Livre des Proverbes
01 Si tu es à la table d’un grand, fais bien attention à ce qui est devant toi ;
02 mets un couteau sur ta gorge si tu es gourmand ;
03 ne lorgne pas les bons plats : en manger te décevra !
04 Ne cours pas après la richesse, qu’elle cesse de t’obséder !
05 L’as-tu suivie des yeux ? Elle a disparu ! Car elle se donne des ailes ; comme un aigle, elle s’envole vers le ciel !
06 Ne partage pas le pain de l’envieux, ne lorgne pas ses bons plats !
07 Car il calcule tout, il est ainsi fait ; il te dit : « Mange et bois ! », mais il n’est pas de cœur avec toi.
08 La bouchée sitôt avalée, tu vas la vomir, et tu en seras pour tes compliments !
09 À l’oreille d’un sot ne dis mot : il n’a que mépris pour tes paroles sensées !
10 Ne déplace pas une borne ancienne, n’empiète pas sur la terre des orphelins
11 car leur Défenseur est puissant, il plaiderait leur cause contre toi.
12 Dispose ton cœur à l’instruction et tes oreilles aux paroles du savoir.
13 N’hésite pas à corriger ton garçon, il ne va pas mourir pour des coups de baguette !
14 Toi, par des coups de baguette, c’est de la tombe que tu le sauveras !
15 Mon fils, si tu as le cœur sage, mon cœur à moi se réjouira,
16 et j’exulterai de tout mon être quand tes lèvres parleront avec droiture.
17 Que ton cœur n’envie pas les pécheurs, mais qu’il reste tout le jour dans la crainte du Seigneur :
18 il y a, certes, un avenir, tu n’auras pas espéré en vain.
19 Et toi, mon fils, écoute et sois un sage ; garde ton cœur dans le droit chemin !
20 Ne sois pas de ceux qui s’enivrent et qui font bonne chère,
21 car l’ivrogne et le glouton courent à la ruine ; ils se réveillent un jour vêtus de haillons.
22 Écoute ton père, c’est lui qui t’a engendré ; ne méprise pas ta mère en ses vieux jours.
23 – Achète la vérité, ne la vends jamais ! De même, la sagesse, l’instruction, l’intelligence ! –
24 Il exulte, le père d’un homme juste ; celui qui engendre un sage est comblé de joie.
25 Que se réjouissent ton père et ta mère, qu’elle exulte, celle qui t’a donné le jour !
26 Donne-moi ton cœur, mon fils ; que tes yeux suivent mes pas !
27 La prostituée est un gouffre profond, l’étrangère est un puits dont on ne peut sortir.
28 Elle aussi, comme un voleur, est aux aguets, multipliant les perfidies entre les hommes.
29 Pour qui les « Aïe ! » ? Pour qui les « Hou-là-là ! » ? Pour qui les querelles ? Pour qui les soupirs ? Pour qui les coups à tort et à travers ? Pour qui le regard trouble ?
30 Pour ceux qui perdent leur temps à s’enivrer, à courir après les boissons fortes !
31 Ne lorgne pas le vin qui rougeoie, si beaux que soient ses reflets dans la coupe, car il va droit au but :
32 il finit par mordre comme un serpent, il pique comme une vipère ;
33 tes yeux verront d’étranges choses, tu diras des absurdités,
34 tu seras comme pris du mal de mer comme à la dérive tout en haut d’un mât :
35 « On m’a frappé, mais je n’ai pas mal, on m’a battu, mais je ne sais plus… Quand vais-je me réveiller ? J’en redemanderai encore ! »