Cantique des cantiques
0 LUI
01 Je suis entré dans mon jardin, ma sœur fiancée : j’ai recueilli ma myrrhe, avec mes aromates, j’ai mangé mon pain et mon miel, j’ai bu mon vin et mon lait. CHŒUR Mangez, amis ! Buvez, bien-aimés, enivrez-vous ! ELLE
02 Je dors, mais mon cœur veille… C’est la voix de mon bien-aimé ! Il frappe ! LUI – Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma toute pure, car ma tête est humide de rosée et mes boucles, des gouttes de la nuit. ELLE
03 – J’ai ôté ma tunique : devrais-je la remettre ? J’ai lavé mes pieds : devrais-je les salir ?
04 Mon bien-aimé a passé la main par la fente de la porte ; mes entrailles ont frémi : c’était lui !
05 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, les mains ruisselantes de myrrhe. Mes doigts répandaient cette myrrhe sur la barre du verrou.
06 J’ai ouvert à mon bien-aimé : mon bien-aimé s’était détourné, il avait disparu. Quand il parlait, je rendais l’âme… Je l’ai cherché : je ne l’ai pas trouvé. Je l’appelai : il n’a pas répondu.
07 Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : ils m’ont frappée, ils m’ont blessée, ils ont arraché mon voile, les gardes des remparts !
08 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour. CHŒUR
09 Qu’a-t-il, ton bien-aimé, de plus qu’un autre, ô belle entre les femmes ? Qu’a-t-il, ton bien-aimé, de plus qu’un autre que tu nous adjures ainsi ? ELLE
10 Mon bien-aimé est clair et vermeil : on le distingue entre dix mille !
11 Sa tête est d’or, d’un or pur. Ses boucles, d’un noir de corbeau, ondulent.
12 Ses yeux sont comme des colombes au bord d’un ruisseau qui baignent dans le lait et reposent, tranquilles.
13 Ses joues : un parterre d’arômes, des corbeilles de senteurs. Ses lèvres, des lis, un ruissellement de myrrhe.
14 Ses bras, des torsades d’or serties de topazes. Son ventre : un bloc d’ivoire, couvert de saphirs.
15 Ses jambes : des colonnes de marbre posées sur des socles d’or pur. Son aspect est celui du Liban : comme le cèdre, sans rival !
16 Sa bouche est pur délice, tout, en lui, est désirable. Tel est mon bien-aimé ; tel est mon aimé, filles de Jérusalem.