Livre d'Isaïe
01 En ces jours-là, le roi Ézékias souffrait d’une maladie mortelle. Le prophète Isaïe, fils d’Amots, vint lui dire : « Ainsi parle le Seigneur : Prends des dispositions pour ta maison, car tu vas mourir, tu ne guériras pas. »
02 Ézékias se tourna vers le mur et fit cette prière au Seigneur :
03 « Ah ! Seigneur, souviens-toi ! J’ai marché en ta présence, dans la loyauté et d’un cœur sans partage, et j’ai fait ce qui est bien à tes yeux. » Puis le roi Ézékias fondit en larmes.
04 La parole du Seigneur fut adressée à Isaïe :
05 « Va dire à Ézékias : Ainsi parle le Seigneur, Dieu de David ton ancêtre : J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes. Je vais ajouter quinze années à ta vie.
06 Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d’Assour, je protégerai cette ville.
07 Voici le signe que le Seigneur te donne pour montrer qu’il accomplira sa promesse :
08 Je vais faire reculer de dix degrés l’ombre qui est déjà descendue sur le cadran solaire d’Acaz. » Et le soleil remonta sur le cadran les dix degrés qu’il avait déjà descendus.
09 Cantique d’Ézékias, roi de Juda, lorsqu’il tomba malade et survécut à sa maladie.
10 Je disais : Au milieu de mes jours, je m’en vais ; j’ai ma place entre les morts pour la fin de mes années.
11 Je disais : Je ne verrai pas le Seigneur sur la terre des vivants, plus un visage d’homme parmi les habitants du monde !
12 Ma demeure m’est enlevée, arrachée, comme une tente de berger. Tel un tisserand, j’ai dévidé ma vie : le fil est tranché. Du jour à la nuit, tu m’achèves ;
13 j’ai crié jusqu’au matin. Comme un lion, il a broyé tous mes os. Du jour à la nuit, tu m’achèves.
14 Comme l’hirondelle, je crie ; je gémis comme la colombe. À regarder là-haut, mes yeux faiblissent : Seigneur, je défaille ! Sois mon soutien ! [
15 Que lui dirai-je pour qu’il me réponde, à lui qui agit ? J’irais, errant au long de mes années avec mon amertume ?
16 « Le Seigneur est auprès d’eux : ils vivront ! Tout ce qui vit en eux vit de son esprit ! » Oui, tu me guériras, tu me feras vivre :
17 voici que mon amertume se change en paix.] Et toi, tu t’es attaché à mon âme, tu me tires du néant de l’abîme. Tu as jeté, loin derrière toi, tous mes péchés.
18 La mort ne peut te rendre grâce, ni le séjour des morts, te louer. Ils n’espèrent plus ta fidélité, ceux qui descendent dans la fosse.
19 Le vivant, le vivant, lui, te rend grâce, comme moi, aujourd’hui. Et le père à ses enfants montrera ta fidélité.
20 Seigneur, viens me sauver ! Et nous jouerons sur nos cithares, tous les jours de notre vie, auprès de la Maison du Seigneur.
21 Puis Isaïe dit : « Qu’on apporte un gâteau de figues ; qu’on l’applique sur l’ulcère, et le roi vivra. »
22 Ézékias dit : « À quel signe reconnaîtrai-je que je pourrai monter à la Maison du Seigneur ? »