi, j’aurai le second rang après toi.
Quel remarquable miroir de la vraie amitié ! Quelle chose admirable ! Le roi Saül était en fureur contre son serviteur David et soulevait tout le pays comme pour se défendre contre un homme qui aurait convoité sa royauté ; il convainc les prêtres de trahison, les massacre sur la seule base d’un soupçon ; il fouille les forêts, ratisse les vallées, occupe à main armée les monts et les rochers, et tous s’engagent à venger l’affront fait au roi. Seul Jonathan, le seul qui aurait pu, avec plus de raison, porter envie à David, a estimé devoir résister à son père, organiser la fuite de son ami, l’aider de ces conseils dans une telle adversité. Faisant passer l’amitié avant le désir de régner, il lui dit : C’est toi qui seras roi, et moi, j’aurai le second rang après toi. Et remarque comme le père du jeune homme s’efforçait de faire naître en lui l’envie contre son ami, en l’accablant d’injures, en le menaçant d’être privé du trône, en lui rappelant qu’il allait ainsi perdre l’honneur d’être roi.
En effet, bien qu’une sentence de mort fût portée contre David, Jonathan n’abandonna pas son ami. « Pourquoi David, devrait-il mourir ? En quoi a-t-il péché ? Qu’a-t-il fait ? Il a risqué sa vie en combattant le Philistin, et tu en as été heureux. Pourquoi donc devrait-il mourir ? » À cette voix qui s’oppose à la folle fureur du roi, celui-ci brandit sa lance pour clouer à la paroi Jonathan, ajoutant à ses menaces des injures : Fils d’une mère dévoyée, je sais que tu aimes David, pour ta honte, et la honte de ta mère adultère. Puis tout le venin qu’il pouvait jeter dans le cœur du jeune homme, il le vomit, en ajoutant une phrase qui visait à exciter l’ambition, à faire naître l’envie, à susciter la jalousie et l’amertume ; il dit : Tant que le fils de Jessé continuera de vivre, ton règne restera menacé.
À ces mots, qui ne serait ému, saisi par l’envie ? Chez quel être humain pourraient-ils ne pas corrompre l’amour, ne pas diminuer l’affection, ne pas étouffer l’amitié ? Eh bien, le jeune homme est si rempli d’amour qu’il reste fidèle au serment de l’amitié, courageux devant les menaces, patient sous les injures. En regard de l’amitié, il méprise la royauté, oublie la gloire, mais se souvient seulement de la grâce. C’est toi qui seras roi, dit-il à David, et moi, j’aurai le second rang après toi. ~
Voilà la véritable amitié, parfaite, stable, éternelle. L’envie ne peut la corrompre, ni le soupçon la diminuer, ni l’ambition la dissoudre. En butte à une telle tentation, elle demeure fidèle ; sous de tels coups de boutoir, elle reste intacte ; sous tant d’outrages, elle se montre inflexible ; déchirée par tant d’injures, elle ne bronche pas. Va, et toi aussi fais de même.
Répons
R/ Fais grandir entre nous, Seigneur,
l'accord et l'harmonie d'un même amour.
Menez une vie digne de l'Évangile,
fermes dans un même esprit,
luttant d'un cœur unanime.
Sans vous soucier de vos propres affaires,
ayez à cœur celles de vos frères,
à l'exemple du Christ Jésus.
Oraison
Aux appels de ton peuple en prière, réponds, Seigneur, en ta bonté : donne à chacun la claire vision de ce qu'il doit faire et la force de l'accomplir.