Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
01 Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? Et vous, n’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ?
02 Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, pour vous en tout cas je le suis ; le sceau qui authentifie mon apostolat, c’est vous, dans le Seigneur.
03 Ma défense devant ceux qui enquêtent sur mon compte, la voici.
04 N’aurions-nous pas le droit de manger et de boire ?
05 N’aurions-nous pas le droit d’emmener avec nous une femme croyante, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Pierre ?
06 Ou bien serais-je le seul avec Barnabé à ne pas avoir le droit d’être dispensé de travail ?
07 Arrive-t-il qu’on serve dans l’armée à ses propres frais ? qu’on plante une vigne sans manger de ses fruits ? qu’on garde un troupeau sans boire du lait de ce troupeau ?
08 Est-ce que je parle seulement au niveau humain ? La Loi ne dit-elle pas la même chose ?
09 En effet, dans la loi de Moïse il est écrit : Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain. Dieu s’inquiète-t-il des bœufs ?
10 ou bien le dit-il en réalité à cause de nous ? Oui, c’est pour nous que cela fut écrit, puisque le laboureur doit avoir un espoir quand il laboure, et celui qui foule le grain doit espérer en avoir sa part.
11 Si nous avons semé pour vous des biens spirituels, serait-ce trop de récolter chez vous des biens matériels ?
12 Si d’autres ont quelque droit sur vous, n’en avons-nous pas encore plus qu’eux ? Mais nous n’avons pas fait usage de ce droit ; au contraire, nous supportons tout pour ne pas créer d’obstacle à l’Évangile du Christ.
13 Ne le savez-vous pas ? Ceux qui assurent le culte du temple sont nourris par le temple ; ceux qui servent à l’autel ont leur part de ce qui est offert sur l’autel.
14 De même aussi, le Seigneur a prescrit à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de la proclamation de l’Évangile.
15 Mais moi, je n’ai jamais fait usage d’aucun de ces droits. Et je n’écris pas cela pour les réclamer. Plutôt mourir ! Personne ne m’enlèvera ce motif de fierté.
16 En effet, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
17 Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée.
18 Alors quel est mon mérite ? C'est d'annoncer l'Évangile sans rechercher aucun avantage matériel, et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l'Évangile.
19 Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
20 Et avec les Juifs, j’ai été comme un Juif, pour gagner les Juifs. Avec ceux qui sont sujets de la Loi, j’ai été comme un sujet de la Loi, moi qui ne le suis pas, pour gagner les sujets de la Loi.
21 Avec les sans-loi, j’ai été comme un sans-loi, moi qui ne suis pas sans loi de Dieu, mais sous la loi du Christ, pour gagner les sans-loi.
22 Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
23 Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi.
24 Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter.
25 Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.
26 Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n’est pas en frappant dans le vide.
27 Mais je traite durement mon corps, j’en fais mon esclave, pour éviter qu’après avoir proclamé l’Évangile à d’autres, je sois moi-même disqualifié.